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« Depuis le constat de la résistance sur mon élevage, je gère efficacement le parasitisme »

Les élevages ovins allaitants ne sont pas épargnés par les strongles intestinaux. Gabriel Pierson, un éleveur de Haute-Vienne, fait face à de la multirésistance dans son élevage.

Gabriel Pierson, en activité depuis un peu plus de deux ans dans deux exploitations, élève un total de 750 brebis allaitantes sur 300 hectares. Son système d’élevage extensif, bénéficiant de vastes surfaces où certaines parcelles ne sont pâturées qu’une fois par an, limite la pression parasitaire. En revanche, les terrains sont humides et pâturés depuis longtemps et donc susceptibles d’être relativement infestés. De plus, ses brebis pâturent les trois quarts de l’année ce qui augmente la probabilité d’infestation. Pour constituer son troupeau, il a acheté plusieurs lots à différents éleveurs, entraînant une forte charge parasitaire et la concentration de plusieurs souches résistantes. « Après plusieurs traitements avec des anthelminthiques inefficaces et la perte d’un bon nombre de brebis, j’ai décidé, avec le vétérinaire Pierre Autef, de mettre en place un test de résistance sur mon élevage ». L’efficacité de six produits a été évaluée par l’École nationale vétérinaire de Toulouse, parmi lesquels seuls deux ont conservé de bonnes performances. « J’utilisais beaucoup la cydectine alors que le test a révélé que son taux de réduction d’excrétion d’œufs était nul. Je faisais des traitements à vide ! », s’exclame l’éleveur. Il privilégie désormais le zolvix et le lévamisole. « Je recommande à tous les éleveurs de faire le test de résistance dans leur élevage. Avant d’avoir posé un vrai diagnostic, je perdais des brebis et de l’argent dans des traitements inutiles ».

Traiter au bon moment

Gabriel Pierson réalise des coprologies régulières, notamment aux moments sensibles : avant la mise en lutte, à trois mois de gestation, juste avant l’agnelage et parfois une fois pendant l’été. « Les coprologies me permettent de savoir quand et comment traiter. Par exemple, je traite de manière distincte la douve et les parasites intestinaux en limitant le Zolvix qui est pourtant efficace contre les deux ».

Actionner tous les leviers

L’éleveur a également essayé l’homéopathie sous forme de complémentation en accès libre aux brebis, sans grand succès. « Quand on est face au parasitisme, on essaye tout ! ». Il porte par ailleurs une attention particulière à la génétique de son troupeau : « Je me suis rendu compte que j’avais beaucoup moins de soucis de parasitisme avec les moutons charollais. Je croise donc toutes mes brebis avec des béliers de cette race. Et au moindre problème de santé avec une brebis, je la réforme ». La désinfection de son bâtiment d’élevage participe aussi à réduire la pression parasitaire. « Le plus important c’est d’être présent. Quand on travaille avec du vivant, il faut avoir une vigilance accrue » souligne-t-il.

Côté biblio

Retrouvez des témoignages, des fiches techniques et d’autres ressources sur la lutte contre le parasitisme sur le site du CDEO des Pyrénées-Atlantiques : www.cdeo64.fr/parasitisme/

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