Aller au contenu principal

Protéines végétales
Le GIE SVP, fer de lance des protéagineux

Le pois ne trouve pas sa place malgré les différents plans de relance qui se sont succédé. Les féveroles ont tendance à filer à l’export quand elles ne sont pas bruchées. Bref, il faut sécuriser les usages…

Extrusion d’un mélange pois-féveroles-céréales pour la nutrition animale.
© Yanne Boloh

« Les légumineuses à graines occupent 0,6 % de la surface agricole bretonne, alors que les céréales en couvrent 30 %… Le déclin des légumineuses à graines signe l’abandon de toute recherche scientifique ou expérimentation agronomique les concernant avant les années 90. Cette décennie est marquée par une prise de conscience sur des sujets d’intérêt collectif (respect de la biodiversité, apport nutritionnel des aliments, impact environnemental de l’agriculture…) », explique Stéphane Deleau, directeur de Valorex.

Le développement des cultures de pois, féveroles et lupins reste toutefois bloqué par la méfiance des producteurs et des difficultés techniques (rendements erratiques, maladies, adventices…). Les marges brutes sont estimées à la moitié de celles du blé par exemple. D’où le projet de sécurisation de la production de graines dans une filière, lancée par Valorex, tout d’abord pour ses propres outils de traitements thermiques d’Ille-et-Vilaine, puis avec des partenaires comme Terrena dans la Vienne, Avannes (Chays Frères) dans le Doubs, RAGT Plateau central à Sainte-Radegonde (Aveyron) et, depuis cette année, Tromelin et Eureden en Bretagne.

Contractualisation et prix négocié sur trois ans

Le GIE SVP, que ces derniers ont constitué avec Valorex, réalise des recherches variétales et pédoclimatiques pour augmenter les surfaces semées en protéagineux dans la région. Il les complète avec un référentiel numérique d’évaluation des pratiques agricoles (base de données) et la mise au point d’un outil d’aide à la décision mais, surtout, avec un effort de contractualisation en lien avec les productions agricoles pour construire une filière tracée sur la base de semences certifiées. Le prix négocié sur trois ans est indexé sur le prix du blé +40 €/t. Le contrat fixe une fourchette entre un prix plancher (prix indexé +10 € de semence certifiée +5 € de pratiques culturales) et un prix maximum dans l’intérêt des éleveurs (30 € de plus). Le prix plancher de 215 € représente 10 % de plus que le prix historique de la féverole.

Eureden s’est engagé pour 1 000 ha en 2020, Tromelin va extruder au moins 8 000 t cette année dans sa nouvelle tour d’extrusion selon le procédé technologique acquis auprès de Valorex : tri, fractionnement, séparation, traitement hydrothermique et enzymatique, cuisson extrusion, refroidissement. « Nous n’allons pas remplacer tout le soja importé, mais nous allons y contribuer », souligne Stéphane Deleau. Les noyaux incorporés dans les aliments des partenaires peuvent être constitués de différents mélanges, comme pois-féverole. Incorporer un tel noyau en porc charcutier à un taux permettant de réduire de 50 % le tourteau de soja induit un coût de revient pour l’éleveur de 2 €/t, soit 0,005 €/kg de carcasse. Il voit dans le même temps son bilan carbone amélioré de 11 %. « Pour la première fois, la culture de protéagineux n’est pas une niche », conclut le responsable.

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne