Choisir un bélier pour améliorer son troupeau
Un bon bélier permet d’améliorer la qualité du troupeau. Ceux issus d’élevages de sélections sont dotés de papiers garantissant leurs qualités génétiques et sanitaires.
Un bon bélier permet d’améliorer la qualité du troupeau. Ceux issus d’élevages de sélections sont dotés de papiers garantissant leurs qualités génétiques et sanitaires.
Un bélier doit être renouvelé environ tous les trois ans afin d’éviter des problèmes de consanguinité dans l’élevage. La maîtrise de la qualité génétique du troupeau et son amélioration sont des éléments indispensables dans l’obtention de résultats technico- économiques performants et donc du revenu. On y parvient en utilisant des reproducteurs mâles et/ou femelles dont la valeur génétique a été évaluée avec suffisamment de précision dans le cadre des schémas gérés par les organismes de sélection (OS). Ces organismes, en lien avec les partenaires scientifiques et techniques, ont la vocation de classer et qualifier les reproducteurs selon leurs niveaux génétiques à partir des résultats de leurs ascendants et pour certains de leurs propres performances (voire de leurs descendants). La moitié des gènes des agneaux viennent des béliers. De plus, leur potentiel génétique sera transmis à de nombreux descendants sachant qu’un bélier produit en moyenne plus de 200 agneaux sur sa carrière. Le choix d’un bélier a ainsi plus de conséquences dans un élevage que celui d’une femelle.
Deux types de caractères à analyser
D’une façon générale, les schémas génétiques allaitants travaillent sur deux types de caractères : les caractères maternels (prolificité et valeur laitière) et les caractères bouchers (croissance, poids, conformation voire gras). Les éleveurs souhaitant garder tout ou partie des femelles pour constituer leur renouvellement devront rechercher des béliers mixtes. Ces béliers doivent combiner de bonnes aptitudes maternelles à transmettre aux futures mères sans négliger non plus les caractéristiques bouchères pour les agneaux vendus à la boucherie. Dans leurs missions, les organismes de sélection éditent pour chaque reproducteur un certificat d’origine et de qualification qui accompagnera l’animal au cours de la transaction. L’éleveur ou le technicien cherchant à acquérir un reproducteur doit examiner ce document car il contient toutes les informations concernant l’animal.
Hiérarchiser les critères
Sont présents sur ce document des informations généalogiques (numéros des parents et grands-parents du reproducteur), des informations de performances de l’animal mais aussi de ses parents, des index (ceux de l’animal et de ses parents s’ils sont connus), des informations de qualification de l’animal et de ses parents et des informations sur le génotypage tremblante de l’animal et de ses parents. Face à un nombre important d’informations, il s’agit de les hiérarchiser et de bien regarder les plus pertinentes par rapport au type d’animal souhaité. La qualification est un élément qui synthétise les grandes caractéristiques de l’animal quant à son potentiel génétique. Il indique par exemple les béliers recommandés (RD), dans le cas où l’animal a été évalué en station de contrôle individuel. Selon les races, cette qualification peut être déclinée (RD*, RDA, RDB, etc.) en fonction de son évaluation sur caractères bouchers (croissance, conformation, gras…). Il indique aussi les béliers reconnus (R) : l’animal a été évalué en ferme (contrôle de performances). Cette qualification minimale R est soumise à une procédure d’inscription réalisée dans l’élevage en sélection par un représentant de l’OS (technicien ou éleveur) avec un jugement de chaque animal (respect du standard et absence d’anomalies). Sur ce document, on peut aussi trouver les index qui sont des estimations de la valeur génétique que le reproducteur va transmettre sur les caractères maternels et bouchers. Autre point à ne pas négliger, le CD qui accompagne l’index et jauge le niveau de précision de l’index. Enfin, sont indiquées les caractéristiques de ses ascendants : quelles sont les qualifications du père ? Quelles sont les qualifications de la mère ? À vérifier en particulier pour la production d’agnelles de renouvellement. Pour rappel, les meilleurs béliers des races possédant un schéma de sélection élaboré sont disponibles via l’insémination animale.
Choisir un bélier sur ses papiers
Pour choisir un bélier, trois cas de figure se présentent. Ils peuvent être destinés à produire des agnelles de renouvellement. Dans ce cas, il convient de choisir un bélier « type élevage » qui présente un bon potentiel génétique sur les valeurs maternelles, c’est-à-dire avec des index prolificité et valeur laitière de bons niveaux. Dans les papiers, il faut alors chercher des index valeur laitière et prolificité proches ou supérieurs à 100. On peut aussi se fier à la qualification de la mère du bélier : en privilégiant les mères qualifiées MA (mère à agnelles) voire MB (mère à béliers) qui représentent les meilleures mères de la race. Les femelles dont la qualification commence par un R sont les autres femelles de la race, elles ont simplement été reconnues par l’organisme de sélection.
Type élevage, type viande ou mixte
Pour produire des agneaux de boucherie, il faut choisir un bélier « type viande » avec de bonnes caractéristiques bouchères, c’est-à-dire en croissance et en conformation. Il faut donc privilégier un bélier « type viande ». Pour le critère de croissance, recherchez un PAT (poids à âge type) élevé (ici estimé à 15,3 kg à 30 jours et 30,2 kg à 70 jours). Si ce bélier a été évalué en station de contrôle, les index bouchers sont disponibles avec une moyenne à 100.
Si le bélier va servir à produire des agneaux de boucherie et des agnelles de renouvellement, il s’agit alors de trouver le meilleur compromis entre qualités maternelles et bouchères en cherchant un bélier mixte ou en privilégiant le bélier de "type élevage".
Les quatre informations disponibles
Mise en garde
Un bélier sans papiers
Acheter un bélier sans papier ni qualification, c’est prendre des risques sanitaires et génétiques. Bien entendu, le bélier peut se révéler très bon mais il peut aussi être très mauvais. Le beau bélier n’est pas forcément un bon bélier !