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Tour de plaine
Terres Inovia confirme la forte baisse de récolte en colza

Avec une récolte prévue entre 3,6 et 3,8 Mt, l’institut technique confirme la mauvaise performance du colza français cette année, pénalisé par la baisse des surfaces, les conditions sèches au semis et de fortes attaques d’insectes.

© Gabriel Omnès

Entre 26 % et 32 % de perte par rapport à la moyenne quinquennale : c’est le pronostic de l’institut Terres Inovia pour la production de colza française cette année, soit une récolte attendue entre 3,6 et 3,8 millions de tonnes (Mt), selon un communiqué publié le 5 août. Ce niveau sera le plus bas depuis quinze ans, pour un recul de plus d’1 Mt sur un an. Terres Inovia valide ainsi l’ordre de grandeur évoqué par les services officiels plus tôt en juillet.

L’organisme met en avant la baisse des surfaces, provoquée par des conditions très sèches au semis, et qui se sont traduites par des retournements de parcelles (ce qui rend l’évaluation des surfaces récoltées encore délicate). "Fragilisé, le colza a ensuite particulièrement souffert face à la pression des bioagresseurs à l’automne", souligne l’institut, citant des attaques précoces de petites altises adultes en Poitou-Charentes, puis de larves de grosses altises (Normandie, Bourgogne, Centre) et de charançons du bourgeon terminal (Centre et Bourgogne). Sans compter les attaques de pucerons "sur une grande partie de la moitié nord". Une nouvelle fois, ce sont les colzas les mieux implantés, ayant atteint 3 à 4 feuilles début automne, qui ont le mieux résisté à ces agressions d’insectes.

Cette pression des ravageurs, associée à un stress hydrique et à un enracinement superficiel, a par la suite pénalisé la floraison. Terres Inovia table sur un rendement national autour de 32 q/ha, confirmant la grande disparité des résultats selon les régions. Les échos de la plaine attestent en effet d’une grande hétérogénéité, avec toutefois en commun le côté décevant des rendements. Les retours de terrain font ainsi état de 20 à 40 q/ha en région Centre, avec des zones durement touchées comme le Berry (10-25 q/ha). Dans le grand Est, le colza s’en tire mieux, sans toutefois briller, avec des rendements annoncés entre 25 et 35 q/ha. C’est aussi une baisse des rendements par rapport à l’an dernier qui est constatée en Picardie (35-40 q/ha d'après les premiers échos).

Terres Inovia pointe du doigt "un choix trop limité de solutions de traitement et le développement de résistance aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes" qui ont rendu les ravageurs "incontrôlables" dans certaines régions. L’organisme s’alarme de ces "impasses techniques" qui "mettent en péril la culture du colza". Si Terres Inovia demande aux pouvoirs publics de maintenir les moyens de production indispensables à cette culture, l’institut rappelle des solutions agronomiques visant à améliorer la robustesse du colza et à réduire les attaques d’insectes permettent de "limiter les dégâts".

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