Aller au contenu principal

Valoriser des pratiques écologiques avec un GIEE

Un projet picard vise à valoriser le foin de fauche tardive en prairie inondable, afin de mieux protéger le râle des genêts, et l’élevage.

La protection du râle des genêts et autres oiseaux au comportement similaire, permet 
le maintien d’un élevage valorisant les prairies inondables, et inversement.
La protection du râle des genêts et autres oiseaux au comportement similaire, permet
le maintien d’un élevage valorisant les prairies inondables, et inversement.
© CEN Picardie

L’association AEVO (Agriculture environnement vallée de l’Oise) a été créée il y a un an avec une quinzaine d’éleveurs, pour porter un projet dans le cadre d’un GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental). Ce projet concerne environ 3500 hectares de prairies inondables de la vallée de l’Oise, riches en biodiversité, classées Natura 2000.

 

Le foin de fauche tardif sous MAE est écologique

 

Ces prairies sont exploitées par une centaine d’agriculteurs, en majorité des éleveurs de bovins lait et viande qui font pâturer (mai à octobre) et fauchent. « Environ 70 % des éleveurs sont déjà engagés en MAE*. Il y a plusieurs contrats, qui ciblent la protection d’un papillon (le cuivré des marais) et d’un oiseau (le râle des genêts). Sur les parcelles engagées, il n’y a aucun traitement phytosanitaire, la fertilisation est soit limitée (60-30-30) soit interdite, et pour le râle des genêts il est précisé des dates de fauche (fauche interdite avant le 25 juin, ou le 1er juillet, voire le 1er août). Cet oiseau migrateur a la particularité de ne plus pouvoir voler entre la reproduction et la fin de la couvaison. Il faut donc éviter de faucher à cette période, ce qui induit des fauches tardives », détaille Sylvain Magniez, président de l’AEVO et éleveur laitier.
Mais ce dispositif apparaît comme insuffisant. Côté éleveurs, « les contrats MAE nous indemnisent tout juste de la perte de qualité du fourrage, et de la perturbation dans notre organisation du travail (la fauche tardive entre en concurrence avec les récoltes). Nos surplus de foin sont vendus au prix du marché, c’est-à-dire sont mal valorisés. Dans notre région, il y a des arrêts d’élevage, et quand les prairies ne transforment pas en champs de maïs, les propriétaires les plantent de peupliers, ce qui ne convient pas à ces oiseaux qui ne nichent que dans des zones ouvertes, comme des prairies. » Côté oiseaux, « la chute de la population des râles des genêts est endiguée, mais elle ne remonte pas, ce qui pourrait remettre en question l’enveloppe MAE », pointe Sylvain Magniez.

 

Meilleure valorisation du foin

 

L’objectif du GIEE est double, environnemental et de production agricole. Il faut valoriser ce foin écologique, pour motiver d’autres éleveurs à engager des parcelles en fauche tardive, et ainsi mieux protéger les oiseaux.
Les cinq partenaires ont déjà lancé l’observatoire de la qualité du foin, avec des analyses de foin. Puis, à partir de septembre, des étudiants de l’Institut polytechnique LaSalle Beauvais étudieront le marché. Plusieurs débouchés seront explorés : les haras, le zoo, les rongeurs domestiques, les bisons et cervidés, l’élevage bio. Faudra-t-il créer un label, faudra-t-il aller jusqu’à la certification bio ?

 

* mesure agroenvironnementale.

Un Groupement d’intérêt économique et environnemental

 

. Cinq acteurs : l’association AEVO (Agriculture environnement vallée de l’Oise), la chambre d’agriculture de l’Aisne, le Conservatoire des espaces naturels de Picardie, l’Institut polytechnique LaSalle Beauvais, l’Union des syndicats agricoles de l’Aisne.


. Quatre axes d’action : création d’un observatoire de la qualité du foin ; étude de marché pour un circuit de commercialisation du foin ; mise en place d’une filière de production et de commercialisation du foin ; actions pédagogiques et éducatives sur les enjeux environnementaux de la Vallée de l’Oise.


. Un soutien financier de l’État sur trois ans, pour financer les études, les analyses de foin, de la main-d’œuvre. Le projet est aussi aidé par la chambre d’agriculture de l’Aisne, et peut-être aussi par le conseil régional.

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">vaches laitières dans leurs logettes paillées</em>
Prévention des boiteries : 4 points clés pour bien loger vos vaches

Même si les boiteries sont en général multifactorielles, le bâtiment est déterminant dans leur apparition ou leur aggravation…

<em class="placeholder">vaches au cornadis au Danemark devant une ration </em>
Emissions de méthane : l'additif Bovaer accusé de causer de graves troubles chez les vaches par des éleveurs danois

Au Danemark, l'additif Bovaer qui vise à à réduire les émissions de méthane entérique est sous le feu des critiques. Une…

<em class="placeholder">vache de race abondance à la traite </em>
DNC : Dans les Savoie, les éleveurs vont rapidement repartir en lait grâce à la solidarité

A partir du 22 octobre, des vaches ont commencé à arriver pour repeupler les élevages qui ont subi des euthanasies d'animaux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière