La prédation au cœur d’une actualité brûlante
Depuis le mois d’avril, la question de la prédation par le loup occupe une place importante dans l’actualité.
Sur le dossier de la prédation, l’actualité a été chargée ces dernières semaines. Pour la FNO, l’objectif à atteindre est de "zéro attaque ". Selon l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, les effectifs de loups connaissaient depuis trois ans une relative stabilité, aux alentours de trois cents animaux. Or, il apparaît que la croissance de la population a repris puisqu’elle est estimée en sortie d’hiver 2016-2017 entre 265 à 402 individus pour une moyenne de 357 individus à comparer à une moyenne de 293 pour 2015-2016. Le plafond de 36 loups prélevés ayant été atteint le 5 avril 2017, la FNO a obtenu la publication, le 19 avril, d’un premier arrêté autorisant le prélèvement de deux loups supplémentaires et la promesse qu’un deuxième arrêté serait pris une fois les deux premiers loups abattus mais cet arrêté a tardé à être publié. La FNO et son réseau départemental, avec l’appui de la FNSEA, JA et Apca, se sont alors fortement mobilisés et ont exercé une forte pression syndicale auprès des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture pour que soient maintenus les tirs de défense renforcée. Ainsi, les éleveurs du réseau FNO sont allés à la rencontre de leur préfet pour les alerter sur la situation, les éleveurs aveyronnais avaient même organisé une manifestation avec environ 200 personnes.
Refus de la priorisation des tirs de prélèvement
La présidente de la FNO, Michèle Boudoin, est intervenue en personne auprès de Nicolas Hulot pour lui faire prendre conscience des réalités de la prédation. L’arrêté a finalement été publié le 16 juin 2017. Suite à la réunion nationale loup organisée par les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement le 22 juin à Lyon, la FNSEA, la FNO, JA et l’Apca ont préparé une lettre ouverte aux deux ministres pour « dénoncer la forte régression de la future politique de gestion du loup envisagée par ces derniers ». Le projet d’arrêté fixant le plafond de loups à abattre pour la campagne du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 fixe une fourchette maximale (dont la valeur sera précisée) comprise entre 36 et 40 loups. Dès lors qu’il resterait environ 10 loups sur le plafond retenu, les tirs de prélèvement seraient interdits au profit des seuls tirs de défense simple et renforcée. Seuls les départements qui auraient une forte pression de prédation, mais un faible prélèvement de loups pendant la campagne, pourraient bénéficier des tirs de prélèvement. Les syndicats demandent la possibilité pour les éleveurs de « bénéficier de tirs de prélèvement sur tout le plafond de loups autorisés à l’image des précédentes campagnes, le refus de la priorisation des tirs de prélèvement entre les départements en fin de campagne et le refus de toute conditionnalité des indemnisations des dégâts des grands prédateurs ».