Aller au contenu principal

Les éleveurs quittent la table du groupe national loup

La FNSEA, JA, Chambres d’Agriculture France, la FNO et la FNB dénoncent le mépris du gouvernement face à la prédation et ont quitté en signe de protestation la table du groupe national loup réuni ce 3 juillet matin.

Loups à proximité d'un troupeau de brebis
4 188 attaques ont été répertoriées en 2022, chiffre en hausse de 20 % par rapport à l'année 2021. Début 2023, les attaques sont en hausse de 16 % par rapport à la même période 2022.
© Tomas Hulik/stock.adobe.com

Ce lundi 3 juillet au matin se réunissait le Groupe National Loup chargé d’établir le dialogue entre les différents acteurs de la problématique lupine. La préfète coordonnatrice du plan loup y a donné l’estimation de la population du prédateur : 906 loups sont annoncés à la sortie de l’hiver 2023, contre 921 en 2022. Cette annonce a provoqué la colère des associations spécialisées présentes.

« Nous sommes indignés »

« Nous avons décidé de quitter les lieux en pleine réunion, car nous sommes indignés et souhaitons dénoncer le manque de moyens mis en œuvre par l’Etat pour assurer un comptage précis de la population de loups en France » se sont exprimés les représentants du Caf prédateurs*. Ils estiment que le loup est plus présent qu’auparavant, et pointent une incohérence : le nombre d’attaques attestées de loups est lui bien en hausse, avec 20 % d’occurrence de plus qu'en 2021. Début 2023, les attaques sont en hausse de 16 % par rapport à la même période 2022. Cette estimation à la baisse repose en effet sur un nombre d’indices fournis par l’Office français de la biodiversité très en retrait par rapport à l’année précédente : près de 1000 en moins. Rappelons que le calcul du nombre de loup sert à déterminer le plafond de prélèvement annuel de loups.

*Le conseil de l’Agriculture française, réunissant les organisations professionnelles agricoles : FNSEA, JA, Chambres d’Agriculture France, FNO, FNB et FNC

De multiples sujets de tension

Certains points du débat sont particulièrement dénoncés par le Caf prédateur, comme le refus d’autorisation d’usage d’une lunette de visée nocturne et le fait que les mesures de défenses contre le loup soient à 20% financées par les éleveurs eux-mêmes. « L'Etat ne donne pas aux éleveurs les moyens de se défendre, […] c'est la victime qui paye pour le bourreau ». « Nous voulons non pas un plan national loup, mais un plan de sauvegarde de l’élevage et du pastoralisme », a martelé Bernard Mogenot de la FNSEA. « Nous demandons également que le PNL fasse l’objet d’un débat au Sénat et à l’Assemblée nationale et soit soumis au vote. »

Le prochain GNL aura lieu le 4 septembre. Le Caf ne remet pas en cause sa participation, mais explique qu’il sera vigilant aux arbitrages qui auront eu lieu cet été par la 1ère ministre sur le contenu du plan national loup. « Il y a un décalage entre nos demandes et les réponses du gouvernement. Nous demandons une simplification des procédures et on nous annonce que l’autorisation de tir de défense va être réduite d’une durée de 5 ans à 2 ans. Les délais d’indemnisations sont passés de 150 à 210 jours… »

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre