Aller au contenu principal

Nouveau recul des surfaces en blé dur d’hiver

Les surfaces de blé dur semées cet automne sont attendues en légère baisse par la plupart des opérateurs de la filière.

Parcelle de blé dur dans les Bouches du Rhône en juin 2024
Le cabinet italien Areté s'attend à une baisse de 4 % des surfaces de blé dur en France en 2024
© Adèle d'Humières

Lors de la 64e Bourse de commerce européenne, les opérateurs français et européens de la filière blé dur se sont retrouvés et ont échangé sur les évolutions de surfaces en France. Pour le cabinet italien Areté, qui a présenté ses travaux lors de la réunion de l’Association des semouliers de l’Union européenne le 5 décembre, les surfaces de blé dur devraient céder 4 % en France d’un an sur l’autre. Cela ramènerait à environ 230 000 ha la sole française de blé dur pour la récolte 2025, contre 240 000 ha pour la récolte 2024, selon Agreste. « Des années de production difficiles devraient décourager l’investissement dans cette culture », a commenté Carlotta De Pasquale, analyste de marché du cabinet Areté.

Lire aussi : Blé dur : la filière compte sur la recherche variétale pour enrayer la baisse des surfaces

Des évolutions contrastées selon les bassins de production

Selon les différentes zones de production, les surfaces sont attendues stables voire en légère baisse.

Dans le Centre, plusieurs acteurs du marché font état d’un recul des surfaces plus ou moins prononcé en semis d’hiver. Un opérateur rapporte une baisse de la superficie comprise entre 7 et 10 %. D’autres sont plus prudents et tableraient plutôt sur un recul entre 5 et 6 %. Pour Christine Petit, secrétaire générale du Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France et du Comité français de la semoulerie (CFSI - Sifpaf), « les agriculteurs font face à une forte démotivation dans le Centre, mais cela ne concerne pas que le blé dur ».

La sole de blé dur connaîtrait une baisse un peu moins prononcée dans le Sud-Ouest, où un professionnel l’estime entre 3 et 5 %. Dans le Sud-Est, les surfaces devraient rester stables d’un an sur l’autre.

En revanche, Adrien Caufment, directeur commercial céréales de la Cavac, est plus optimiste pour la situation en Vendée : « 60 % des semis ont été réalisés pour le moment sur la Vendée. La campagne est plutôt bien partie et les surfaces devraient rester stables », nous a-t-il confié.

Lire aussi : Blé dur : le Kazakhstan peut-il remplacer la Russie pour subvenir aux besoins de l'UE ?

Un possible rattrapage sur les semis de printemps

Au 2 décembre, les semis de blé dur étaient considérés comme achevés à 78 % (blé dur d’hiver et de printemps confondus) par le programme Céré’Obs de FranceAgriMer.

Part des surfaces prévues semées en blé dur (source : Céré'Obs, FranceAgriMer)
 Au 2 décembre 2024Au 2 décembre 2023
Centre-Val de Loire64 %48 %
Occitanie92 %57 %
Provence – Alpes – Côte d’Azur99 %97 %
Drôme95 %87 %
Vendée56 %24 %

 

À l’échelle nationale, si le déroulement des emblavements de blé dur s’est bien mieux passé que l’an passé, l’avancement des semis reste cependant en léger retard par rapport à la moyenne quinquennale, toujours selon Céré’Obs. La date médiane des semis a ainsi 9 jours de retard sur la moyenne quinquennale à l'échelle nationale, et les semis ont été réalisés plus tardivement dans tous les bassins de production.

Avec le report des semis de blé tendre cette campagne à cause de la météo, plusieurs opérateurs s’accordent sur de possibles reports sur des semis de printemps en blé dur, notamment dans la zone Centre. « Les semis ne sont pas encore terminés et les semis de printemps devraient être favorables au blé dur, avec des changements d’intentions de semis du blé tendre vers le blé dur », rapporte Frédéric Gond, président du Comité de pilotage de la filière blé dur et agriculteur-coopérateur d'Axéréal. Albert Mathieu, président-directeur général de Panzani et président du CFSI-Sifpaf, s’attend également à des semis de printemps conséquents dans le Centre et l’Ouest.

Lire aussi : Coopérative - Face au contexte 2023-2024 défavorable, Lorca investit et lance un plan stratégique

Incertitude sur le niveau de production

Il est encore très tôt pour présumer du niveau de la récolte 2025 de blé dur. Les experts sont partagés à ce sujet. Si pour le cabinet Areté les rendements ne devraient pas compenser la baisse des surfaces, « on peut espérer un rendement meilleur en 2025 », temporise Albert Mathieu.

Les plus lus

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Les présidents de la Fefac (Pedro Cordero), à gauche, et d’Assalzoo (association de référence de l’industrie italienne de l’alimentation animale), Silvio Ferrai, à droite.
Nutrition animale européenne : la Fefac inquiète face à l'application du règlement sur la non déforestation importée

Si les experts de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (Fefac) estiment que l’année 2025 sera assez…

De gauche à droite, Christophe Michaut, market manager acidifiant et aquaculture de Vitalac Biotech, et Jean-Baptiste Leménager, responsable d’exploitation de Sea Invest à Montoir-de-Bretagne.
Nutrition animale : comment éviter les surcoûts liés à la contamination aux salmonelles dans les silos portuaires ?

Quelque 64 centimes d’euro par tonne de tourteau de soja : c'est le coût de la maîtrise des contaminations en…

Carte de la mer Noire avec sac de blé et un drapeau des États-Unis
L’Europe et la mer Noire attirent la convoitise des acteurs états-uniens des marchés agricoles

Le marché à terme états-unien Chicago Mercantile Exchange (CME) a lancé un nouveau contrat blé pour la zone mer…

Photo d'un champ d'orge en gros plan
Orge 2025-2026 : Agreste annonce des surfaces en baisse malgré des conditions de semis favorables au printemps

Après des conditions de semis difficiles et humides pendant l’automne, les cultures d’orges d’hiver bénéficient d'une météo…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne