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Anne Lefébure à Lignac dans l’Indre
"Je me suis installée suite à de riches expériences"

Avant de s’installer à 35 ans, Anne a parcouru la France en multipliant différentes expériences professionnelles.

Je ne suis pas issue du milieu agricole, mais j’ai très vite eu l’envie de me diriger dans cette voie et en particulier vers l’élevage ovin. Après un parcours dans l’enseignement agricole classique (bac STAE et BTSA services en espace rural), je me suis orientée vers une formation plus spécifique de berger à l’école du Merle de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône.

J’ai été salariée pour différents patrons en Crau, la steppe méditerranéenne entre la Camargue et les Alpilles, pour des agnelages, en estives… puis j’ai eu divers emplois : soigneur animalier en parc, dresseuse animalière pour le petit et grand écran, formatrice cynotechnie en MFR, directrice d’une association pour la mise en place de chiens de protection dans les Pyrénées.

J’ai aujourd’hui 38 ans et, pendant de nombreuses années, j’ai regretté de ne pas m’être installée, craignant qu’il ne soit trop tard. Avec du recul, je réalise que c’est une chance ! Ce parcours varié a été pour moi un préalable utile à mon installation en 2014 que je vis comme un aboutissement. Mon compagnon, Antoine, ayant également la passion de l’élevage, notre décision fut vite prise lorsqu’une ferme s’est libérée dans le parc de la Brenne où nous avions déjà des attaches. Antoine a conservé son activité professionnelle à la Bergerie nationale de Rambouillet et je suis à plein temps sur la ferme.

Nous élevons 500 brebis, pour moitié en Scottish Blackface pure, sur 94 hectares de prairies. Nous avons choisi cette race pour sa rusticité et ses qualités maternelles qui en font une excellente base de croisement pour l’obtention de F1 productrices d’agneaux d’herbe. Le système d’élevage est donc exclusivement herbager avec une valorisation en vente directe qui représente aujourd’hui 50 % de nos débouchés. Nous avons pu mettre cela en place grâce à nos réseaux constitués lors de notre parcours. Pour valoriser les réformes, nous développons une gamme de produits (terrines, saucissons, merguez…). Nous livrons les caissettes de viande découpée et mise sous vide dans les villes telles que Tours, Poitiers et la région parisienne mais aussi en commerce de proximité.

Une reprise à la suite d’un exploitant en fin de carrière nécessite une remise en état de la structure et du parcellaire et la mise en place de nouveaux projets. Les efforts ont été portés sur le développement de la vente directe, le défrichage et la mise en place des clôtures et l’organisation des prestations liées au dressage des chiens de troupeau."

Il n’est jamais trop tard pour s’installer… au contraire

La race Scottish Blackface

La race Scottish Blackface était déjà élevée au XIIe siècle. Ces moutons cornus et à tête noire sont très répandus en Écosse, mais en France, en 2005, on comptait un effectif d’environ 3 000 têtes. Leur rusticité leur permet de supporter des conditions climatiques difficiles. Grâce à leur queue longue et large, les pis sont moins exposés au froid, ce qui garantit la qualité du lait. Comme beaucoup de races herbagères britanniques, les Scottish sont saisonnées, elles ne produisent alors qu’un agneau par an. Cette race sert aussi de support de croisement.

Peu farouches et très maternelles, les brebis Blackface défendent leurs petits contre les prédateurs et restent près de leur agneau même lorsque l’éleveur le manipule. Ces observations confirment les qualités maternelles remarquables de cette race et les chances de survie importantes des agneaux. Leur viande n’aurait pas de graisses superflues et est connue dans le monde pour sa saveur particulière. Bien que n’étant pas très gros, ces moutons auraient un potentiel intéressant pour la production de viande maigre de mouton.

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