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Pierre et Émilie Tabel à Gréalou dans le Lot
" Je me suis installé grâce au Cefi "

Éleveur de 250 brebis allaitantes en Gaec entre époux, Pierre Tabel s’est installé hors cadre familial suite à un contrat emploi formation installation (Cefi) de six mois.

"Il ne faut pas hésiter à aller visiter d’autres structures, d’autres systèmes de productions, d’autres lieux." © CFPPA du Lot
"Il ne faut pas hésiter à aller visiter d’autres structures, d’autres systèmes de productions, d’autres lieux."
© CFPPA du Lot

" J’étais étudiant en fac de biologie mais, avec ma compagne, nous avons eu envie de vivre en milieu rural et de nous installer agriculteurs ensemble. En 2006, je suis rentré en BP REA, une formation pour adulte en un an, et Émilie a terminé un BTSA Acse. Au départ, nous avions un projet d’installation peu défini : maraîchage, petits fruits, élevage porcin… tout était bon pour s’installer. Nous sommes partis en quête d’une exploitation à reprendre. Nous avons visité diverses structures en Limousin au départ sur le plateau de Millevaches puis en Corrèze sur des structures en veau sous la mère. De passage dans le Lot, le conseiller installation-transmission de l’Adasea en charge du répertoire départ-installation (RDI) nous a orientés vers une exploitation de 130 hectares avec une production en ovin viande. Nous avons pris en rendez-vous avec le cédant. Ce n’était pas du tout ce que nous recherchions mais nous avons eu un coup de cœur pour le site.

Le cédant s’approchant de la retraite, s’était inscrit au RDI pour transmettre l’exploitation. Il était important pour lui que sa ferme continue à exister en une seule entité. Il était disposé à vendre les animaux et le matériel, et à louer le foncier et les bâtiments. C’était parfait pour nous et nos faibles ressources. J’ai démarré le contrat emploi formation installation (Cefi) en août 2007 pour six mois durant lesquels nous avons travaillé ensemble. Rapidement, nous nous sommes partagé le travail, l’un réalisait les astreintes du matin et l’autre celles du soir.

Durant le Cefi, j’étais rémunéré par la région Midi-Pyrénées. Au bout des six mois, le cédant est parti en retraite et il m’a vendu les animaux et le matériel dont j’avais besoin et loué le foncier. Pour installer officiellement Émilie, nous avons créé un Gaec entre époux et diversifié les productions (agneaux, porcs, farine et œuf en agriculture biologique) qui sont vendus via une Amap, un magasin bio, un boulanger et un restaurateur. La période du Cefi a été difficile. Les différences culturelles, générationnelles et notre projet ont suscité des difficultés de compréhension de part et d’autre. On arrive en tant que stagiaire, on a envie de tout changer et en face le cédant porte l’histoire du patrimoine familial, ses propres pratiques et ses certitudes. Le Cefi, c’est un compromis, comme le métier d’agriculteur l’est avec la météo, les résultats, le vivant….

Selon moi, le Cefi est indispensable à la transmission et l’installation hors cadre familial afin d’apprivoiser le sol et les animaux. Si c’était à refaire, je le referais. Les objectifs de départ étaient pour le cédant de transmettre son exploitation dans sa totalité, pour moi le hors cadre familial de trouver une exploitation et de s’installer. Les deux objectifs ont été atteints."

« Le Cefi est indispensable à l’installation hors cadre familial »

Le répertoire départ-installation pour trouver sa ferme

Le répertoire départ-installation est un outil qui assure un accompagnement à la transmission des exploitations agricoles. Les conseillers du réseau des chambres d’agriculture proposent leurs services aussi bien lors de reprises d’exploitations individuelles que lors de la recherche d’associé(s) dans le cadre d’exploitations sociétaires. Ils recueillent également toutes les demandes de personnes ayant un projet d’installation et mettent en relation les cédants et les repreneurs.

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