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Le bien-être à l’abattage en débat

Alors que de nouveaux cas de maltraitance ont été dévoilés par L214, les premiers résultats de l’inspection des abattoirs ne révèlent pas de dysfonctionnement majeur.

L’association L214 a dévoilé fin juin deux nouveaux cas de maltraitances filmés en caméras cachées entre novembre et fin mai aux abattoirs de Pézenas dans l’Hérault et du Mercantour, à Puget-Théniers dans les Alpes Maritimes. Au même moment, un nouveau collectif organise des « nuits debout » devant les abattoirs. De quoi remettre la pression sur les filières viande et relancer le débat sur la consommation de viande.

259 abattoirs inspectés

Pourtant, 259 abattoirs ont été inspectés en avril. « Dans les deux tiers d’entre eux, aucun problème n’a été mis en évidence, a déclaré Stéphane Le Foll à la commission d’enquête. Dans le tiers restant, la moitié présentait des défauts de conformité mineurs. Des défauts d’étourdissement ont été relevés dans trente-neuf chaînes et dans la plupart des cas des mesures correctives immédiates ont été exigées. » Seuls 5 % des abattoirs inspectés présentaient des non-conformités graves.

La commission d’enquête sur les conditions d’abattages créée en mars poursuit ses auditions. Après la création de la notion de délit pour mauvais traitement des animaux et du statut de lanceur d’alerte, elle a proposé l’installation de vidéosurveillance à la tuerie. Une mesure qui fait grincer des dents les acteurs de la filière et laisse Stéphane Le Foll dubitatif. Le ministre s’interroge aussi sur le renforcement des contrôles vétérinaires « pour régler un problème qui est d’abord de la responsabilité de ceux qui ont à gérer l’abattoir ! ».

Une négation du métier d’éleveur

« Une série de formations ont été développées depuis les années 1990 dans les abattoirs dans l’objectif d’éviter toute douleur évitable aux animaux et le bien-être animal est meilleur aujourd’hui, observe Luc Mirabito, qui a coordonné pour l’Institut de l’élevage la rédaction d’un guide de bonnes pratiques à l’abattage. L’abattage à la ferme prôné par certains collectifs en réponse à ce qu’ils considèrent comme des dérives de l’élevage industriel n’est en rien une garantie d’un meilleur bien-être car il pose un problème de compétences. »

En attendant, les éleveurs se sentent de plus en plus stigmatisés par le discours anti-viande. « On a l’impression d’avoir fait beaucoup d’effort avec les labels, le bio, observe Étienne Gangneron, éleveur bovin et membre du bureau de la FNSEA. Mais pour des associations comme L214, dès qu’on tue un animal, c’est mal. Il y a un éloignement croissant entre notre vie à la campagne et une société de plus en plus urbaine qui a tout fait pour oublier nos pratiques. En tant qu’éleveur, quand on dit qu’il ne faut pas manger de viande, c’est une négation complète de ma vie, de mon métier. »

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