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Le chiot, ce nouvel habitant de la ferme

L’arrivée d'un chien va changer les rapports sur l’exploitation. Sa relation avec son maître, sa préparation à son futur travail, avant même d'intervenir auprès du troupeau, seront des étapes essentielles pour sa carrière. 

Lors de son arrivée sur l’exploitation, le chiot aura au moins huit semaines, âge minimum légal pour la vente de chiens. Il faut donc lui préparer un environnement accueillant, loin des sources de stress ou d’excitation, et le mettre dès son plus jeune âge en condition de chien de travail. Pour cela, le maître doit lui donner un nom dont il se servira à chaque fois pour l’appeler. Ce nom doit être facile à prononcer, pas plus de deux syllabes, et ne doit pas ressembler à un ordre. Pour un chien inscrit au livre des origines françaises (LOF), le nom doit commencer par la lettre de l’année (pour 2018, il s’agit de la lettre O).

Lui éviter les contacts avec le troupeau tant qu'il ne travaille pas

Afin d’assurer un environnement qui va conditionner le chien au travail, l’éleveur aura soin d’expliquer à son entourage, et en particulier aux enfants, le rôle du chien. « Il faut instaurer dès le début, explique Sébastien de Montmollin, formateur agréé, une relation de dépendance entre l’éleveur et le chien. C’est le premier qui décide de chaque activité du second, que ce soit pour le travail, les repas ou le jeu ». Cette mise en condition est indispensable pour la suite. S’il sent que l’éleveur manque d’autorité à son égard, il va exploiter ces failles, sera moins réceptif aux ordres et se sentira plus libre de faire comme bon lui semble. De même, avant que le jeune chien n’ait atteint l’âge requis pour commencer le travail avec les animaux, il vaut mieux éviter les contacts entre troupeau et chien. En effet, s’il devient trop familier avec les autres animaux, lorsque le temps viendra de travailler, il aura moins d’entrain à tenir son rôle et les brebis défieront plus facilement son autorité.

Un chenil calme comme refuge

C’est pourquoi l’éleveur doit prévoir un chenil qui constituera l’espace de repos du chien, le lieu de ses repas à l’écart des sources de stress et d’excitation, tel que le troupeau ou les voies de circulation. Il faut qu’il puisse se reposer pour être le plus efficace possible lors des temps de travail. « On voit des échecs au dressage lorsque cette pratique n’est pas respectée, note le formateur « chiens de troupeau ». Certains éleveurs vont faire de l’anthropomorphisme et ça, c’est une vraie erreur. Ils vont avoir des scrupules à mettre leur chien au chenil et le laisser divaguer, ou vont l’emmener à la maison ». Outre le risque d’avoir un accident (avec une voiture, des engins agricoles ou d’autres animaux) qui coûte à l’éleveur émotionnellement et économiquement, un chien en liberté va prendre ses aises et ne se reposera pas aussi bien que s’il était dans un chenil fermé. L’éleveur doit avoir à l’esprit que le chenil constitue un refuge pour le chien qui doit être content d’y retourner après une phase de travail. D’ailleurs, le temps que va passer le chien au chenil va lui permettre de développer sa concentration et son envie d’apprendre.

D’abord le nom, le rappel et la laisse

« Quand le chiot arrive, qu’on a n’a pas encore eu de formation et pas forcément de chien avant, on ne sait pas trop quoi faire, reconnaît Frédéric Grimaud, éleveur de 200 brebis dans la Creuse. Au début, j’ai appris à Inouk son nom et je l’ai fait réagir au rappel pour l’habituer à la voix et aux ordres », raconte le propriétaire de la jeune femelle border collie. Le chiot découvre petit à petit son environnement, toujours avec le maître qui est sa référence. Il va tour à tour représenter la sécurité du chiot et son encadrement. « C’est essentiel de commencer avec un chien le plus jeune possible afin d’avoir une progression lente mais sûre, affirme Jean-Paul Lair, éleveur dans la Creuse et propriétaire de Jana, border collie de trois ans. Je lui apprends d’abord à marcher en laisse à ma hauteur, et non pas devant comme elle aurait tendance à le vouloir ». Une fois la marche en laisse intégrée par le chien, l’éleveur peut commencer à l’emmener voir le troupeau, toujours tenu en laisse et à distance afin d’éviter tout accident ou traumatisme. « Il est important de ne pas brûler les étapes, même si le chiot semble vouloir aller aux animaux, il faut vraiment attendre qu’il gagne en force et en maturité. Il suffit qu’une bête lui tienne tête, l’affronte et le cogne pour le traumatiser pour un bon moment », avertit Sébastien de Montmollin. Ces visites auprès des animaux ont pour but de motiver le chien, d’activer chez lui la compétence naturelle d’attrait pour les mouvements de troupeau et d’activer son instinct de chasseur. Parallèlement, le maître apprend au chien les ordres de base tels que « non » et « oui » pour lui inculquer la notion de bien et de mal, ainsi que le rappel et l’arrêt.

Les normes pour construire son chenil

Surface minimale = 5 m².
Hauteur de grillage minimale = 2 m.
Longueur d’attache minimale = 2,5 m pour les chaînes coulissantes, 3 m pour les autres chaînes.
Attache interdite pour les chiens en croissance.
L’enclos doit comporter une zone ombragée (type niche).

Sol bétonné en légère pente pour l’écoulement des liquides.

Eau à volonté.

Distribution de la ration une fois par jour, le soir après l’effort.

Attention, le chien est particulièrement sensible à l’humidité et aux courants d’air.

Coût indicatif d’un chenil de 5 m² avec des grilles galvanisées : 350 à 500 € HT.

Normes minimales pour un enclos (annexe I de l’arrêté du 25/10/1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention d’animaux).

En pleine forme avec de bonnes croquettes 

Afin de garantir une ration équilibrée et avec des apports constants, il est recommandé de privilégier les croquettes aux préparations « maison ». En effet, la composition et les valeurs nutritives des croquettes sont connues et la forme sèche limite au maximum les gaspillages, le tout pour un bon rapport qualité-prix.

Composition à titre indicatif pour un chien adulte :

Autour de 28 % de protéines ;
autour de 18 % de matières grasses ;
entre 6 et 8 % de cendres brutes ;
le plus possible de protéines animales et le moins possible de céréales (que l’on retrouve davantage dans les croquettes bon marché).
(Source : IDELE)

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