L'Abondance mène de front progrès et variabilité génétique
La race Abondance bénéficie de la sélection génomique depuis 2015. Depuis, l’offre génétique se compose d’une vingtaine de jeunes taureaux et d’une dizaine de taureaux confirmés sur descendance. Lors des deux dernières campagnes, les jeunes taureaux représentent près de 70 % des inséminations. « Chaque année, la gamme des taureaux est fortement renouvelée afin de faire baisser le taux de consanguinité, très élevé dans la race », précise Jean-Philippe Chesney, de l’organisme de sélection Osrar.
Les vingts jeunes taureaux proposés cette année ont été choisis sur une base de sélection de 600 mères à taureaux et 180 mâles génotypés. Ils illustrent l’accélération du progrès génétique avec un ISU moyen de 127, un index lait de 475 kg, une morphologie à 111 avec 109 en mamelle. Et les taux sont positifs : TB = +0,7 et TP = +0,4.
Attention cependant, la précision de leurs index est assez faible (CD de 50-55). Par ailleurs, ils ne possèdent pas d’index facilité de naissance. La variabilité génétique est au rendez-vous. « Ces taureaux sont issus de seize pères et treize grands-pères paternels différents. »
Hezet, le plus complet des taureaux confirmés sur descendance
Cette gamme est complétée par neuf taureaux génotypés et confirmés sur descendance. Parmi eux, figure un rescapé. « Non retenu dans un premier temps, Hezet (127 d’ISU) avait ensuite intégré la gamme des jeunes taureaux en 2015 lorsque ses index génomiques avaient été connus. » Ses points forts sont la mamelle (116), avec notamment 119 en attache avant. « Pour un fils de Picotin, il est correct en corps (104). » C’est le seul taureau confirmé complet. Cette gamme s’illustre en effet par un bon niveau génétique mais avec des taureaux au profil souvent extrême.
Irred (Ardechois, 121), par exemple, culmine à 1 250 kg en lait avec en contrepartie des taux très négatifs (TB = -5 ; TP = -1,7). Jean-Philippe Chesney attire l’attention sur Ionesco (Ardechois, 120) pour la qualité des mamelles (113) et son index cellules (+1,7). Comme Irred, il dégrade les taux, certes moins fortement (TB = -0,8 ; TP = -0,7), mais sans avoir son potentiel laitier (308 kg).
Ces taureaux confirmés avaient été choisis lors de leur mise en testage sur une base réduite de mâles (20 sur 35). À partir des veaux nés en 2016, le tri des jeunes taureaux a porté sur 180 taurillons. « Tous les candidats présentant des profils extrêmes avec des défauts marqués n’ont pas été retenus. De bon augure pour les prochaines sorties. »