Elevage ovin
Les déficits dus à la sécheresse en Europe risquent de provoquer des tensions sur les marchés
Elevage ovin
Les pays du Sud et de l´Est de l´Europe n´ont pas été épargnés par la sécheresse de cet été 2003. Les pertes de rendement et de fourrages présentes et à venir risquent de peser sur le marché européen.
Comme en France, la sécheresse a été nettement plus forte sur le Sud et l´Est de l´Europe que sur le Nord-ouest, même si les records de température ont aussi été battus à Londres et à Amsterdam.
D´après les prévisions de rendement des services de la Commission, à partir des données météorologiques, c´est l´Italie qui semble la plus affectée par la sécheresse avec des baisses de rendement de 12 % pour le blé (récolté) et estimées à 25 % pour le maïs grain et à plus de 40 % pour le tournesol et les prairies. Cependant, compte tenu de l´importance de l´irrigation, notamment pour le maïs, la perte de rendement devrait être plus limitée et ne semble pas trop freiner les achats de broutards français pour le moment. Par contre, certaines régions laitières, notamment la zone Parmesan, n´utilisant pas d´ensilage de maïs mais de la luzerne et des prairies non irriguées, pourraient être plus lourdement pénalisées.
©D. R. |
Pour l´Espagne, le Portugal et la Grèce, la récolte des céréales à paille semble peu affectée et les prévisions pour le maïs sont plutôt optimistes, malgré la sécheresse observée. Les dégâts sont plus marqués sur les prairies et les luzernières non irriguées, ce qui devrait se traduire par un déficit fourrager assez important, notamment pour les élevages de brebis et chèvres, comme pour le troupeau bovin allaitant.
Pour l´Allemagne et l´Autriche, la récolte de blé serait également réduite de près de 5 à 10 % mais les prévisions restaient assez optimistes pour le maïs grain ... En fait, c´est surtout le maïs fourrage qui représente l´essentiel des surfaces en maïs et des stocks d´hiver du troupeau laitier en Allemagne dont les rendements restent incertains. Parallèlement, les prairies ont également souffert du manque d´eau et des températures extrêmes.
Pour les pays du Nord-Ouest : Benelux, Danemark et dans une moindre mesure le Royaume-uni, les céréales et les maïs sont corrects, par contre les prairies ont été pénalisées avec un ou deux mois de pâturage en moins et des stocks d´hiver un peu plus limités. Seules l´Irlande, la Finlande et la Suède auraient des stocks fourragers normaux.
Enfin, la sécheresse a également touché très fortement une bonne partie des Peco, depuis la République Tchèque jusqu´à la Roumanie ainsi que les Balkans et l´Ukraine, avec de fortes pertes de rendement en céréales et fourrages.
Par conséquent, la somme de ces différents déficits en céréales et fourrages risque de provoquer des tensions sur les marchés. Un chiffrage plus précis devient urgent pour limiter les spéculations et les découragements.