Gaël Jacquey à Neuville-lès-Décize dans la Nièvre
« Je n’y connaissais rien aux moutons »
Ancien fleuriste, Gaël s’est installé en septembre 2018 avec 180 brebis et agnelles sélectionnées. Il souhaite maintenir le bon niveau génétique de sa troupe et apprécie son nouveau mode de vie bucolique.
Après un cursus scolaire complet dans l’horticulture et les espaces verts, j’ai été gérant de mon magasin pendant 20 ans. Mais l’aspect industriel du monde des fleurs ne correspondait plus à ma vision des choses. Mon rêve d’enfant de posséder une ferme avec une multitude d’animaux revenait à la surface…
Petit, ma mère avait repris la modeste ferme familiale et ses cinq vaches laitières. Je n’avais jamais été réellement en contact avec les ovins, si ce n’est les quelques agneaux biberons cherchés chez un éleveur voisin. Bien plus tard, suite à des expériences malheureuses avec des chèvres – j’ai eu beaucoup de mortalité -, j’ai tenté avec une jolie brebis en vente sur internet : Jaya. Grâce à elle, j’ai eu un réel attachement pour ces animaux à poils laineux !
Je dois avouer que je n’y connaissais pas grand-chose en élevage ovin. J’ai eu connaissance du certificat de spécialisation ovin viande dans le Grand Est. Cette formation a répondu à mes attentes en m’apportant des connaissances théoriques alliées à de la pratique et des visites en exploitations avec des systèmes très différents adaptés à des conditions climatiques et territoriales. Fort de cette année baignée dans les ovins, je n’avais plus de doute quant à ma volonté de m’installer !
Une opportunité s’est offerte de reprendre une exploitation dans la Nièvre, département dont j’appréciais déjà les paysages lors de précédentes visites.
L’exploitation était en système herbe avec des vaches allaitantes sur 50 ha autour de la ferme. J’ai eu beaucoup de travail de remise en état. Il a fallu nettoyer les abords de la ferme et tout ce qu’on peut entasser le long d’une vie. Il a aussi fallu réadapter les bâtiments aménagés en bovin pour y mettre des ovins et, enfin, ôter les anciennes clôtures. Je souhaite faire du pâturage tournant dynamique, afin de mieux valoriser mes surfaces en herbe, une idée qui m’est venue lors d’un voyage d’étude organisé lors de ma formation. J’envisage aussi la construction d’un parc de contention dans le but de simplifier le travail de manipulation des ovins. Un projet plus personnel est de remettre en état l’ancienne maison d’habitation typique afin d’y vivre pour louer la maison d’habitation actuelle. Le soutien de mes proches est indispensable. Il est important aussi de se faire connaître du voisinage, car je cherche à faire prochainement de la vente directe…
Pour l’heure, à 43 ans, j’apprécie de voir paître mes animaux… C’est un réel apaisement au regard de toutes les contraintes et soucis administratifs que l’on peut rencontrer lors de son installation !"
Le CS ovin viande a conforté l’idée d’installation
Des agnelles issues de sélection
Dans le cadre de la formation CS ovin, une semaine dédiée à l’agnelage est proposée afin de pratiquer des mises bas, d’apprendre des techniques différentes et d’échanger avec un panel d’éleveurs avides de partager leurs expériences. Ainsi, Gaël a pu rencontrer Jean-Pierre Dion, un éleveur passionné, sélectionneur depuis deux générations en race Texel… Gaël est alors tombé amoureux de cette race d’herbage et de plein air qui colle parfaitement au système d’élevage vers lequel il s’oriente. Une relation durable s’est alors construite et Gaël s’est fait conseiller par Jean-Pierre Dionlors de l’achat des agnelles et des brebis.