Aller au contenu principal

William Tournier à Mont-Saint-Martin en Isère
« J’ai construit moi-même ma bergerie »

Professionnel de la construction et amoureux des moutons, William Tournier a auto-construit sa bergerie.

« J’ai 26 ans, je suis marié et père de deux enfants de 5 et 3 ans. Destiné à reprendre l’entreprise de travaux publics familiale, j’ai commencé à me former dans la maçonnerie. Mais ma passion du mouton m’a rattrapé, j’ai alors suivi une formation agricole en vue de m’installer. La préparation de mon installation hors cadre familial a nécessité du temps, avec l’envie de rester dans ma région, sur les contreforts du massif de Chartreuse. J’ai alors pris un emploi de maçon au sein d’une commune. L’opportunité d’installation s’est ouverte il y a maintenant deux ans. J’ai alors créé mon exploitation et auto-construit ma bergerie.

L’auto-construction s’est imposée à moi. En effet, la construction c’est ma première formation, une partie de mon emploi et une culture familiale. Sur le plan technique, mes compétences associées à celles de mon père, 40 ans d’expérience dans le terrassement et la charpente, ont rendu le projet possible. En plus, bosser avec mon père sur le chantier a renforcé notre complicité. L’entreprise familiale m’a prêté presque tout l’outillage nécessaire à la construction. L’auto-construction a divisé par deux l’investissement requis pour la bergerie.

La première difficulté a été de créer un accès au terrain montagnard de 1,6 hectare car il n’était relié à la route que par un sentier. Malgré cette contrainte, ce site me convient car peu de terres sont disponibles dans la vallée et 12 hectares de prairies, loués à l’association foncière pastorale de la commune, sont attenants au bâtiment. Une fois l’accès fonctionnel, il y a eu un gros travail de terrassement puis l’achat du bois via la filière locale bois de chartreuse à partir duquel j’ai taillé ma charpente. Évidemment tous ces travaux requièrent des efforts et du temps.

La difficulté du projet a été d’arriver à concilier toutes mes contraintes. Tout d’abord, je travaille à plein temps comme maçon dans une commune où j’ai la chance de pouvoir bénéficier d’une certaine souplesse au niveau des horaires. J’avais à cœur de continuer à être présent pour mes enfants, il a donc fallu trouver une organisation avec ma compagne qui travaille elle-même à plein temps. Mes week-ends étaient consacrés à la construction de la bergerie avec mon père ainsi que l’aménagement des parcs autour de l’exploitation. Sachant qu’en plus de tout ça, il fallait gérer mon troupeau de 150 Mérinos, plus les foins et huit hectares de céréales. L’année 2015 a été rude !

Je suis fier de la réalisation de ce projet car je suis parti de zéro. En un an, j’ai mon troupeau, une bergerie fonctionnelle et je vends 100 % de mes agneaux en vente directe. Je me donne cinq à six ans pour quitter mon emploi et vivre pleinement de l’élevage. Si c’était à refaire, je recommencerais mais avec un cheptel moins important. »

Une bergerie 100 % famille Tournier

Une bergerie à 47 000 euros et 200 jours de travail

L'auto-construction de la bergerie de 425 m² de la bergerie a coûté 47 000 € soit 110 € du mètre carré, contre 350 € dumètre carré réalisé par une entreprise (terrassement + maçonnerie + bâtiment). Le chantier a représenté 200 jours de travail.

Les plus lus

<em class="placeholder">Brebis en estive</em>
« Les Ovinpiades m’ont donné la passion de la génétique ovine »
À 28 ans, Lise Noël incarne l’avenir de la filière ovine. Grâce aux Ovinpiades, cette jeune femme engagée a vu son parcours se…
<em class="placeholder">Simon Galtier et Patrick Combes, éleveurs de brebis laitières bio dans l&#039;Aveyron.</em>
Aveyron - « Nous voulons améliorer notre troupeau en bio et produire plus grâce à la génétique »
Simon Galtier s’est installé en 2018 sur l’exploitation de son beau-père, convertie à l’agriculture biologique la même année. Les…
<em class="placeholder">Bergers soignant une brebis en estive</em>
« Dans les Hautes-Pyrénées, nos brebis tarasconnaises sont faites pour la montagne »
S’il pâture en totale liberté la moitié de l’année, le troupeau de tarasconnaises de Philippe et Iris Soucaze doit désormais…
<em class="placeholder">Elevage de brebis manech tête rousse dans les Pyrénées-Atlantiques</em>
Coûts de production en élevage ovin laitier, un mieux relatif en 2024
Après une année 2023 marquée par une forte hausse des coûts de production, la conjoncture s’améliore légèrement en 2024. La…
Cactus est une solution de protection des arbres en situation de pâturage d'ovins, caprins, bovins, équins et contre la faune sauvage.
Tech-Ovin - Les fabricants de matériels d'élevage et équipementiers présents
Du matériel de contention au logiciel de cartographie des parcelles en passant par les lecteurs de boucles d’identification, les…
<em class="placeholder">Brebis viande - UPRA Lacaune</em>
L’Aveyron, cœur battant de la filière ovin viande en Occitanie
Avec plus de 100 000 brebis allaitantes, l’Aveyron se distingue comme un acteur majeur de la production ovine en Occitanie.…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre