Christophe et Caroline Roger à Québriac en Ille-et-Vilaine
"100 % d’agneaux en vente directe"
Christophe et Caroline Roger valorisent un maximum d’agneaux en vente directe, un mode de commercialisation qui leur permet de garder la main sur leur prix.
Quand je me suis installé en 2012 sur une partie de l’exploitation de mon père éleveur laitier, je savais que je ne voulais pas faire de lait. Mais je voulais un élevage à l’herbe et vu les surfaces et le parcellaire, le mouton correspondait bien. Quand ma sœur Caroline m’a rejoint en 2015, nous avons augmenté la troupe à 420 brebis vendéennes inscrites et 180 romanes pour désaisonner. Il y a ainsi cinq périodes de mise bas, en novembre, janvier, mars, juillet et avril, ce qui permet d’équilibrer le remplissage du bâtiment et de fournir de l’agneau toute l’année.
En 2015, nous avons vendu la totalité de la production en vente directe. Cela correspond à notre état d’esprit. Avant de s’installer, on essayait déjà de consommer local, donc quand nous sommes devenus producteurs, on a eu la volonté de vendre local. En France, on ne produit que 45 % de ce qu’on consomme et encore moins en Bretagne. Donc pourquoi envoyer nos agneaux plus loin ? De plus, cela permet d’avoir la main sur le prix de vente. Si demain il y avait une crise, on y serait moins durement soumis. Les clients savent d’où vient le produit, ils ont confiance.
En un an 100 agneaux sont écoulés à la ferme, à raison de cinq agneaux par semaine, de mai à septembre. Nous avons préféré concentrer la vente à la ferme sur les périodes où il y a moins de travail car cela occupe une personne un jour et demi par semaine. De plus, les clients en achètent en général deux fois par an seulement. Ils sont abattus à l’abattoir de Saint-Aubin, à 20 kilomètres, le lundi et récupérés le mardi. Nous avons une remorque pouvant contenir 17 agneaux, une chambre froide et nous sous-louons un laboratoire un jour par semaine pour la découpe à 5 kilomètres d’ici. Caroline découpe elle-même les carcasses. La vente à la ferme s’est développée grâce au bouche-à-oreille et grâce à notre situation idéale à proximité de la quatre voies entre Dinan, Rennes et Saint-Malo. Les agneaux vendus en direct en caissettes sont valorisés à 13 euros TTC/kilo de viande. Tous frais déduits, il ne reste que 7,5 €/kilo. Mais l’intérêt de la vente directe est aussi qu’on peut se permettre de faire des carcasses plus lourdes. Notre objectif est de valoriser nos agneaux à 150 € pour rentrer dans nos frais. Nous fournissons aussi quatre magasins de producteurs qui nous achètent les carcasses ou nous les prennent en dépôt-vente.
Cinq agneaux par semaine de mai à septembre
Moins de 25 kilomètres parcourus par agneau vendu à la ferme
On reproche parfois aux produits en circuits courts de faire plus de kilomètres que les autres. Dans le cas de Christophe et Caroline Roger, chaque agneau à la ferme n’engendre que 25 kilomètres de parcours. En apportant 10 agneaux par remorque et avec un trajet à l’abattoir qui prend 40 kilomètres aller-retour, cela ne représente que 4 kilomètre par agneau. Les consommateurs font en général moins de 20 kilomètres aller-retour pour aller l’acheter.