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Portes de Versailles
Découvertes et revendications au salon de l’agriculture

Du 25 février au 5 mars, la filière ovine a fait découvrir la brebis, sa viande et ses fromages aux visiteurs du salon de l’agriculture.

Rendez-vous incontournables des filières agricoles, la 54e édition du salon international de l’agriculture a tenu sa place de point de rencontres et de dialogues avec les producteurs et les entreprises, les décideurs, les élus et les consommateurs. La filière ovine a ainsi pu promouvoir l’élevage et ses produits auprès des 619 000 visiteurs, des 48 délégations internationales, des 52 visites officielles et des plus de 2 400 journalistes accrédités.

Sur le stand « la viande, des métiers une passion » d’Interbev, trois espaces d’animations montraient les savoir-faire de l’élevage et de la viande. D’abord, un film panoramique projeté sur un écran incurvé déroulait depuis les prairies jusqu’à la boucherie, le parcours des animaux et de la viande. Un peu plus loin, sur le comptoir des viandes, bouchers et chefs cuisiniers partageaient avec le grand public les secrets des recettes réussies. « La ferme des Jolipré » s’adressait, elle, aux plus jeunes et montrait le quotidien de la ferme.

Les politiques invités à s’engager auprès des éleveurs

En cette année électorale, le salon était aussi l’occasion de faire passer des messages auprès des nombreux politiques venus rencontrer les agriculteurs. Interbev déclinait ainsi 17 propositions pour une filière élevage et viande pérenne. Principale priorité, rétablir les vérités sur l’élevage ! Les professionnels ont, entre autres, rappelé que l’élevage et la viande de ruminant représentaient près d’un demi-million d’emplois, l’entretien du paysage et la lutte contre l’enclavement rural. « Les filières d’élevages répondent à l’exigence de sécurité alimentaire et d’équilibre nutritionnel, rappelaient toutes les interprofessions de l’élevage réunies. Elles se portent garantes de la protection animale à chaque étape et elles contribuent à l’équilibre environnemental ».

Parmi les autres demandes, celles d’être mieux soutenu par l’Europe et la France, par exemple en augmentant la part des viandes françaises dans les approvisionnements des cantines publics. La filière ovine a rappelé son opposition à toute augmentation des contingents de viandes ovines accordés à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Les responsables professionnels demandent de tout mettre en œuvre pour protéger la filière viande ovine française des effets désastreux que pourrait avoir le Brexit en exigeant notamment une renégociation des contingents d’importation actuels tenant compte du poids du Royaume-Uni sur le marché de la viande ovine.

La Fédération nationale ovine invitait aussi les décideurs politiques à s’engager auprès des éleveurs touchés par la prédation du loup. « Les éleveurs ne doivent plus vivre avec la peur au ventre de voir leurs animaux souffrir et se faire massacrer par des loups pour le simple prétexte qu’ils sont « protégés » et qu’ils participent au « maintien de la biodiversité » ! » Lors d’une manifestation le mardi 28 février, la Confédération paysanne a interpellé le ministre de l’agriculture sur le retard et les modalités de paiement des aides PAC.

Une diversité d’animaux, reflets des territoires de France

Rendez-vous des filières, le salon de l’agriculture est aussi un rendez-vous pour montrer la diversité de la génétique. En plus des 148 ovins en présentations, 481 se disputaient les faveurs du jury dans l’un des 17 concours de races qui animaient le ring ovin et caprin. Le vendredi 24 février, la veille de l’ouverture du salon de l’agriculture, les lieux étaient déjà bien animés. Dans le hall 1 où se trouvaient notamment les ovins, les bovins et les caprins, on pouvait assister à un ballet d’animaux qui arrivaient accompagnés de leurs éleveurs. Paillage, installation des panneaux explicatifs, toilettage des animaux… Les éleveurs étaient aussi bien occupés. Pourtant certains animaux profitaient encore du calme avant l’ouverture pour faire une dernière sieste réparatrice et être au top lors de l’ouverture. Ce dernier moment de calme avant l’arrivée des visiteurs était aussi l’occasion pour les éleveurs d’échanger. Pour Olivier, éleveur ovin d’île de France, « ce moment privilégié est l’occasion d’aller à le rencontre des collègues des autres régions. Aujourd’hui, malgré le travail de préparation et les stress qui monte, c’est un peu notre moment touriste au salon de l’agriculture ».

Pour les visiteurs, ce salon était l’occasion de s’approprier les 13 nouvelles régions de France métropolitaine. En ovin par exemple, l’Ossau Iraty, l’agneau du Poitou-Charentes, l’agneau de lait des Pyrénées, l’agneau du Limousin et l’agneau du Périgord faisaient stand commun sur un espace de 50 m². Les peluches du Diamandin et de l’agneau Poitou-Charentes y assuraient une joyeuse animation sur le stand et dans les allées du salon. La marque le Diamandin précise désormais que ces agneaux sont nés, élevés et abattues en Nouvelle-Aquitaine. Label rouge depuis 1993, l’agneau Diamandin est produit par 750 éleveurs de Poitou-Charentes et du Limousin. « Avec la création de la région Nouvelle-Aquitaine, il est désormais plus facile de communiquer sur la provenance des agneaux, explique Boris Labrousse du GIE ovin du Centre-Ouest. C’est une vraie demande de nos clients ».

Juste derrière Fine, la vache mascotte du salon, le stand du Coram rassemblait les races du Massif Central, des Pyrénées, des Alpes, des Vosges et de Corses. « En 2007, nous faisions notre première participation au salon de l’agriculture avec un stand de 9 m², se souvient Jean-Luc Chauvel, le président du Coram. Aujourd’hui, nous avons un joli stand en bois des Vosges de 300 m². » La Vendée, l’Aveyron, la région Paca faisaient aussi une belle place à l’élevage ovin. Entre deux dégustations d’agneaux du Quercy, l’Occitanie proposait aux visiteurs de se faire prendre en photo avec un agneau dans les bras. Un joli souvenir pour se remémorer des belles rencontres avec le monde agricole.

Résultats des concours d’animaux sur http://www.concours-agricole.com/animaux_palmares_rech.aspx

Deux viandes et six fromages ovins en or au concours général agricole

Le concours général agricole des produits laitiers a rassemblé, lundi 27 février 2017, plus de 900 jurés dans le cadre du Salon international de l’agriculture. Après avoir dégusté les fromages et autres produits laitiers, les jurés ont attribué des médailles aux produits d’excellence. 6 produits laitiers ovins ont reçu une médaille d’or, signe d’un excellent niveau de qualité. 12 fromages ou produits laitiers au lait de brebis ont obtenu une médaille d’argent, traduisant un haut niveau qualitatif. 16 se sont vus attribuer une médaille de bronze, signe d’un niveau qualitatif très satisfaisant.

Les médailles d’or sont :

La SARL Lou Passou Bio pour son fromage de brebis à pâte molle et à croûte lavée
La Société fromagère corse pour son fromage de brebis à pâte pressée
La Société fromagère de Riom pour son fromage de brebis à pâte pressée
La SARL A Pegurella pour son Brocciu AOP de 500g en faisselle commerciale
Le Gaec Ferme Miramon pour sa tomme provenant de deux ou plusieurs espèces animales
Triballat Noyal pour son fromage frais de brebis nature

Pour la viande, les dégustations avaient lieu le jeudi 19 janvier mais les résultats n’ont été connus qu’au moment du salon de l’agriculture. Parmi les 16 viandes primées, issus de 54 échantillons en dégustation, quatre étaient de la viande ovine. Dans la catégorie agneau sous signe de qualité, l’entreprise Arcadie à Anglet (64) associée aux éleveurs du groupement Lur Berri remporte une médaille d’or pour son agneau de lait des Pyrénées label rouge et IGP. Cet agneau jeune nourri exclusivement au lait de sa mère est produit dans le Pays Basque et le Béarn et issu uniquement de mères des trois races locales laitières : la Basco-Béarnaise, la Manech tête rousse et la Manech tête noire. D’après Alain Ducasse, chef triplement étoilé, « sa chair exprime la douceur du lait jusque dans sa dimension mystique. […] un léger goût d’épice comme la promesse d’un paradis ».

Une médaille en or également pour l’entreprise Destrel à Gramat (46) associée aux éleveurs du groupement Terre Ovine pour leur agneau fermier des Pays d’Oc label rouge. L’agneau fermier des Pays d’Oc label rouge rapporte aussi une médaille d’argent à Destrel, mais cette fois associé aux éleveurs du groupement OBL. Issu du Sud-Ouest, l’agneau fermier des Pays d’Oc est allaité par sa mère pendant au moins 70 jours. Sa viande est réputée « soyeuse et tendre avec des flaveurs douces et parfumées ».

Enfin, l’entreprise Bigard à Castres (81) associée aux éleveurs du groupement Sica2G remporte une médaille d’argent pour leur agneau Lou Paillol label rouge. Cet agneau élevé en bergerie tire son nom de la paille qui l’accueille et le nourrit. C’est un agneau allaité par sa mère pendant plus de deux mois et complémenté par des céréales et de la paille.

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