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DU 3 AU 5 OCTOBRE A CLERMONT_FERRAND
Un Sommet de l'élevage de dynamisme ovin

En Auvergne, le Sommet de l’élevage fait carton plein. Les professionnels de la filière ovine trouvent à qui parler.

« Le Sommet de l’élevage est un carrefour d’affaires, de rencontres, d’échanges. C’est une vitrine pour l’agriculture française qui peut alors se positionner sur des marchés à l’international en faisant valoir son savoir-faire et sa technicité », déclame Jacques Chazalet, président du salon qui se déroule pour la 27e année consécutive à Clermont-Ferrand. Les organisateurs attendaient plus de 100 000 visiteurs professionnels, avec 1 500 exposants de matériel, alimentation animale et services à l’élevage. Pour le plus grand rassemblement d’animaux d’élevage de la planète, brebis et béliers ne sont pas en reste. Plus de 20 races étaient exposées et plusieurs concours ont eu lieu, notamment les Rustiques d’or 2018, récompensant les meilleures brebis des races des massifs. Bien que toujours un peu excentré, le hall ovin n’en est pas moins dynamique. « Le hall ovin est en progression constante, le nombre de manifestation de la production augmente chaque année ! », se réjouit Jacques Chazalet, éleveur ovin par ailleurs. Les moutonniers qui déambulent dans les allées du salon auvergnat, apprécient ce rendez-vous annuel. « D’habitude on ne peut pas venir car c’est toujours en même temps que la transhumance, mais cette année on a décalé pour pouvoir être là. C’est important pour nous ! », s’exclame Agnès Agu, éleveuse dans le sud de la France. Un peu plus, loin, un jeune homme explique : « je suis venu avec ma classe, je suis en CS ovin et je compte m’installer en brebis laitières en Bretagne. Je m’informe sur les races et les techniques d’élevage ». Au niveau des béliers mis en vente, un couple d’Auvergnats se confie : « on se balade, on regarde mais nous n’achèterons pas, les béliers en sélection sont bien au-dessus de nos moyens. »

Des relations à construire avec la Turquie

Le stand Inn’ovin, centre névralgique du hall, a pour vocation « d’améliorer la performance technique des éleveurs tout en assurant la visibilité de la filière pour les porteurs de projet et ainsi faciliter le renouvellement des générations », décrit Patrick Soury, président d’Inn’ovin. Cette année, la Turquie était à l’honneur de Sommet de l’élevage et Michèle Boudoin, la présidente de la FNO, a pu s’entretenir brièvement avec le ministre de l’agriculture turc. « Je lui ai fait part de notre intérêt pour des relations renforcées entre nos deux pays, d’autant qu’avec le Brexit, le premier producteur ovin de l’Union européenne va devenir un pays tiers, il y a des opportunités à saisir », révèle la présidente. Actuellement, le marché ovin à destination de la Turquie est fermé pour raisons sanitaires, mais François Tahon, chargé de mission à l’OS races des massifs, ne désespère pas : « nous développons le commerce avec le Moyen-Orient et la Turquie devient incontournable. La blanche du Massif Central conviendrait parfaitement au climat et relief turcs. »

La prédation emmenée jusque sur le ring

Malgré la bonne ambiance générale du hall ovin, l’inquiétude chez de nombreux éleveurs est palpable. Au sortir de la saison d’estive, les bergers comptent les morts. Le loup est toujours plus présent dans les esprits. La FNO a d’ailleurs organisé une conférence, à travers la démarche « les éleveurs face au loup », qui recense les attaques, les témoignages et des informations utiles aux éleveurs prédatés. « Ce sont des vies d’éleveurs foutues en l’air à cause de la prédation, attaque Claude Font, responsable du dossier prédation à la FNO. En moins d’un an de vie, le plan loup est d’ores et déjà en échec. » La MSA et les chambres d’agriculture ont rappelé à l’occasion leur soutien aux éleveurs prédatés. L’un veille à ce que bergers et éleveurs ne soient pas seuls face au choc traumatique d’une attaque et les autres les aident dans les formalités administratives suivant les attaques. Lors de sa visite au salon auvergnat, le ministre de l’Agriculture a été interpellé par le syndicat ovin sur cette question. Bien conscient de la gravité de la situation, Stéphane Travert est à l’écoute. « Il nous a promis un rendez-vous la semaine prochaine avec le ministre de la Transition écologique et lui-même, positive Michèle Boudoin. Et des discussions vont avoir lieu entre la France, l’Autriche et l’Espagne pour créer un front commun européen pour essayer de faire bouger les choses. » Juste à côté du hall ovin, une autre activité bat son plein. Sur une estrade, deux jeunes tondeurs s’activent. En vue du mondial de tonte en juin 2019, l’association pour le mondial de tonte (AMTM) fait la démonstration du savoir-faire de ses athlètes. Son président, Christophe Riffaud, se réjouit des festivités qui approchent : « l’évènement va être majeur, ce n’est pas seulement la compétition, mais également toute la foire autour. Nous allons mettre en lumière les filières laine et cuir. Le Sommet de l’élevage nous permet de nous faire connaître. La tonte est l’affaire de tous les éleveurs ovins. »

Bérenger Morel

Les jeunes s’intéressent à la production ovine

Susciter des vocations et fédérer les jeunes autour d’un objectif commun c’est aussi la mission que s’est fixé Inn’ovin avec l’organisation des Ovinpiades. À l’occasion du Sommet de l’élevage, ce sont les finalistes des 13 dernières éditions qui se mesurent les uns aux autres. « La diversité des candidats, par leurs origines, leurs parcours scolaires et professionnels différents représente la diversité de notre production », se félicite Patrick Soury. La vingtaine de jeunes s’est affrontée sur trois épreuves : le tri, la pesée et la note d’état corporel. « Ce sont parmi mes épreuves préférées, reconnaît Bénédicte Poulet, finaliste de Ovinpiades 2017. Travailler au contact des brebis, c’est ma passion ». La jeune femme, qui a déjà tracé tout son avenir - technicienne, puis voyage en Nouvelle-Zélande, puis installation en ovin et bovin - apprécie cet évènement qui permet de revoir les autres candidats dans une ambiance sportive mais détendue. Le champion de cette édition des anciens est originaire de Dordogne. Kevin Daniel était arrivé en dixième position lors de la finale nationale en février 2018 au salon de l’agriculture à Paris. Le réseau des utilisateurs des chiens de bergers, animé par Barbara Ducreux de l’Institut de l’Élevage, a fait des démonstrations pendant les trois jours du Sommet. L’occasion pour montrer l’efficacité du travail avec un chien aux éleveurs de différentes productions présents autour du ring. « C’est la première fois que je viens ici mais ça ne sera sans doute pas la dernière ! », s’exclame Nicolas Perrichon, éleveur dans le Var. À noter qu’à l’horizon 2021, une nouvelle halle devrait voir le jour sur le site. La transformation à la ferme serait en partie le thème de ce nouvel espace.

B. M.

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