Tendances : pénible reprise de l’activité
Blé tendre : quel marché en 2006 ?
La très fameuse «trêve des confiseurs» a particulièrement été respectée cette année et se prolonge bien au-delà de la période habituelle. En effet, l’activité commerciale est encore très perturbée par la fermeture de nombreux organismes stockeurs, qui ne devraient rouvrir leurs portes que dans le courant de la semaine, voire la semaine prochaine…
Pour ceux qui ont été absents et qui ont profité de cette période de Fêtes pour prendre un peu de repos bien mérité, qu’ils ne craignent rien, ils n’ont rien raté ! Le marché céréalier dans son ensemble a végété pendant les deux dernières semaines et le niveau des affaires en a été que plus restreint.
L’absence de Comité de gestion à Bruxelles est aussi un élément qui a pesé lourd. Au risque d’entamer cette année 2006 sur un air de morosité, si la première moitié de la campagne 2005/2006 a été plutôt décevante, la seconde ne devrait pas réserver de bonnes surprises malheureusement…
Côté exportation, c’est presque la bérézina ! La concurrence de la mer Noire, de l’Australie et des Etats-Unis devrait encore nous donner des cheveux blancs, d’autant que l’euro est toujours aussi performant face au billet vert. Un dollar qui s’est encore affaibli avec l’annonce par la Banque fédérale américaine (Fed) de l’arrêt de la hausse des taux aux Etats-Unis. Comment Bruxelles réagira à ces informations ? Si le marché a besoin d’une politique d’exportation agressive, il ne faudra pourtant peut-être pas trop compter sur la Commission européenne. A partir de là, on devrait voir grossir le flux des offres à l’intervention dans les mois qui viennent. Et justement, en ce qui concerne les offres françaises, elles atteignent au 19 décembre 48.070 t de céréales (contre 29.920 t au 12 décembre), dont 42.970 t de blé tendre (24.820 t) et 5.100 t d’orge. On compte 41.770 t en région Onic d’Orléans (24.820 t), 1.200 t à Dijon, et 5.100 tonnes d’orge à Châlons-en-Champagne.
Au niveau européen, les offres à l’intervention poursuivent leur développement à un rythme soutenu. Au 18 décembre, elles représentaient, toutes céréales confondues, 5,97 Mt (contre 5,39 au 11 décembre), dont 2,27 Mt de blé, 2,63 Mt de maïs et 1,07 Mt d’orge. La Hongrie reste toujours aux premiers postes avec 3,09 Mt, suivie par l’Allemagne (1,17 Mt), la Pologne (657.000 t), la Slovaquie (362.000 t) et la République tchèque (354.000 t).
Blé dur : le retour de l’Italie
Si le marché n’a pas encore tout à fait repris son rythme de croisière, on enregistre néanmoins, déjà, le retour de la semoulerie italienne aux achats, en raison de présence d’ochratoxines A sur de la marchandise canadienne.
Orge mouture : un peu mieux tenu
Tout comme le blé tendre, le marché des orges fourragères ne s’est pas encore réveillé, mais les cours ont bien tenu la distance.
Brasserie : dépassé
La tendance à la morosité ambiante sur le marché céréalier est d’autant plus marquée pour les orges de brasserie, qui traversent une crise provoquée par les difficultés de la malterie européenne. Les opérateurs ont quasiment rayé de la carte la campagne de commercialisation actuelle, calamiteuse, pour commencer à lorgner sérieusement sur la nouvelle récolte. Malgré tout, les perspectives sont très floues pour l’avenir de ce marché.
Maïs : immobile
C’est toujours l’immobilisme tant dans le Sud-Ouest qu’en nord Loire, sur un marché encore en veilleuse. Les problèmes de basses eaux dans l’Est ne sont pas là pour améliorer les choses.
Protéagineux : réveil en douceur
Rien de nouveau à signaler depuis notre dernière édition, la plupart des intervenants ayant honoré la traditionnelle trêve des confiseurs. Faute d’affaires, les cours sont dans l’ensemble reconduits, avec une nuance à la baisse en pois. Les opérateurs reprennent doucement le chemin des affaires.
Oléagineux : inerte
Les marchés se montrent très calmes. En colza, les cours, qui ont enregistré une importante décote pendant les fêtes, se sont depuis redressés dans le sillage du soja sur Chicago. Cours étales en tournesol. Par ailleurs, les opérateurs s’attendent à d’importants stocks de report en graines. L’ambiance est alors plutôt lourde.
Tourteaux : marchés peu animés
Le soja s’est redressé sur Chicago sur des achats spéculatifs réalisés par les fonds d’investissement avant la fin 2005. Les prises de bénéfices qui ont suivi ont provoqué une détente des prix qui subissent par ailleurs toujours l’influence de la météo sud-américaine. En France, la tension enregistrée au mois de décembre a refroidi l’intérêt acheteur. Les échanges sont peu fréquents. Le marché des tourteaux s’est néanmoins animé, fin décembre, pour répondre à des besoins de réapprovisionnements, en particulier en colza.
Déshydratés : toujours en sommeil
Si le mois de décembre s’est révélé particulièrement actif en termes d’exécution en luzernes déshydratés, l’activité commerciale reste en stand by. Les échanges ne sont pas plus dynamiques en pulpes de betteraves dont le marché se réveille en douceur.
Issues de meunerie : fermeté réitérée
Le marché enregistre une nouvelle pointe de fermeté en ce début d’année, en particulier en sons. Ces coproduits sont en effet toujours recherchés.
PSC : demande et fermeté hivernales
Le froid de décembre a provoqué un regain d’intérêt de la consommation pour les PSC et en particulier le corn gluten feed. Ses cours affichent une pointe de fermeté.
Légumes secs : calme
L’activité est faible. Notons que les Indiens offrent de manière offensive leur nouvelle récolte et que les cours des haricots colorés sont très fermes par manque de disponibilités.
Graineterie : la trêve se poursuit
Déserté par de nombreux opérateurs, le marché n’est pas encore sorti de sa léthargie. En l’absence d’élément susceptible d’orienter le marché, les cours sont reconduits en oisellerie.
Graines fourragères : sans changement
La plupart des intervenants étant absents ou ayant mis leur activité d’achat en sommeil pendant les fêtes de fin d’année, le marché n’a pas évolué par rapport à notre dernière édition.
Pailles et fourrages : inerte malgré le froid
Le temps froid n’a pas été à même de relancer la demande. L’offre est jugée conséquente par rapport à la consommation et les cours restent ancrés à un niveau plutôt bas. A noter, une tension des cours officiels des petites balles de 1 ère coupe en Crau.