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Quelle surface française de sorgho en 2023 ?

Après un recul entre 2021 et 2022, les représentants de l'association Soghum ID espèrent une stabilisation des assolements hexagonaux de sorgho grain cette année.

© clarrycola-Pixabay

« Nous avons souvent des petits désaccords avec Agreste (services statistiques du ministère de l'agriculture», s'est exprimé Martin Gomez, chargé de développement de l'association Sorghum ID, lors de la conférence mondiale du sorgho à Montpellier le 5 juin (évènement se déroulant du 5 au 9 juin). Agreste tablait au 16 mai 2023 sur des assolements français de sorgho grain cette année à 51 000 ha, alors que l'association chargée de la promotion de la culture en Europe parie sur 60 000 ha. « Ce sont les chiffres que nous collectons auprès des semenciers », commente Valérie Brochet, déléguée de Sorghum ID et présidente de la FNPSMS (fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho).

Ce chiffre de 60 000 ha correspondrait à une stabilisation des assolements nationaux entre 2022 et 2023, et ferait suite à un repli observé entre 2021 et 2022, selon Sorghum ID. « Le tournesol avait pris beaucoup de place l'an dernier », précise Valérie Brochet. Agreste table de son côté sur une légère augmentation, la surface passant de 48 000 ha à 51 000 ha.

La culture retrouve de l'intérêt aux yeux des agriculteurs, étant moins exigeante en intrants, malgré le récent effritement des prix (le sorgho s'échange en général 5 €/t en-dessous du maïs) et des rendements plus faibles, estiment les représentants de Sorghum ID. Cela justifierait la stabilisation de la sole française de sorgho grain, alors que celle de maïs grain diminue de 7% à 8% entre 2022 et 2023, d'après diverses sources (Agreste, Arvalis Institut du végétal).

En revanche, les surfaces de sorgho ensilage se replieraient annuellement, pour tomber à 31 000 ha, d'après l'organisation. Au total (sorgho grains plus sorgho ensilage), la sole nationale 2023 s'effriterait d'environ 7% par rapport à l'an dernier, à 91 000 ha, selon la même source. « Nous sommes dans un contexte globalement plus difficile pour les cultures de printemps en France cette année », justifie Valérie Brochet. La météo s'est avérée favorable aux cultures d'hiver, générant une hausse de leurs assolements, au détriment de celles de printemps, explique-t-elle. 

Sorghum ID, co-organisatrice de la conférence mondiale du sorgho à Montpellier, espère une hausse des surfaces françaises et européennes dans les années à venir, la culture bénéficiant d'atouts dans un contexte de changement climatique. Néanmoins, la production est encore trop réduite pour développer de grandes filières à l'image du blé ou du maïs, spécialement en France, mais aussi en Europe ou encore aux États-Unis.

Raison pour laquelle les intervenants de divers organismes nationaux (Inrae, Cirad, IRD...) et internationaux (université de l' État du Kansas aux États-Unis, institut éthiopien, sénégalais de recherches agronomiques/agricoles...) ont échangé lors de la conférence afin de faire connaître la culture auprès des différents acteurs (agriculteurs, industriels, consommateurs...), trouver de nouveaux débouchés ou pérenniser d'anciens : meunerie, malterie/brasserie, petfood, nutrition animale, énergie etc. L'objectif : stimuler la demande, afin de développer l'offre.

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