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Succès de la ferme ouverte au Gaec d’Étouppeville

Producteur de porc, de lait et de mouton, le Gaec d’Étouppeville a ouvert ses portes au grand public le temps d’un après-midi, avec le soutien d’une quarantaine d’éleveurs et de professionnels.

« La meilleure façon d’agir contre les préjugés sur l’élevage est d’ouvrir nos fermes. » Associée en charge de l’élevage de porcs du Gaec d’Étouppeville à Helleville, dans la Manche, Rose-Marie Laurent dresse un bilan très positif de l’opération ferme ouverte organisée lors d’un samedi après-midi de mars et qui a attiré près de 400 visiteurs. « Il ne faut pas avoir peur d’accueillir du public. Malgré nos appréhensions de départ, il n’y a pas eu de questions pièges. Ce fut une superbe expérience ! Tous les agriculteurs qui ont prêté main-forte, en sont repartis reboostés. » L’initiative de cette opération est venue du Comice agricole du canton des Pieux, qui organise habituellement des concours d’animaux et auquel adhère le Gaec. « Face à l’agribashing, nous voulions trouver de nouvelles manières de recréer du lien entre les agriculteurs et les consommateurs, explique Mickaël Le Rouvillois, son président. Proches de la ville de Cherbourg, nos communes agricoles accueillent de plus en plus d’urbains qui ont oublié ce qu’est l’élevage. » Le Gaec d’Étouppeville, constitué de deux couples d’éleveurs dont deux frères et deux belles-sœurs, a tout de suite adhéré au projet. Bien visible en bord d’une route départementale, l’exploitation s’y prêtait bien. Le fait d’être multiproduction était un atout supplémentaire.

Ne pas laisser les gens sans réponse

À dominante laitière (200 vaches), le site exploite également un atelier ovin (100 brebis) et un élevage porcin naisseur engraisseur de 100 truies. Près de 40 personnes se sont portées volontaires pour participer au bon déroulement de la journée : principalement des agriculteurs mais aussi des professionnels du milieu paragricole : vétérinaire, technicien… « On n’a eu aucun souci pour mobiliser du monde ! », relève Mickaël Le Rouvillois. La visite, prévue sur 1h30, suivait un circuit bien précis et s’arrêtait environ 10 minutes devant chacun des huit stands. « Parfois, cela débordait un peu sur le timing mais notre priorité était de faire en sorte que personne ne reparte avec des questions sans réponses », souligne Rose-Marie Laurent, qui a animé le stand sur le porc. Chaque groupe de six à vingt visiteurs était accompagné par un éleveur, de façon à favoriser les échanges. Les visiteurs ont pu voir les vaches et les moutons mais, peste porcine Africaine oblige, ils n’ont pas pu rentrer dans les bâtiments de porcs, ce qui ne les a pas empêchés de s’intéresser à cette production. Pour présenter son travail, Rose-Marie Laurent s’est appuyée sur des panneaux et des livrets pour enfants transmis par l’interprofession régionale porcine Arip. « L’idéal aurait été de montrer une vidéo et des photos des animaux. » L’éleveuse était accompagnée d’une personne du GDS. « Cela a permis d’apporter une caution aux messages de biosécurité, de démédication… » Après être passés sur les stands ayant davantage attrait à l’activité laitière (alimentation, salle de traite, insémination..), les visiteurs ont terminé par l’atelier animé par trois anciens bouchers, présentant les différents morceaux de viande issus de chaque espèce. « L’occasion de montrer, aux enfants en particulier, ce qu’ils retrouvent dans leur assiette. »

Préparer la transmission de l’élevage

Près de 400 personnes, toutes générations confondues sont venues, au cours des 3h30 de visite. « On a été surpris qu’il y ait autant de monde. » Les questionnaires remplis en fin de visite et les messages reçus, montrent que « tous sont repartis avec une image plus positive sur l’agriculture, y compris les personnes d’influence (élus, contestataires…). » Le Comice des Pieux réfléchit déjà à une prochaine opération ferme ouverte dans un autre canton.

Pour la famille Laurent, l’intérêt de cette journée était également de susciter des vocations et d’attirer de futurs éleveurs. « Mon beau-frère a 54 ans. On a commencé à prendre des apprentis pour anticiper la transmission de l’exploitation et l’arrivée de nouveaux associés à moyen terme », explique l’éleveuse.

Armelle Puybasset

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