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Simple comme une pesée

Non, le contrôle de performance n’est pas une grosse contrainte. Exemple en accompagnant les pesées d’Harold Bucher du syndicat départemental d’élevage ovin des Deux-Sèvres.

© Pâtre

Harold Bucher roule 18 000 kilomètres chaque année pour aller peser les agneaux d’une cinquantaine d’éleveurs des Deux-Sèvres. Son activité est concentrée de février à juin avec encore un peu de pesée de septembre à décembre et très peu en été.

Ce matin, le contrôle commence par la troupe de Céline Clément, sélectionneuse de Mouton Vendéen à Vasles avec 450 brebis. Harold se gare à côté de la bergerie et tout est déjà prêt. Céline a trié les agneaux et Harold a préalablement enregistré la vingtaine d’animaux à peser dans son lecteur de boucle Psion. Harold installe sa balance sur l’aire paillée et Céline pose le premier agneau pattes en l’air sur le berceau de pesée. L’écran affiche le poids et Harold bipe la puce électronique à l’oreille. Le lecteur Psion, relié à la balance par bluetooth, enregistre automatiquement le poids de l’agneau. Céline profite de la pesée pour injecter de l’anticoccidien puis c’est déjà le tour de l’agneau suivant. Sans précipitation mais sans traîner, la vingtaine d’agneaux sera pesée en moins d’un quart d’heure. Les bêlements des mères et des petits s’atténuent au fur et à mesure qu’ils se retrouvent après la pesée.

Un moment d’observation de tous les agneaux

Même topo chez Laurent Boyé à Pougne-Hérisson. Lui aussi profite de la pesée pour traiter les agneaux. Sélectionneur de Mouton Vendéen et féru de génétique, il se sert de la pesée pour observer les agneaux en fonction du standard de race. Grâce à son smartphone, il note sur Ovitel ceux qui ont le cou plissé ou le jarret non droit et qui ne seront pas gardés comme reproducteurs. En observant ainsi les agneaux un par un, l’éleveur de 480 brebis peut apporter si besoin des soins spécifiques comme du désinfectant pour le nombril ou de la poudre d’argile contre l’ecthyma. « Les éleveurs me signalent s’il y a eu un problème pendant l’élevage comme une patte cassée ou une mammite » explique Harold. Dans ce cas, la pesée de l’animal est écartée de l’indexation pour ne pas pénaliser la mère.

Après chaque passage dans un élevage, Harold désinfecte ses bottes et son matériel. Le soir même, en rentrant au bureau, il va transférer les données dans la base nationale Ovall et envoyer les résultats de pesée par mail aux éleveurs. « Je le regarde le soir même, apprécie Laurent Boyé, je les compare au lot de la même époque une année plus tôt et je peux me rendre compte s’il y a des soucis dans la croissance ».

L’intérêt d’un œil extérieur et d’une rigueur de suivi

Peser soi-même les agneaux ? C’est normalement possible pour tous depuis 2012 mais ici les éleveurs ne semblent pas y tenir spécialement. « Cette formule est contraignante, avertit Harold Bucher. Il faut posséder sa propre balance, être très rigoureux dans les dates et transmettre les résultats 48 heures après la pesée. Ça peut malgré tout être intéressant pour éviter un déplacement du peseur. »

« On a tous la tête dans le guidon, prévient Céline Clément, c’est bien d’avoir quelqu’un de l’extérieur qui apporte un regard neuf sur nos animaux. Peser tout seul, ça prendrait plus de temps et ça serait une vraie contrainte. » « Quand Harold vient, la demi-journée est bloquée et je m’y tiens, explique Laurent Boyé, si je devais le faire moi-même, je repousserais sans arrêt et je serais en retard par rapport aux dates de pesée… »

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