Les éleveurs ovins ont surtout capitalisé en matériels et en surface
Une étude d’Idele montre que les aides PAC ont permis aux éleveurs de rattraper les investissements en matériels et en surface.
![[Tu peux séparer les graphes si ça t'arrange]Evolution comparée des structures, production et capitaux des élevages ovins viande (à gauche) et lait livreurs (à droite). © Rica/Idele](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA660_SINF_KAPITAL_NIV2_GRAPHE.jpg.webp?itok=-yfgbz6H)
Le poids des investissements est régulièrement évoqué comme un des facteurs de la crise que traverse l’élevage ruminant, et leur financement pèse sur la trésorerie croissante des élevages. L’Institut de l’élevage a analysé comment les investissements en mécanisation, bâtiments d’élevage et installations ont évolué entre 2008 et 2015. Globalement, de plus en plus de capitaux sont immobilisés en matériel et bâtiments dans les différentes filières.
En ovins viande, Idele observe que la main-d’œuvre et le cheptel des élevages n’ont que très peu évolué entre 2008 et 2015 alors que la surface a progressé de 20 %. Signe peut-être que les éleveurs recherchent une meilleure autonomie alimentaire face aux flambées des prix des aliments. Après une année 2008 particulièrement difficile, l’augmentation des aides de la PAC a fortement amélioré la capacité d’investissement des élevages. Mais ces investissements se sont essentiellement traduits en capitalisation en matériel et non en bâtiments. Les capitaux immobilisés représentent environ 140 euros de matériel et 100 euros de bâtiment par brebis.
180 euros de matériel et 140 euros de bâtiment par brebis laitière
En ovin lait, l’augmentation de la main-d’œuvre a été plus conséquente, presque autant que celle de la surface, et nettement supérieure à celle du cheptel. Là aussi, le décalage entre l’augmentation du cheptel et de la surface peut être motivé par la recherche d’une meilleure autonomie alimentaire, mais également par la politique de maîtrise de la production laitière mise en place par l’interprofession de Roquefort depuis la fin des années quatre-vingt. La nette progression des capitaux en 2010 peut sans doute être reliée à la revalorisation des aides ovines suite à la révision de la PAC à mi-parcours. La capitalisation en matériel (+ 47 %) a été nettement supérieure à celle en bâtiments-installations (+ 7 % en fin de période). Il y a ainsi dans les élevages pour plus de 180 euros de matériel par brebis et environ 140 euros de bâtiment par tête.