Aller au contenu principal

Protéine végétale en alimentation humaine
Une belle année 2022 pour les aliments à base de protéine végétale ?

Quelques tendances et repères en matière de développement du marché des protéines végétales qui croît régulièrement.

© yilmazfatih/Pixabay

Les légumineuses et autres protéines végétales, tout comme les produits alternatifs aux produits carnés et laitiers (cellulaire, fermentation...), ont fait beaucoup parler d’eux en 2021. Pour nombre d’observateurs, l’an passé a représenté une phase de découverte, de familiarisation et de constitution de gammes de produits en la matière, tant pour la R&D que pour les industriels et les consommateurs.

Les hommes passent au végétal et les flexitariens mènent le marché

L’année 2022 pourrait s’avérer être une période de confirmation avec des changements majeurs dans l’attitude des utilisateurs finaux : d’une consommation possible et souhaitable, on pourrait passer à une consommation préférée, certaines études montrant même un basculement de certaines attitudes de consommation. A titre d’exemple, aux Etats-Unis, le site d’information CleanTechnica et le guide en ligne de recettes saines TheBeet anticipent que les hommes, bien moins convaincus que les femmes sur ce sujet, deviendraient de plus en plus nombreux à privilégier un régime alimentaire à base de protéine végétale. Et de citer de nombreuses campagnes de promotion de ces types d’aliments faisant apparaître des célébrités masculines expliquant leur changement de comportement (Arnold Schwarzenegger, Chris Froome…). FoodIngredientsFirst s’est aussi penché sur l’année à venir. Pour dégager des fils rouges en 2022, la rédaction a échangé avec des représentants de six entreprises : les ingrédientistes CP Kelco, Puratos, Kalsec et GNT/Exberry), le géant de l’agroalimentaire et des matières premières agricoles ADM mais aussi le Conseil des amandes de Californie.   

Plus que jamais, le mode de consommation flexitarien va prendre de l’importance dans le développement des produits à base de protéine végétale. Ce qui signifie clairement que ce ne sont plus les seuls convaincus, voire militants, des produits végétaux qui s’intéresseront à ce marché mais aussi des consommateurs plus traditionnels, souvent mangeurs de viande, en recherche d’alternatives ou de compléments à leur alimentation de base. Beaucoup d’entre eux le feront au nom de la soutenabilité, du développement durable, du « bon pour la planète » dans un contexte de changement climatique ou encore pour des raisons directement liées à la santé, à la nutrition et au bien-être. Aux Etats-Unis, les consommateurs flexitariens se disent même majoritairement favorables aux mélanges des sources de végétaux pour pouvoir remplacer un produit carné.

Encore des étapes à franchir

Si la plupart des laboratoires de R&D et des industriels ont travaillé sur les aspects de stabilisation des protéines dans les formulations de produits, sur les qualités nutritives, sur le goût ou encore sur la ressemblance, il reste encore quelques étapes à franchir sur le volet que les spécialistes dénomment « expérience sensorielle » : mordre dans l’aliment, la sensation d’aliment épicé, le froid pour une boisson ou une glace, la mâche en bouche… sont encore des « obstacles » dans la découverte positive de ces nouveaux aliments par les consommateurs.

D’autres innovations et progrès seront faits sur le segment de l’apparence et la saveur, notamment en ce qui concerne les aspects épices et couleurs, tout en respectant l’alpha et l’oméga du côté « clean label ».

Certains observateurs du marché pensent également voir se développer de façon conséquente l’utilisation des graines non transformées, en particulier dans le domaine du snacking et de la boulangerie-pâtisserie. Mais le produit qui pourrait « bouger » le plus serait des alternatives aux œufs, que ce soit en tant que tel ou comme ingrédients dans les préparations en tout genre.

Quoi qu’il en soit, l’essor de ces nouveaux produits est étroitement lié aux autres segments de consommation alimentaire classique. Certains pays, dont la France, connaissent un dynamisme limité s'agissant de ces nouveaux produits à base de protéine végétale. Il faudra sans doute encore un peu de temps pour voir un réel décollage de ces innovations. Par ailleurs, plusieurs études de consommation, aux Etats-Unis notamment, montrent qu’au fur et à mesure que les ventes de produits alternatifs aux produits laitiers progressent, ces derniers continuent aussi de voir leurs volumes de ventes à la hausse.

Une autre logique a aussi cours dans le secteur : les produits à base de protéine végétale ne viendraient pas se substituer purement et durement aux laits et viandes mais pourraient jouer un rôle de diversification de l'offre ou encore trouver leur place dans le développement de l’offre alimentaire mondiale pour pouvoir nourrir entre 8,5 et 11 milliards de personnes, en fonction des prévisions, entre 2030 et 2100.

Deux mots enfin pourraient apparaître de façon notoire dans le vocabulaire de la consommation alimentaire : « reducetarian » pour la tendance à vouloir réduire certaines consommations et « climatarian », qui correspondrait au fait de manger en fonction de l’impact sur le climat des aliments produits. A suivre…

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Annie Genevard et Albert Mathieu, président-directeur-général de Panzani, lors de la visite de la ministre dans l'usine de Marseille
Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne