Présentation de l'équipe de France 

Thimoléon Resneau est selon ses mots « au top de sa forme ». Il y a le physique qui est toujours là, la technique qui est parfaitement maitrisée et surtout il y a la motivation. « Pour moi, l’enjeu est énorme : le mondial a lieu en France et ce sera vraisemblablement mon dernier. Je vais tout donner. » Pour le tondeur professionnel, également éleveur ovin, les chances d’un podium sont bien là et il ne faut pas sous-estimer les qualités de la France.

Champion de France de tonte à la machine en 2016 et 2018, deuxième participation au mondial, 100 % dévoué à son métier de tondeur professionnel. Loïc Leygonie n’est pas un bleu dans le domaine. Il a passé six campagnes de tonte en Nouvelle-Zélande. « La majorité des athlètes qui seront au mondial sont des amis », dit-il en souriant chaleureusement. Ce qui ne l’empêchera pas de prendre complètement au sérieux la compétition. La préparation physique et mentale est primordiale. Pour s’entraîner, pas de secret, il faut « pratiquer, pratiquer et encore pratiquer. Il faut aussi être bien dans sa tête pour gérer le stress. Je dois arriver à contenir mon excitation et conserver toute mon attention ! »

Loïc Jauberthi est tondeur depuis neuf ans et utilise la machine au quotidien. Mais sa passion ce sont les ciseaux de tonte, ou forces. « Il y a un autre savoir-faire qu’avec la machine et si la qualité finale est la même, les éleveurs qui font tondre en hiver aiment bien les forces car la laine est coupée moins ras et la brebis sera mieux protégée du froid. » Trois fois champion de France en 2016, 2017 et 2018 et trois fois sélectionné en équipe de France pour le tournoi des six nations. « Ce sera mes premiers mondiaux. C’est une vraie fierté de montrer notre pratique ».

Reinhard Poppe a connu la compétition de tonte par un ami. À force d’entraînement et de discussion avec des collègues – il est lui aussi tondeur – il a fini par acquérir le savoir-faire suffisant pour participer au mondial. Tenant du titre de tondeur de l’année 2018 dans la catégorie forces, Reinhard est avant tout un sportif. Natation et course à pied l’aident à entretenir son physique, lui qui est aussi élagueur. « J’apprécie la tonte aux forces pour l’aspect conservation du métier mais aussi parce que c'est moins bruyant, moins stressant que la tonte à la machine. C'est toujours physique, mais on est plus serein. » Cependant, avec l’arrivée du mondial, Reinhard va devoir apprendre à gérer son stress, lui qui n’est pas habitué à d’aussi gros enjeux.

Adèle Lemercier a vu passer plus d’une brebis devant elle. Tondeuse et trieuse de laine professionnelle, elle passe depuis cinq ans la moitié de l’année en Nouvelle-Zélande. Championne de France de tri en 2017 et vice-championne en 2018, elle a déjà représenté la France au mondial de 2017 et avait fini en huitième position. « J’ai appris à trier la laine en Nouvelle-Zélande. L’important est de savoir s’adapter à l’acheteur, à quoi est destinée la laine. » Adèle se mobilise pour améliorer la qualité de la récolte de laine sur le territoire français, elle est donc très satisfaite que le tri, trop souvent dans l’ombre, soit pendant quatre jours sur le devant de la scène.

Lucie Grancher a été championne de France de tri en 2018, vice-championne en 2017 et participe depuis 2015 au tournoi des six nations. « Ce que j’aime dans le tri en compétition, c’est la recherche de la perfection et de la technique, on essaye toujours de faire de notre mieux et cela permet d’améliorer aussi le travail professionnel. » Pendant les épreuves, l’important pour Lucie c’est d’arriver à rester concentrée et à anticiper l’étape d’après. « Pour le mondial, je m’entraine dès que je peux au travail, je fais un lancer de toison et j’essaye de reconnaitre les imperfections. Nous nous avons programmé notre entrainement avec Adèle, c’est important de le faire ensemble. » Lucie espère aller le plus loin possible en épreuve par équipe, une revanche sur le mondial de 2017 où elle avait perdu en demi-finale.