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En Suède, un maximum de lait par vache via la génétique et l’alimentation

En Suède, que ce soit en bio ou en conventionnel, les éleveurs visent une forte productivité des vaches. Quatre éleveurs rencontrés cherchent aussi des animaux fertiles avec peu de soucis de santé. D’où le choix de la viking red, voire des croisées.

En Suède, en été, l’herbe pousse très vite et est essentiellement valorisée en ensilage ou en enrubannage distribués durant les longs mois d’hiver. Les vaches laitières – et pas seulement les élèves –, sortent dans les prairies quatre à cinq mois de l’année, de mai à septembre. Sortir à l’air libre est une obligation réglementaire pour tous les systèmes, conventionnel ou bio. Cela va du simple parcours à du pâturage.

Au cours d'un voyage organisé par l’entreprise ProCross, quatre fermes du sud de la Suède ont été visitées. En bio, Törlan avec 285 vaches et 30 hectares de prairies accessibles. Ovrarp avec 90 vaches et 10 hectares de prairie pour « la promenade », comme dit le couple d’éleveurs. La ferme Lyngen avec 110 vaches et un accès aux prairies pour la promenade. Skrämered avec 320 vaches et 4 hectares d’herbe accessibles.

De l’ensilage d’herbe et beaucoup de concentrés

Tous sont très intensifs à la vache, plus que la moyenne des élevages suédois qui restent néanmoins particulièrement intensifs. Même en bio, les vaches produisent plus de 11 000 kilos de lait par vache et par an. Les éleveurs cherchent cette productivité pour maximiser leur revenu en diluant des coûts de bâtiment et de foncier élevés (30 000 €/ha de terre arable). En Suède, ni quota, ni référence, les éleveurs produisent le volume de lait qu’ils veulent, sans contrainte.

Chiffres clés

La Suède laitière, c’est :

• 2,77 millions de tonnes de lait collecté en 2022, stable depuis 2010

• 298 000 vaches laitières en janvier 2022

• 9 100 kg de lait produit par vache et par an en moyenne en 2021, 8 600 kg en 2017 (7 300 kg en France en 2021)

• plus de 100 vaches par exploitation en moyenne

Source : Cniel et Office suédois de l’agriculture

Pour atteindre cette forte productivité par animal, les coopératives accompagnent les éleveurs avec des rations ajustées à leurs fourrages – herbe ensilée et enrubannée, parfois du maïs ensilage dans le sud –, concoctées pour faire du lait et des taux.

Elles fabriquent un concentré complet à partir des céréales produites par l’éleveur, parfois de la féverole de l’exploitation, en y ajoutant de la pulpe de betterave, des matières protéiques, des minéraux… Les éleveurs ne connaissent pas toujours le détail de la formulation.

La viking red, deuxième race laitière

Certains éleveurs suédois, comme les quatre que nous avons visités, ont une autre préoccupation : la santé et la robustesse de leurs vaches, leur fertilité et les taux du lait. Si la Holstein est la première race de Suède (58 % des vaches), la viking red (ou rouge sandinave) est deuxième (31 %), parce qu’elle répond à ces attentes. « En Suède, il y a souvent des troupeaux mixtes viking red et Holstein, et dans certains élevages, il y a quelques croisées (9 % des vaches laitières en Suède) », dépeint Gustav Jahn, de la coopérative Växa.

À Ovrarp, les viking red produisent 12 600 kilos de lait ECM par vache(1). Le TB atteint 48 et le TP est de 39. « C’est plus que la moyenne de la race, qui est de 44 de TB et 36 de TP, pointe le couple d’éleveur. Nous sélectionnons sur ce critère et notre coopérative cale l’aliment pour atteindre cet objectif. » Quand le couple s’est installé, il y avait 20 % de Holstein. « Nous sommes aujourd’hui 100 % en viking red car elle coche toutes les autres cases chez nous : elle est précoce (24 mois d’âge au premier vêlage), le nombre d’IA nécessaire pour une IA fécondante est de 1,4. » Même son de cloche à la ferme Lyngen, où les 110 vaches sont des viking red. Les deux associés ajoutent que la viande est mieux payée qu’en Holstein.

(1) ECM : corrigé des taux. Quand les taux sont élevés, la productivité en ECM est plus élevée qu’avec un lait à 38/32.

Des bâtiments très automatisés et optimisés

Les charges liées aux bâtiments sont très élevées en Suède car les systèmes sont très automatisés. Dans les quatre élevages visités, la distribution de l’alimentation comporte une « cuisine » avec les stocks d’aliments et un robot d’alimentation. Ce système robotisé répond à la difficulté de trouver des salariés et au coût de la main-d’œuvre élevé. Face à ce problème, de plus en plus d’élevages optent pour les robots de traite.

Pour diluer les coûts des bâtiments, les stabulations sont optimisées au maximum : la densité animale est élevée. À la ferme Skramered, il y a 300 places dans le bâtiment pour 330 vaches. « Mais avec les attentes en matière de bien-être animal, il faut plus de place par vache et une place par vache au cornadis, pour les nouveaux projets », indiquent les éleveurs.

 

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