Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs
La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la mozzarella sur le marché européen.

Les prix sur les marchés européens des commodités laitières (beurre vrac, poudres de lait, fromages industriels type edam ou mozzarella) chutent fortement depuis le mois d’août.
La première conséquence est que les transformateurs du nord de l’Europe, plus exposés aux marchés des commodités que les industriels français, baisseront leur prix du lait de façon importante, comme Milcobel qui a déjà annoncé -30 €/1 000 l pour septembre. Or, en France, les formules de prix du lait suivent des indicateurs tels que le prix du lait allemand et le prix des produits industriels. Autre difficulté : les industriels, français et des pays voisins, perdant de l’argent sur les marchés de commodité, risquent de chercher à gagner des parts de marché sur le marché des produits de grande consommation (PGC) destinés aux ménages, en cassant les prix.
Non à la guerre des prix
Au salon de l’élevage à Rennes, l’inquiétude était palpable. « Non au retour de la guerre des prix ! », a alerté la FNPL. « La collecte laitière française reste globalement stable (+ 0,5 % sur 12 mois glissants à fin juin 2025), mais les zones touchées par la FCO souffrent davantage. Le prix du lait français reste en retrait par rapport à ses voisins : 49 €/1 000 l de moins que l’Allemagne, 93 € de moins que l’Italie, et 79 € de moins que les Pays-Bas. Le prix du lait français ne peut pas baisser : quelle aberration au regard des marchés et des besoins en investissement dans nos fermes ! »
Jean-Michel Javelle, président de Sodiaal, va dans le même sens. « Il n’est pas question que le prix du lait aux éleveurs français chute même s’il y aura sans doute un ajustement à la baisse lié aux cotations. Il ne faut pas décourager les éleveurs qui investissent, s’adaptent et subissent les maladies animales et les aléas climatiques. » Et face aux demandes de ses clients, notamment la grande distribution, il répond : « Les éleveurs ne doivent pas faire les frais d’une guerre des prix qui n’a pas lieu d’être. Les produits laitiers restent accessibles, même après l’inflation (fin 2021 à fin 2023). Il n’y a aucune raison que les tarifs diminuent, au contraire. Ils devraient augmenter, pour que la filière puisse répondre aux défis, environnementaux notamment. »