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Une bonne organisation et un employeur souple sur les horaires

Depuis deux ans, Frédéric Vrignon travaille 25 heures par semaine annualisées dans un camping tout en élevant 150 brebis.

Frédéric Vrignon avait dix ans quand il a acheté sa première brebis, Frisette, une Noire du Velay. Un an plus tard, il achetait son premier bélier vendéen. « À chaque agnelage, je vendais les mâles et gardais les agnelles » explique l’éleveur, aujourd’hui âgé de 23 ans, dont les parents exploitent un troupeau laitier et 72 hectares, dont 40 de cultures, à Longeville-sur-Mer en Vendée. Son BTS Acse en apprentissage le conforte dans l’idée qu’il veut faire du mouton et l’amène à faire un CS ovin. Il découvre aussi la race Suffolk et l’adopte, en croisement avec des béliers texel. Pendant ses études, il s’occupe des animaux le matin avant d’aller en cours, puis le soir en rentrant. À la fin de son CS, il y a deux ans, il a l’opportunité de travailler dans un camping de la commune où il obtient un CDI de 25 heures par semaine annualisées.

Depuis, il travaille donc au service technique du camping des Brunelles, qui compte 600 emplacements, tout en développant son élevage qui atteint aujourd’hui 150 brebis. « Il y a une grosse pression foncière ici, entre les céréales et l’immobilier. Je récupère peu à peu des parcelles en bord de marais et défriche des bois. Je fais aussi pâturer les regains et les couverts de voisins. Mais je ne peux encore m’installer faute de surface. » Au camping, il s’occupe de l’entretien des espaces verts, des réparations, de préparer les mobil-home et la piscine avant la saison, puis de tout nettoyer. Les périodes de grosse activité pour lui sont février-mars et octobre-novembre. De mai à septembre, il travaille moins. En décembre, le camping est fermé.

Il faut bien s’organiser, anticiper et optimiser

« Quand on a deux métiers, il faut être bien organisé,  souligne-t-il, toujours anticiper, optimiser chaque moment pour avoir aussi du temps libre. La limite, ce sont les agnelages. Je fais des petits lots et utilise les éponges pour désaisonner. » Pour positionner les agnelages, il a trois calendriers : celui de l’herbe, celui du troupeau et celui du camping. « Le fait que le camping soit à deux kilomètres facilite les choses, admet-il. Mon père m’aide aussi. Et mon employeur est très souple. J’ai beaucoup de liberté dans mes horaires, pourvu que je fasse mes heures, sauf l’été où j’assure une permanence mais où je peux échanger avec un collègue si besoin. Bien sûr, il arrive que je rate un agnelage. » Frédéric rencontre aussi d’autres éleveurs et se fait conseiller par l’Alliance Pastorale. La prolificité atteint 1,6 agneau par brebis. Les agneaux sont vendus à un négociant, « à des prix qui sont dans la moyenne du département », assure l’éleveur qui suit précisément ses résultats.

Pour Frédéric, la double activité a de nombreux avantages. « On apprend beaucoup plus de choses qui peuvent servir dans l’autre métier. On est plus stimulé car on a deux métiers à suivre. Et quand ça va mal dans l’un, on peut se réfugier dans l’autre. C’est aussi une grande ouverture d’esprit. Et il y a deux revenus, dont l’un est sûr, même si je fais en sorte que l’élevage s’autofinance. » La limite est le temps que l’on peut passer sur l’élevage. « Si je n’étais qu’éleveur, j’aurais sûrement de meilleurs résultats. » En 2018, Frédéric veut prendre à son nom le troupeau, actuellement au nom de ses parents. Les parcelles qu’il récupère peu à peu et la possibilité d’un contrat d’entretien d’un champ de panneaux solaires lui permettent d’envisager d’augmenter son troupeau. « En 2018, je vais augmenter de 50 brebis. Si j’y arrive, j’augmenterai encore l’année suivante. Et dans dix ans au plus, je voudrais ne plus faire que du mouton, car c’est ce qui m’intéresse le plus. Il y a beaucoup de travail, mais surtout de surveillance. Et c’est un travail agréable, dehors, avec les animaux. »

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