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À COURNON EN AUVERGNE
Belle réussite pour le carrefour des éleveurs français

Le Sommet de l’élevage s’est tenu les 4, 5 et 6 octobre. Concours, visites officielles, présentations de races, ventes et rencontres ont animé le hall dédié aux ovins.

Dans une ambiance professionnelle et sous un beau soleil d’automne, 93 000 visiteurs se sont pressés dans les nombreuses allées des six halls d’exposition. Ils ont arpenté les trois esplanades où les fabricants de matériel d’élevage et de machinisme agricole exposaient leurs produits phares et leurs dernières innovations. Le tableau a néanmoins été assombri par les manifestations quotidiennes des militants anti-élevage qui ont parfois dégénéré avec des éleveurs exaspérés et blessés par les invectives de ces extrémistes.

Malgré la distance séparant l’entrée du Sommet du hall 5 où se trouvaient les ovins et caprins, la fréquentation en a été importante. Le pôle ovin disposant de son propre ring, de nombreuses manifestations se sont succédé durant les trois jours. Les présentations des races françaises introduisant ensuite les concours interrégionaux pour la race charollaise, Île-de-France et Texel, ont eu du succès autant auprès des éleveurs que des professionnels de la filière qui voient là « l’occasion de voir en vrai les plus belles bêtes de chaque race et les spécificités de chacune ». Le Sommet draine de nombreux étudiants et des activités leur sont spécialement proposées, comme le mentionne Mathilde Pascal, professeure en production animale au lycée agricole de Saint-Flour (Cantal) : « mes élèves ont pu participer à une initiation aux Ovinpiades ce matin. Nous essayons de les emmener chaque année et, pour nous aussi, c’est l’occasion de nous tenir informer ! ».

De nombreuses dégustations d’agneau label rouge ont lieu chaque midi, promouvant le savoir-faire et la qualité de la viande française auprès d’un public de tous horizons. Au centre du hall, le stand Inn’Ovin en impose. Lors de son inauguration, le mercredi 4 octobre, Michèle Boudoin, présidente de la FNO, Patrick Soury, secrétaire général de la FNO et Maurice Huet, président d’Interbev ovin, ont rappelé l’importance du hall ovin comme vitrine nationale des races et du savoir-faire français. Inn’Ovin propose en plus des activités ludiques permettant aux éleveurs de tester leurs connaissances autour de trois ateliers et un sondage. Ils peuvent ici, guider par un technicien, évaluer la note d’état corporel sur des mannequins de brebis et d’agneau, ou encore apprendre à palper les testicules de bélier afin de faire de bonnes affaires. « On avait déjà mis les ateliers sur la note d’état corporel sur d’autres événements mais là on y apporte en plus des panneaux d’explication qui pourront être diffusés largement lors d’animations futures », confie Rémy Leconte, animateur Inn’Ovin en région Paca.

Le vrai défi de la filière est le renouvellement

L’information aux futurs éleveurs prend une place importante dans cette 26e édition du Sommet de l’élevage. Le hall ovin attire les passionnés qui se lancent dans l’aventure, comme ce jeune étudiant en BTS agricole qui explique : « je sais que je vais m’installer en Texel, je viens voir l’organisme de sélection et prendre des infos de-ci de-là ». Toujours sur le stand Inn’Ovin, Benoît Girard, formateur du certificat de spécialisation ovin de La Côte Saint-André (Isère), présente les formations proposées et confie : « je suis là pour donner de l’information aux futurs éleveurs mais j’espère recruter aussi car le CS que j’anime est tout récent ». Sa présence est appuyée par les propos de Patrick Soury qui déclare que « la filière ovine française se porte bien, le marché est dynamique et les prix rémunérateurs. Le vrai enjeu actuel c’est le renouvellement des générations, car 60 % des éleveurs de brebis ont plus de 50 ans ! ».

La relève semble néanmoins en partie assurée avec les candidats de la première édition des Ovinpiades des anciens, rassemblant les champions de chaque millésime (voir p. 8). Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert s’est rendu au Sommet de l’élevage le vendredi 6 octobre et, suite à sa conférence de presse, a débuté sa visite par la production ovine, guidé par Michèle Boudoin. Après avoir salué le travail des élèves du lycée agricole de Brioude-Bonnefont qui ont supervisé l’ensemble des activités du hall ovin, il s’est rendu sur le stand Inn’Ovin où il a écouté les élus de la filière faire part des problématiques de la production et des sollicitations des professionnels vis-à-vis du gouvernement. Lors de la conférence de presse qu’il a donnée à son arrivée au Sommet, il a placé le consommateur comme seule référence pour les filières agricoles : « les consommateurs ne veulent pas d’une alimentation low-cost. Ils veulent une alimentation saine, durable et accessible. C’est avec les filières que nous allons construire une réponse positive à cette demande ». Le ministre a finalement rencontré Christophe Riffaud, président de l’Association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM), à qui il a assuré son soutien. « Cet événement permet la valorisation de la filière et de notre agriculture et pour cela vous avez tous mes encouragements ».

L’Iran tourné vers la génétique ovine française

Le Sommet de l’élevage a beaucoup misé pour l’édition 2017 sur le volet international, avec des visiteurs venant de plus de 80 pays à travers le monde, avec en invité d’honneur l’Iran, grand pays agricole, avec un cheptel ovin 13 fois supérieur à celui de la France, soit plus de 70 millions de brebis. « L’Iran connaît depuis deux ans une grande sécheresse. Le gouvernement souhaite que la production ovine se maintienne voire grossisse, avec moins de brebis à nourrir, explique François Tahon de Rom sélection. Cela explique l’engouement des représentants iraniens pour les races allaitantes productives telles que la Romane, la Charollaise et la Blanche du Massif central ainsi que le savoir-faire en génétique des organismes de sélection". Ceux-ci se rendent d’ailleurs fréquemment depuis deux ans dans le grand état perse afin de tisser des liens avec leurs partenaires d’aujourd’hui. À l’occasion du Sommet, de nouveaux engagements ont été signés afin de pérenniser les échanges entre les deux pays. Le ministre de l’Agriculture iranien a fait le déplacement spécialement pour le Sommet de l’élevage, afin de renforcer les relations commerciales agricoles avec la France. Au final, le Sommet de l’élevage 2017 a été remarquable en termes de fréquentation avec plus de 93 000 visiteurs et 1 463 exposants. Son ouverture sur la scène internationale permet aux entreprises et éleveurs d’exporter leurs produits et savoir-faire. De nombreuses visites d’élevage étaient également programmées pour les délégations et elles ont connu un succès important. L’édition 2018 est donc attendue avec impatience par les éleveurs de France et d’ailleurs !

Un hall ovin dynamique et attractif

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