Une exploitation se développe avec des projets nouveaux. J’ai toujours envie d’innover et de me diversifier » voilà le credo d’Olivier Perret, éleveur ovin et bovin à Saint-Galmier dans la Loire. Depuis son installation il y a plus de 20 ans, l’éleveur ne cesse de se développer et de se lancer dans de nouveaux projets.
Dernier projet en date : l’installation d’un atelier de découpe en 2016 « pour répondre à la demande des consommateurs de produits locaux vendus en direct ». L’installation de cet atelier a été facilitée par l’ouverture en 2015 d’un abattoir ovin et porcin à 8 kilomètres. Olivier Perret s’est impliqué dans un groupe de travail qui s’est battu pendant sept ans pour l’ouverture de cette structure. La proximité avec l’agglomération stéphanoise, de 400 000 habitants et à seulement 25 kilomètres de l’exploitation, pourrait aussi permettre à l’éleveur de continuer à développer la vente directe.
Ovins, bovins et dindes de Noël
Le troupeau d’Olivier Perret est composé de 800 brebis grivettes. L’élevage est adhérent à l’organisme de sélection ROM sélection race grivette. Il élève 1 250 agneaux par an et a donc une productivité de 1,56 agneau par brebis. À chaque lutte, les meilleures brebis (mères à bélier et mères à agnelle) sont conduites en race pure. Les autres brebis seront croisées avec des béliers Île-de-France qualifié dans le cadre du schéma de croisement géré par l’organisme de sélection. La Grivette apporte la prolificité et l’île-de-France la conformation. Grâce à la collaboration entre l’organisme de sélection et la coopérative Cialyn (branche Corel), le marché est pérenne car l’acheteur (qui croise ses agnelles F1 avec des béliers de races à viande et commercialise l’ensemble des agneaux de boucherie) doit chaque année renouveler son troupeau. Les agnelles F1 correspondent à une demande locale pour la production d’agneau.
L’éleveur a réparti les agnelages sur quatre périodes mais il pense les modifier car la mortalité des agneaux est élevée en février. Des agneaux sont aussi élevés en bergerie. Une partie est commercialisée en direct à des boucheries locales et à un opérateur commercial (Ciakyn section Corel à Balbigny dans le département) en produisant des agneaux label rouge Agneau de l’Adret et des agneaux pour la filière Carrefour. Le reste est transformé sur place. L’éleveur possède aussi 45 vaches limousines. Il est naisseur-engraisseur. Il produit des génisses finies, vendues à des boucheries locales et des jeunes bovins vendus à des coopératives. Toujours dans une volonté de diversification de ses activités et "d’augmenter les valeurs ajoutées", l’éleveur produit chaque année un lot de 300 dindes fermières pour Noël. Les animaux passent leurs journées en plein air à partir du 25 août.
Aliments fabriqués à la ferme
Au moment de l’installation en Gaec avec son père en 1995, l’exploitation avait 80 hectares de surface agricole utilisable. Elle en a maintenant presque 130. L’éleveur estime « qu’il est bien de s’agrandir quand on en a l’opportunité, mais sans gêner l’installation des jeunes ». Il reste en effet attaché à la dynamisation du territoire et estime qu’il est important "de laisser la place aux jeunes agriculteurs". Ses surfaces sont toutes labourables et bien regroupées. Il pourrait aussi produire plus de fourrages sur ses surfaces grâce à l’irrigation.
En 2004, l’éleveur a mis en place une unité de fabrication d’aliments fermiers, fabriqués à partir des 150 tonnes de céréales (blés et orges) produites sur l’exploitation. Les 1 250 agneaux de bergeries élevés chaque année sont nourris grâce à du concentré distribué automatiquement. La proximité d’une estive permet à l’éleveur d’y mettre 100 brebis pendant quatre mois et d’économiser sur l’alimentation.
Bien gérer les emplois du temps
À la retraite de son père en 2001, le Gaec a perduré cinq ans avec sa mère. Il est passé à un statut individuel en 2014. En 2006, pour remédier à la diminution de main-d’œuvre, il embauche un salarié à mi-temps avec un autre exploitant.
L’exploitation s’étant agrandie et les cheptels ovin et bovin ayant augmenté, il embauche le salarié à plein-temps depuis 2009. L’éleveur n’ayant pas de formation d’employeur, une de ses faiblesses a été la gestion d’un salarié. Pour faciliter les démarches administratives, Olivier Perret indique et signe le relevé des horaires et le centre de gestion gère la fiche de paie. Il a aussi réussi à « optimiser l’organisation et la charge de travail ». Pour cela "je fais un point tous les matins avec le salarié pour prévoir les tâches et faire face aux imprévus". L’éleveur reste à l’écoute de son salarié. "Je lui demande de s’adapter à l’exploitation donc, en contrepartie, je m’adapte à ses capacités et je veille à lui faire une place". Pour l’éleveur, il est important de bien gérer les emplois du temps, "le mien et celui du salarié, par exemple en automatisant pour réduire la pénibilité". L’appui bénévole de ses parents permet aussi de l’aider dans la gestion de ce salarié.
Selon l’éleveur il est aussi important "de toujours se remettre en question, de se former et de bien s’entourer". À chaque nouveau projet, il a pris conseils auprès de professionnels pour étudier la faisabilité et les conséquences. Olivier Perret s’implique aussi dans la vie locale, il est en effet adjoint à l’urbanisme de sa ville, il considère "qu’il est important de voir ce qui se fait en dehors, on peut arriver à faire marcher son exploitation tout en prenant des responsabilités extérieures".
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