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Meunerie : « Hausse de nos coûts de production de farine d’environ 20 €/t pour les mieux lotis, hors hausse du blé tendre ! »

L’ANMF (l’association nationale de la meunerie française) s’inquiète de la hausse des coûts du blé tendre mais aussi des autres frais en général (électricité, emballage, transport…), réclamant une nécessaire répercussion de la hausse des coûts de production dans le prix de la baguette. Inquiétudes confirmées et détaillées par Simon Artagnan, responsable des achats de céréales de la minoterie Girardeau, lors du forum blé tendre Océan Centre Ouest organisée par Arvalis le 17 mai à la Rochelle.

De gauche à droite, Vincent Forestier, Chef de projet R&D de Pasquier, Simon Artagnan, Responsable des achats de la minoterie Girardeau, Yann Lebeau, Chef de mission Maghreb-Afrique d'Intercéréales, Cathy Hatte Costa Pinto, Directrice Technique et Développement Terrena Nutrition Animale,
© Kévin Cler - La Dépêche-Le Petit Meunier

« Hors hausse des prix du blé tendre, c’est-à-dire en considérant les autres frais (électricité, gasoil/carburant, emballage, ingrédients…), nos coûts de production de farine ont progressé de 20 €/t environ, et ce pour les mieux lotis », s’est exprimé Simon Artagnan, responsable des achats de céréales de la minoterie Girardeau, lors du forum blé tendre Océan Centre Ouest organisé par Arvalis le 17 mai à la Rochelle. Ce dernier précise que pour les plus petits moulins et/ou les moins équipés, consommant davantage d’énergie, cette hausse des frais s’avère encore plus significative.

« Les prix de l’électricité ont augmenté de 50% pour 2023 depuis le début de l’année 2022, correspondant à une hausse du coût de production de la farine de 5 à 10 €/t », détaille Simon Artagnan. Bien entendu, si l’on considère la hausse des prix du blé tendre, la hausse des coûts de production des meuniers est encore bien plus significative. Pendant ce temps, « l’aval ne souhaite pas, pour le moment en tous cas, répercuter la hausse de nos coûts dans la baguette. Nos marges sont donc comprimées », alerte-t-il.

Les inquiétudes des meuniers quant à la qualité de la fertilisation azotée des blés se confirment

Qui dit compression des marges, dit limitation des capacités à investir pour la meunerie, ajoute le responsable des achats de la minoterie Girardeau. Par ailleurs, la hausse des coûts et le manque de disponibilité des fertilisants pourraient inciter les agriculteurs à produire des blés de qualité moindre. « Il ne faudrait pas que cette situation dure sur le long terme, et redonne de mauvaises habitudes aux producteurs français, à savoir privilégier les rendements et les volumes plutôt que la qualité. Des filières seraient menacées, source de destruction de valeur ajoutée, et le consommateur en bout de chaîne se retrouverait avec des produits de qualités moindres. Enfin, la France pourrait de nouveau avoir recours à davantage d'importations de certains blés de qualité, notamment de force, provenant par exemple des États-Unis, du Canada...», prévient Simon Artagnan.

Dans un communiqué du 16 mai, Jean-François Loiseau, président de l’ANMF (association nationale de la meunerie française) a confirmé ces craintes : « cette situation est inédite dans l’histoire de la meunerie et met les entreprises à l’épreuve de la résilience. Il est de la responsabilité de chaque acteur de la chaîne de valeur de prendre en compte l’augmentation historique des coûts, sans quoi les PME et TPE de nos territoires seront en très grande difficulté. La meunerie ne peut plus rogner ses marges comme elle l’a fait ces dernières années. La répercussion de la hausse des coûts tout au long de la chaîne jusqu’au consommateur est vitale. Si ces hausses sont nécessaires, elles n’auront qu’un impact limité sur le produit final : quelques centimes pour la baguette ».

La meunerie française pointe par ailleurs le fait que bon nombre d’entreprises de la filière céréalière ne pourront bénéficier des aides gouvernementales émanant du bouclier énergétique.

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