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Le foin de Crau, un fourrage sous signe de qualité

Production historique de la plaine de Crau irriguée, dans le sud-est de la France, le foin de Crau possède des qualités uniques adaptées aux besoins de différents types d’animaux.

Les producteurs de foin qui n’ont pas d’animaux vendent l’herbe sur pied à des éleveurs herbassiers.  © L. Geffroy
Les producteurs de foin qui n’ont pas d’animaux vendent l’herbe sur pied à des éleveurs herbassiers.
© L. Geffroy

Le foin de Crau est le premier et seul aliment pour animaux à bénéficier d’une appellation d’origine protégée. Quelque 220 producteurs le récoltent sur près de 9 000 hectares d’un territoire unique, la plaine de la Crau. Cette plaine alluviale de 45 000 ha, essentiellement recouverte de galets correspondant à l’ancien delta fossile de la Durance, bénéficie d’un climat ensoleillé et venteux. Zone dépourvue d’eau, elle a été irriguée dès le XVIe siècle avec la construction d’un canal pour dériver l’eau de la Durance. Un peu plus de 10 000 ha de prairies irriguées recouvrent aujourd’hui ce territoire. Les pratiques d’irrigation actuelles sont essentiellement gravitaires. « Les parcelles de prairies en légère pente sont bordées de filioles, fossés raccordés au réseau secondaire, que l’on fait déborder grâce à des martelières qui les obstruent, explique François Charron, directeur adjoint du domaine du Merle chargé de la gestion de l’eau. L’arrosage de la parcelle se fait par submersion progressive et dure plusieurs heures. L’arroseur bouge donc en permanence ses martelières pour irriguer toutes ses parcelles, ce qui lui prend en général 6 à 10 jours. »

La quatrième coupe pâturée par les ovins

Trois coupes sont réalisées par an, espacées de 50 jours. La première, début mai, donne un foin grossier particulièrement riche en graminées bien adapté à l’élevage des chevaux et à l’engraissement des bovins. La deuxième coupe réalisée fin juin présente un bon équilibre entre graminées et légumineuses et sera plutôt destinée aux vaches et brebis laitières. Enfin la dernière, réalisée mi-août sera plus riche en légumineuses et sera donc particulièrement adaptée aux petits ruminants laitiers. Ces trois coupes permettent la récolte de 8 à 10 tonnes de foin par hectare. La quatrième coupe est pâturée par les ovins de début octobre à fin février. La qualité du fourrage tient au climat, qui permet aux herbes coupées de sécher rapidement en conservant leurs qualités nutritionnelles et à sa composition floristique riche d’une vingtaine d’espèces. La fertilisation azotée est limitée afin de ne pas modifier cette composition. « Mais les restrictions d’eau croissantes et le coût de transport de l’eau sont des sujets d’inquiétude majeurs pour les producteurs » alerte Didier Tronc, directeur du comité du foin de Crau.

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