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Un chantier qui ne s’improvise pas

Monter et démonter les clôtures est une tâche incontournable pour l’éleveur. Quelques astuces pour faciliter ce travail.

La clôture est indispensable dès que les animaux sont mis à l’herbe. Son installation doit donc être effectuée dans les meilleures conditions et une réflexion préalable s’impose. « La clôture va définir les limites de l’exploitation ou bien va être un outil du quotidien. On a donc tout intérêt à bien réfléchir à la façon dont on va la monter », explique Éric Pottier de l’Institut de l’Élevage.

Montage des clôtures permanentes pour des dizaines d’années

Les clôtures permanentes ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années et représentent un investissement pour l’exploitation. L’éleveur va donc être amené à s'informer pour travailler efficacement ou à faire appel à des professionnels. « La plus-value de notre entreprise est d’accompagner nos éleveurs en début du chantier. Un technicien va faire les premiers mètres et montrer comment bien poser un piquet de tête ou d’angle », argumente Benoît Hastings, chef des ventes chez Gallagher Europe. Les piquets d’angle et de tête sont une étape à ne pas négliger. Ils prennent en charge la tension du fil, qui se doit d’être maximale pour une bonne efficacité de la clôture. Il est conseillé d’utiliser des poteaux d’angle de 15 à 20 cm de diamètre. Les piquets intermédiaires vont ensuite être plantés tous les trois à quatre mètres pour le grillage à moutons, sept à dix mètres pour le high tensile, l’espacement étant fonction du type de terrain et du relief. Pour la pose du grillage à moutons, « l’idéal, c’est d’être au moins deux voire trois quand on travaille avec des rouleaux de 100 m, annonce Frédéric Hardier, qui élève 380 brebis dans l’Oise. Pour un chantier préparé, avec les piquets empilés, il faut compter 300 à 500 m de clôture posés par après-midi ». Concernant la clôture fixe électrique à fils lisses, le temps de pose est très inférieur; elle peut être mise en place à l’aide d’un quad sur lequel sont fixées les bobines. Pour assurer l'efficacité électrique de ce type de clôture, Alain Mathé, directeur de Horizont France, a une astuce : « Il s’agit d’alterner des fils reliés au pôle positif et à la masse. Pour quatre fils, le mieux est de relier le deuxième fil en partant du sol à la masse et les autres au +. Cela permet d’optimiser la prise de terre et si l’animal touche le fil + et le fil – en même temps, la décharge est beaucoup plus importante ».

Pose motorisée des clôtures mobiles

« La clôture mobile comporte trois fils, voire moins s’il s’agit d’un parc de refend », commente Fabienne Launay. Avec la présence de plus en plus répandue de quads sur les exploitations agricoles, les techniques de pose évoluent aussi dans les esprits. « Il faut être conscient que la pose de clôture est mécanisable et que le quad est un très bon outil. Nous avons été formés en Nouvelle-Zélande et nous utilisons le pack Kiwitech depuis 20 ans. Ça gagne vraiment à être connu ! », s’exclame Agnès Delpech qui, avec André, son mari, diffuse des vidéos expliquant les techniques de pose motorisée. Si l’investissement initial n’est pas négligeable (1 850 € HT pour le dispositif sur quad et 1 € par mètre linéaire), le gain de temps de travail est important. « Même pour un débutant, on compte une demi-heure pour poser un kilomètre de clôture, contre une demi-journée à pied », compare Agnès Delpech. De plus, les fils commercialisés par Kiwitech sont très résistants à la manipulation, Agnès assure se servir toujours de ses premières bobines.

Les clôtures mobiles devraient être perçues comme un outil de gestion des prairies permettant de mieux les valoriser. « L’investissement dans le matériel peut être compensé par une réduction du coût de la ration des brebis. Pour cela, le temps de pâture doit être allongé et les prairies devront être optimisées. Chez nous, ça s’est traduit par une augmentation conséquente de la productivité, avec davantage d’herbe disponible », continue-t-elle. Le démontage des clôtures est aussi amplement facilité, le quad pouvant aller jusqu’à 10 à 12 km. « Ce travail normalement fastidieux deviendrait presque un plaisir ! ».

Six règles d’or à respecter

- Éviter les raccordements avec des nœuds
- Utiliser un conducteur avec un minimum de résistance
- Pas de rouille sur le piquet de terre et sur les conducteurs
- Creuser un passage souterrain du conducteur au niveau des portes
- Prévenir autant que possible le contact du fil avec la végétation
- Recourir à un piquet de terre galvanisé

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