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Alimentation des ovins
Les légumineuses fourragères sont riches en protéines et à forte valeur nutritive

Les légumineuses fourragères sont des sources de protéines importantes. Plus résistantes à la sécheresse et aux températures élevées, elles sont capables d´une production intéressante en été. Des solutions techniques de récolte ou de conservation permettent des fourrages de qualité.


Les légumineuses fourragères se caractérisent par des teneurs élevées en MAT moyenne. La valeur énergétique est plus variable, élevée dans le cas des trèfles, elle est plus modeste dans le cas de la luzerne. Cette valeur varie toutefois de façon importante selon qu´il s´agit des feuilles ou des tiges et les proportions relatives de ces deux organes déterminent les valeurs moyennes.
Les feuilles sont ainsi de véritables concentrés, énergétiques et protéiques, alors que les tiges présentent des valeurs alimentaires médiocres. Dans le cas de la luzerne, sur la base d´une digestibilité de 79 % et 61 % respectivement pour les feuilles et les tiges selon Terry et Tilley (1964), la valeur énergétique des feuilles serait de l´ordre de 0,98 UFV/kg MS contre 0,62 pour les tiges. La composition chimique évolue peu avec le stade de la plante, et ces valeurs devraient être relativement stables dans le temps. Les légumineuses, à l´inverse des céréales, se caractérisent également par des teneurs en calcium élevées.
©D. R.

Quels stade et fréquence pour exploiter une légumineuse ?
Pour assurer leur croissance, les légumineuses mobilisent les réserves qu´elles ont accumulées dans leurs racines. La reconstitution de ces réserves se fait grâce au système aérien dès lors qu´il est suffisamment développé et il faut attendre le stade floraison pour que ces réserves aient atteint leur niveau normal.
Par ailleurs, si le rendement augmente quand on retarde le stade de récolte, c´est au détriment de la valeur alimentaire. Cela est tout particulièrement important dans le cas de la luzerne avec une augmentation de la proportion de tiges, qui se lignifient, au détriment des feuilles.
Le choix du stade de récolte et du temps de repos est donc un compromis entre trois paramètres : la production de fourrage, la pérennité de la culture et la valeur alimentaire. Si ce dernier point est important, il faut aussi prendre en considération la capacité de tri des ovins. Ceux-ci préfèrent consommer les feuilles plutôt que les tiges, la valeur alimentaire de l´ingéré dépendra du mode de conduite du pâturage ou de la distribution du foin ou de l´enrubannage.

Récolter un fourrage de qualité devient plus facile
Les difficultés à récolter un fourrage de qualité, riche en feuilles, ont jusqu´ici participé à limiter la culture des légumineuses. Or, il existe aujourd´hui des techniques de récolte, de conservation intéressantes qui, limitant les manipulations du fourrage, permettent de limiter les pertes de feuilles et d´en préserver la valeur protéique et énergétique. La faucheuse conditionneuse permet ainsi de gagner plus de 24 heures sur le temps de séchage. La technique de l´enrubannage permet également de sécuriser les chantiers par rapport aux risques météorologiques, et limite également la perte de feuilles et les refus à l´utilisation. Des essais réalisés en Normandie sur deux ans montrent qu´à la récolte, la part de feuilles du fourrage récolté est de 34 % pour l´enrubannage contre seulement 28 % pour le foin, valeurs obtenues avec des manipulations qui sont restées importantes (Pecatte et Dozias, 1998).

Enfin, le retourneur d´andain évite un brassage énergétique du fourrage limitant là encore la perte de feuilles. Outre ces matériels, également intéressants pour la récolte des graminées ou d´associations, il est des pratiques à respecter : faner tout de suite après la fauche, faner, andainer ou presser le matin ou le soir et surtout pas en plein soleil.

(Article extrait du dossier de Réussir Pâtre de mars 2004 consacré aux légumineuses fourragères. Le dossier de 9 pages a été coordonné par Éric Pottier en collaboration avec les animateurs des Fermes ovines, des Réseaux d´élevage, des techniciens des Chambres d´agriculture et de l´Institut de l´élevage.)

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