COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 3 au 10 décembre 2025 - Les prix du colza en baisse sous les 480 €/t, avec une offre mondiale pléthorique
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 3 et le 10 décembre 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 3 et le 10 décembre 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les cours des oléagineux restent sous la pression d’une offre abondante et le marché continue de suivre attentivement le comportement des acheteurs chinois.
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À Chicago, les cours du soja sur le marché à terme du CBOT ont baissé entre le 3 et le 10 décembre de 24,40 cts$/bu sur le contrat de janvier. Les opérateurs sont déçus du rythme acheteur de la Chine et doutent du respect de l’accord commercial signé avec les États-Unis. Avec à peine 3 Mt de fèves américaines achetées, la Maison-Blanche a dû mettre en place un plan d’aide de 12 milliards de dollars pour ses agriculteurs. Dans l’hémisphère sud, les semis brésiliens se terminent dans les temps malgré la présence du phénomène climatique La Niña et de conditions sèches. Les exportations brésiliennes de soja restent sur une bonne dynamique avec des volumes en progression sur novembre et décembre. Par ailleurs, l’origine argentine améliore sa compétitivité avec une baisse des taxes à l’export de -2 %.
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Sur Euronext, les cours du colza ont enregistré des pertes sur la semaine de -1,50 €/t et de -3,75 €/t respectivement sur les contrats de février et mai. Le marché intérieur est déjà bien couvert jusqu’en mars, avec l’usine du Mériot qui s’est déjà retirée du marché sur cette période. Le marché reste lourd avec une offre mondiale en progression avec une hausse de 3 Mt dans le rapport USDA de décembre pour atteindre un volume de 95,27 Mt. L’échéance de mai subit davantage de pression à la baisse avec des surfaces de colza 2026-2027 en UE en progression de 400 000 ha d’après le Coceral.
En tournesol, les prix sont en baisse de 15 €/t depuis le 3 décembre sur la place de référence de Saint-Nazaire et sont incotés sur celle de Bordeaux. Les besoins des acheteurs français sont désormais suffisamment couverts. Désormais, l’activité est au ralenti en attendant la trêve des confiseurs.
Mikaël Juchet
Protéagineux
Activité limitée
La cotation du pois fourrager continue son déclin et a perdu 5 €/t en départ Marne entre le 3 et le 10 décembre. Ceux du pois jaune à destination de l'alimentation humains n'ont pas évolué en rendu usine, dans un marché sans affaire. Sur la Drôme, les disponibilités en pois fourrager sont réduites et les prix restent stables. En départ Pontivy-Guingamp, le prix est reconduit. Sur le marché de l'alimentation animale, l'activité est globalement très limitée et les cours sont nominaux et vendeurs.
En féverole, les cotations pour l'alimentation humaine en rendu Marne sont toujours à 235 €/t. La cotation de la féverole en départ Pontivy-Guingamp est inchangée sur la semaine.
Tourteaux
Des affaires de compléments avant la trêve des confiseurs
Les prix des tourteaux de soja sur le marché français ont continué de chuter en cette semaine du 3 au 10 décembre, perdant entre 8 et 16 €/t selon les échéances et les places de marché. Sur le plan politique, notons l’accord le 4 décembre entre les représentants du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne pour reporter d’une année supplémentaire l'application du règlement européen sur la déforestation importée (RDUE). Cet accord provisoire doit encore être validé dans les prochains jours par les deux institutions.
La prime du tourteau de soja non OGM a reculé sur le rapproché entre le 3 et le 10 décembre. Elle s’établit, à titre indicatif, à 138 €/t sur la période décembre-février et 140 €/t sur la période mars-mai. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise à titre indicatif entre 3 et 4 €/t.
Les prix des tourteaux de colza sur les places hexagonales se sont nettement repliés (entre -7 et -20 €/t), alors que ceux en tournesol ont suivi une tendance légèrement baissière (entre 0 €/t et -2 €/t).
Les acheteurs sont revenus au marché, toutes graines confondues, pour des compléments sur le court terme, avant la trêve des confiseurs. Cependant, les triturateurs attendent que les prix continuent de baisser pour se couvrir sur les longueurs.
Huiles
Marché calme
Les prix des huiles de colza et de tournesol européennes au départ des ports du nord de l'UE et des places de marché françaises évoluent de façon contraire entre le 3 et le 10 décembre, à la baisse en colza et à la hausse en tournesol.
L'huile de soja au départ des ports du nord de l'UE et de France a quant à elle reculé sur la période.
En termes d'activité, le marché hexagonal est calme.
Issues de meunerie
Renchérissement
Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont progressé de 5 €/t entre le 2 et le 9 décembre 2025 en son fin (fin et farine) et farine basse. Les cotations du remoulage demi-blanc et du gruau sont inchangées. Les fabricants d'aliments pour animaux français, qui ont récemment reformulé en faveur des issues de meunerie, effectuent leurs derniers approvisionnements avant la trêve des confiseurs, alors que l'activité meunière ralentit peu à peu.
En Bretagne, les cotations des sons sont sans changement entre le 3 et le 10 décembre 2025, malgré une demande qui se maintient à la veille de la trêve des confiseurs. En Isère, les prix du son sont nominalement reconduit d'une semaine sur l'autre, sur un marché acheteur sans vendeur. En départ Marseille, les prix des sons sont reconduits une fois de plus. Des affaires se traitent.
Coproduits de l'amidonnerie
Tendance baissière
Les prix de la drêche de blé sur le marché français ont perdu 1 €/t sur la période 7 de janvier, entre le 3 et le 10 décembre.
Les prix de la drêche de maïs sur le marché physique français sont nominalement reconduits en départs Saint-Malo et Brest mais en repli de 2 €/t à 3 €/t en départ Gand. Le produit reste non coté en départ Lacq.
Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français ont reculé de 2 €/t sur la période des 7 de janvier entre le 3 et le 10 décembre.
Le niveau d'activité reste calme sur ces produits.
Coproduits laitiers
Prix sans changement
Les cotations de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum pour l'alimentation animale sur le disponible en vrac sont nominalement reconduites entre le 4 et le 11 décembre, faute de nouvelle affaire traitée.
Le marché de la poudre de lait demeure sous tension en prévision de la trêve des confiseurs qui s'étant traditionnellement sur les deux dernières semaines de décembre et la première, voire la deuxième, de janvier. Sur la période janvier-mars, la tendance des prix est à la hausse, en raison d'une forte demande de la part du secteur de l'alimentation animale et d'une offre très limitée (le principal vendeur est en retrait).
En poudre de lactosérum, coproduit de la fabrication du fromage, la baisse des fabrications de spécialités fromagères, pour soutenir leur prix, devrait limiter la disponibilité de ce produits dérivé. Le marché présente actuellement un équilibre entre l'offre et la demande.
Farine de poisson
Statu quo
Les cours de la farine de poisson en origine Amérique du Sud se sont stabilisés entre le 26 novembre et le 3 décembre, toutes origines confondues. Et ce, alors que l'euro se renforce face au dollar.
Produits déshydratés
Cours sans évolution
Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne, sa place de référence, est nominalement reconduit entre le 3 et le 10 décembre. En pulpe de betterave déshydratée, le prix en départ Marne, sa place de référence, n'a également pas évolué sur la semaine. Le marché est globalement calme.
La Chine ouvre son marché à la luzerne déshydratée française
« Nous avons obtenu [...] une ouverture du marché chinois à la luzerne déshydratée », a déclaré le 7 décembre la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dans une interview au quotidien économique Les Echos, une information reprise par nos confrères d'Agra, à la suite d'une visite d’État d'Emmanuel Macron en République populaire de Chine du 3 au 5 décembre 2025. Agra rappelle qu'à l'été 2024, la luzerne déshydratée avait fait l'objet d'une déclaration conjointe franco-chinoise, qui affirmait que les deux pays discutaient de « l'ouverture du marché à la luzerne déshydratée ». En juillet 2024, une équipe des douanes chinoises avait visité la filière française, en Champagne-Ardenne, région qui représente 80 % de la production nationale de luzerne déshydratée. « Cela fait près de six ans qu'on travaille pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché chinois. Ce serait un débouché majeur pour nous », expliquait alors à l'AFP Eric Masset, le président de Luzerne de France qui représente toutes les coopératives de déshydratation de fourrage. Sur les 830 000 tonnes de luzerne déshydratée produites en 2023 - en hausse de 10 % sur un an -, la moitié est consommée en France, 45 % est exporté vers l'Union européenne et la Suisse et 5 % gagne la Corée du Sud, le Japon ou l'Arabie saoudite. Durement touchée par la sécheresse dans ses régions céréalières du nord, la Chine est à la recherche de « granulés pour son cheptel bovin laitier », relève Eric Masset.
Pailles et fourrages
Prix nominalement reconduits
Les prix de la paille (blé, orge) en départ Nord-Est sont nominalement reconduits entre le 3 et le 10 décembre. La marchandise se fait rare cette année. Le marché est calme, ce qui est normal à cette période de l'année.
En foin de Crau, les cotations commerciales et de référence n'ont également pas évolué sur la semaine. Le marché n'est guère plus actif.
La rédaction
À surveiller
Soja
- Baisse de 50 % des exportations états-uniennes
- Exportations brésiliennes en progression en fin de campagne
- Stabilité des stocks dans le rapport USDA de décembre
- Trituration états-unienne dynamique
- Fin des semis brésiliens malgré La Niña
- Report d’un an de la réglementation RDUE
Colza
- Progression de l’offre mondiale 2025-2026
- Hausse des surfaces pour la prochaine récolte 2026
- Acheteurs couverts jusqu’en mars sur le marché français
Tournesol
- Baisse de la demande sur le marché français
- Offre limitée avec des vendeurs avancés dans la commercialisation
- Baisse des achats indiens
- Faiblesse des exportations ukrainiennes
Mikaël Juchet