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Comment redonner de la valeur ajoutée à nos viandes ?

Bruno Colin, éleveur bovin et président du conseil spécialisé « viandes rouges » de FranceAgriMer © D. Hardy
Bruno Colin, éleveur bovin et président du conseil spécialisé « viandes rouges » de FranceAgriMer
© D. Hardy

« Les plans de filières ruminants veulent créer de la valeur et mieux la partager. Pour monter en gamme, nous devons être plus à l’écoute des consommateurs et mieux définir les critères de qualité des viandes. Par exemple, nous devons amorcer une réflexion pour avoir des critères objectifs sur la tendreté ou le persillé, comme ce qui se fait en Australie avec le système MSA. À l’image de ce qui s’amorce en ovin, les filières bovines laitières et allaitantes auraient aussi intérêt à mieux travailler ensemble.

Partir groupés pour aborder la restauration hors domicile

Nous devons travailler aussi davantage entre interprofessions sur certains dossiers. Par exemple, beaucoup d’interprofessions végétales ou animales veulent se développer en restauration hors domicile. Mais il nous manque une photo précise des pratiques en restauration collective et commerciale. Nous aurions intérêt à mettre en place un suivi sur ces marchés pour mieux connaître l’origine des produits et les coûts pratiqués. Même en restauration collective à 1 ou 1,20 euro de coût matière par repas, nous avons une carte à jouer en proposant de la viande locale, durable ou bio.

De même, chaque filière voit la Chine et l’Asie comme des eldorados, mais pour y accéder, nous avons tout intérêt à proposer nos produits sous une même bannière française. L’export de pièces peu valorisées en France, comme les abats, permet de tirer profit de ces marchés émergents. Par exemple, le kilo d’oreilles de porc est vendu plus cher en Chine que le kilo d’onglet en France… Pour favoriser cette synergie interfilières, FranceAgriMer peut aider par la réalisation d’études, la création de panels, l’analyse économique des données, le suivi des prix et des marges dans la durée ou la concertation entre les acteurs économiques, les pouvoirs publics et les régions.

Je pense que nous vivons les derniers moments de la consommation tribale avec des prix toujours tirés vers le bas. Il y a une prise de conscience collective, y compris avec la grande distribution qui a participé aux négociations, que ce modèle des premiers prix s’essouffle. L’État s’affirme dans son rôle de régulateur et tout le monde espère des ordonnances qu’elles donnent la capacité à produire et mieux répartir la valeur ajoutée. »

« Vers plus de synergie entre les filières »

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