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Le sainfoin, la chicorée et le plantain sur le banc d’essai

Ces trois plantes, sainfoin, chicorée et plantain, sont connues pour être riches en tanins. Elles ont des particularités à connaître afin d’assurer un couvert végétal suffisamment dense.

Le sainfoin, une plante des sols calcaires

 

 
Le sainfoin peut être pâturé même si c’est avant tout une plante de fauche. © Ciirpo
Le sainfoin est une légumineuse principalement implantée dans le sud de la France sur des sols calcaires. Elle présente l’avantage de ne pas être météorisante. Sa pérennité est de l’ordre de 2 à 3 ans. Elle peut être semée en fin d’été ou au printemps. Dans le premier cas, l’objectif est d’atteindre assez rapidement le stade 3-4 feuilles avant les conditions hivernales. Le sainfoin peut être semé en pur ou en association avec d’autres espèces : luzerne, dactyle, fétuque, vesce…. Il est également sursemé pour recharger des parcelles de luzerne.

 

Semé en pur, il assure des rendements de l’ordre de 6 à 8 tonnes de matière sèche par hectare (voir graphique 1). Le sainfoin est utilisé traditionnellement en foin, mais il peut également être pâturé en sortie d’hiver lors de la mise à l’herbe et à l’automne même après les premières gelées. Il reste cependant sensible au piétinement du fait de son système racinaire à pivot. Il est donc nécessaire de ne pas raser la parcelle et de privilégier un pâturage tournant.

Le plantain, une plante de pâture avant tout

 

 
Le plantain est essentiellement une plante d’association. © Ciirpo
Le plantain s’implante dans tous les types de sol. Sa pérennité est de l’ordre de 3 à 4 ans. Cette plante d’association peut s’allier avec des graminées (RGA, dactyle, fétuque). Le plantain est alors semé entre 2 et 3 kg par hectare dans un mélange de 22 à 25 kg par ha. Le groupement de valorisation agricole (GVA) de Mézières sur Issoire (Haute-Vienne) a mis au point trois types de mélanges qui donnent particulièrement satisfaction au nord de la Haute-Vienne (voir tableau). À l’exception de zones à l’évidence peu adaptées à sa culture (sud-est de la France), le rendement du plantain semé en pure oscille entre 6 et 11 tonnes de matière sèche par ha (voir graphique 2).

 

L’association avec de la chicorée a majoré son rendement annuel d’une à trois tonnes de matière sèche par hectare au Ciirpo, sur le site expérimental du Mourier (Haute-Vienne). Si le plantain est essentiellement valorisé sous forme de pâturage, la récolte reste possible avec les mêmes précautions qu’une prairie riche en légumineuses pour récolter les feuilles. Le piétinement ne semble pas nuire à sa pérennité. Même si certains éleveurs mentionnent parfois un temps d’apprentissage, le plantain est une plante appétente pour les brebis.

« La chicorée reste peu souple d’exploitation et nécessite un pâturage tournant avec une rotation rapide »

La chicorée, une plante de pâture

 

 
La chicorée, une plante exclusivement destinée au pâturage. © Ciirpo
La chicorée s’implante sur tous les types de sol (pH de 5,5 à 7). Toutefois, elle supporte mal l’humidité. Il est ainsi préférable de l’implanter sur des parcelles qui se ressuient facilement. Par ailleurs, elle résiste bien au stress hydrique. Sa pérennité est de l’ordre de 3 ans. La chicorée est surtout semée en mélange avec des graminées (RGA, dactyle, fétuques), des trèfles ou du plantain. Par exemple, l’association avec du trèfle blanc a majoré le rendement annuel de la prairie de plus d’une tonne sur deux des trois sites (voir graphique 3).

 

La dose de semis en mélange est alors de 2 à 4 kg par hectare maximum. Sa culture en pure autorise des rendements compris entre 5 et 8 tonnes de matière sèche par ha. La récolte de la chicorée n’est envisageable qu’en ensilage et le pâturage est à privilégier. Elle est appétente mais monte vite et reste peu souple d’exploitation. La chicorée s’utilise exclusivement en pâturage tournant, avec retour sur la parcelle toutes les trois semaines pour éviter la montée en tige. Par ailleurs, cette plante n’est pas météorisante et ne nécessite pas de précaution particulière.

David Raymond du Gaec Raymond à Brigueuil (Charente)

Le mélange GVA de Mézières est semé depuis 2018

 

 
« J’exploite les parcelles avec du plantain associé à de la luzerne et des trèfles en pâture ou en fauche précoce au printemps. Puis, je réserve ces surfaces pour les brebis en lactation. Sans risque de météorisation, j’obtiens des pâtures à haut niveau azoté pour maintenir la production laitière des brebis. Je fais également pâturer des agnelles sans transition alimentaire lorsqu’elles sortent de bergerie et cela se passe très bien ».

 

Cédric Pasquier, chef produits fourragers et couverts végétaux à Cérience

Des plantes à associer avec graminées et légumineuses

 

 
Cédric Pasquier, chef produits fourragères et couverts végétaux à Cérience © DR
« Par leur système racinaire, ces plantes ont une capacité de résistance à la sécheresse supérieure en plus de leurs qualités nutritionnelles. Elles sont également riches en oligoéléments. Mais en matière de teneur en sucres, elles ne remplacent pas les graminées.

 

Il est donc intéressant de les associer au semis avec d’autres plantes : des graminées bien sûr mais aussi des légumineuses pour le plantain et la chicorée qui ne font pas partie de cette famille. Elles ont besoin d’azote pour pousser. Le lotier peut alors être choisi. C’est une légumineuse de pâture, non météorisante et naturellement riche en tanins ».

En chiffres

Des coûts de semences variés

Sainfoin : 3 €/kg
Chicorée : 16 €/kg
Plantain : 14 €/kg
Lotier : 13 €/kg
(Source : Océalia 2023 en agriculture conventionnelle)

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