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Elevage laitier
La monotraite apporte peu de gain de temps mais une organisation assouplie

D´après une simulation, la monotraite sur toute la lactation peut constituer un gouffre financier. La monotraite est intéressante pour se dégager du temps sur de courtes périodes.


L´Enitac et l´Inra se sont penchés sur l´impact, en matière d´économie et de temps de travail, de la monotraite sur une lactation complète et sur trois mois d´été (seconde moitié de la lactation). Les chercheurs ont simulé ce qui se passerait si on l´appliquait à dix exploitations fromagères du Cantal et du Puy-de-Dôme. «Sur ces exploitations, traire une fois par jour sur toute la lactation ne présente pas d´intérêt», expose Gilles Brunschwig, de l´Enitac. A effectif constant, la perte économique est trop importante (-99 à -26 % d´EBE), même si la monotraite permet de dégager du temps. Cette perte est d´autant plus importante que la part du lait dans le revenu est élevée et que la part transformée en fromage est faible. Pour compenser la perte de lait, l´éleveur devrait augmenter son effectif d´environ 30 %, ce qui représente plus d´aliment, plus de travail, plus de place pour loger les nouvelles vaches...

Au final, le temps consacré aux animaux supplémentaires correspondrait au temps dégagé par l´omission d´une traite. Par contre, pendant la période de monotraite, l´organisation du travail serait assouplie.
La simulation de la monotraite sur trois mois montre des résultats contrastés. A effectif constant, l´EBE diminue de 3 à 13 %. Par contre, la monotraite permet de dégager du temps. A cheptel accru, pour maintenir la production de lait, la simulation montre qu´il faudrait de 1 à 3 vaches supplémentaires (pour des cheptels de 24 à 90 vaches laitières). L´EBE est peu modifié (-3 à +3 %). Le gain de temps est limité par l´acquisition de nouvelles bêtes, mais durant la monotraite, l´éleveur n´a plus l´astreinte d´une traite. Il peut finir un chantier sans avoir à s´interrompre et à faire des aller-retour avec son matériel.
Une autre simulation a été réalisée avec vingt exploitations du Puy-de-Dôme et du Cantal, pour des durées de monotraite de 1, 4, 7 et 13 semaines.
©S. Grente


Eviter la monotraite en début de lactation
Le nombre d´animaux supplémentaires destinés à compenser la baisse de la production laitière est bien entendu fonction de la durée d´application de la monotraite. Pour une durée d´une semaine, le calcul donne toujours moins d´une demi vache. Ainsi, en cas d´urgence, l´éleveur peut passer à une traite sur une semaine sans avoir à augmenter son cheptel pour réaliser sa production.

Mais l´augmentation du troupeau se fait aussi en fonction du niveau de production : plus les vaches sont faibles productrices, plus la baisse de production est importante. Par ailleurs, si la monotraite a lieu en fin de lactation et que les vêlages sont groupés, la baisse de production laitière est réduite à l´échelle du troupeau. Avec des Montbéliardes, la baisse de production est moindre qu´avec des Prim´Holsteins. D´où des résultats variables selon les exploitations.
La simulation montre que dans le cas d´une monotraite appliquée en début de lactation (7 semaines en hiver), le besoin en animaux supplémentaires est plus important, puisque la production laitière est plus affectée. La perte économique est plus accentuée, et supérieure à celle calculée pour une monotraite sur trois mois d´été.

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