"Le colza et le maïs ne colorent pas les gras"
"Ce sont surtout les colorations brun-rouge qui altèrent la présentation des carcasses des agneaux et peuvent entraîner l’exclusion des démarches qualité (label, CCP…). Et en matière de facteurs favorisant ces gras colorés, le colza, la luzerne et le maïs ont particulièrement mauvaise réputation. Et pourtant, tous les essais réalisés en comparant des agneaux du même âge finis en bergerie ou sur des couverts végétaux à base de colza fourrager ont démontré le contraire. Sur une grille de notation de 1 à 4, du meilleur (blanc) au moins bon (fortement coloré), des agneaux commercialisés à 120 jours en moyenne ont été notés à 1,6 pour ceux finis sur le colza contre 2,3 pour leurs homologues alimentés en bergerie. Par ailleurs, les rations à base de foin ou d’enrubannage de luzerne entraînent une réduction de 12 % des défauts de couleur comparées à des rations plus classiques avec un foin de graminées et un aliment complet pour des agneaux en bergerie. Enfin, le maïs n’est en aucun cas responsable d’une coloration jaune des gras. Cette dernière résulte d’une accumulation de pigments caroténoïdes (le β carotène) dans les graisses de l’agneau. Et le maïs reste un aliment très peu pourvu en β carotène à l’inverse de l’herbe pâturée par exemple.
Le sexe et l’âge des agneaux
De nombreux facteurs liés directement à l’animal le prédisposent par contre au problème de coloration du gras. Le sexe reste le premier critère. Les mâles sont beaucoup plus sensibles que les femelles. L’âge influence également la couleur du gras. Les agneaux « gris » ou dits « agneaux de report » abattus entre 8 et 10 mois présentent des gras plus colorés que les agneaux d’herbe abattus jeunes. La race est un critère pouvant également favoriser l’apparition de défaut de couleur. Certaines races sont beaucoup moins sensibles que d’autres : Ile de France, Suffolk… Le mode d’alimentation joue également un rôle : les défauts sont moins fréquents sur des agneaux rationnés en concentré par exemple. Enfin, il est probable que la couleur du gras soit sous la dépendance d’une variabilité individuelle. Cela expliquerait les différences de qualité parfois observées entre deux agneaux de même race, de même sexe et conduits de la même façon."