COT'Hebdo Oléagineux et coproduits

Marché des oléagineux et coproduits du 17 au 24 septembre 2025 - La Chine continue d’éviter le soja états-unien et le canola canadien

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 17 au 24 septembre 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

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Publié le 24 septembre 2025 - Par Mikael Juchet

En soja, les cours sur le CBOT à Chicago ont reculé entre le 17 et le 24 septembre 2025. Alors que la récolte a débuté aux États-Unis, la Chine évite toujours d’acheter de la graine de soja états-unienne. De plus, les acheteurs chinois ont maintenant la possibilité de s’approvisionner à des prix compétitifs auprès de l’Argentine, qui vient de décider de supprimer ses taxes à l’export jusqu’au 31 octobre. Le Brésil profite aussi de cette situation avec d’excellentes exportations, tirées par la demande chinoise. L’Empire du Milieu aurait d’ores et déjà couvert ses besoins de soja jusqu’à décembre.

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Au Canada, les cours du canola à Winnipeg ont baissé depuis une semaine en raison du retard important sur les exportations. La Chine continue de se détourner de la graine canadienne au profit de l’origine australienne. De plus, les dernières négociations commerciales entre le Canada et la Chine n’ont rien donné de concret.

Les cours du colza sur Euronext ont progressé de 2,75 €/t sur le contrat de novembre et ont reculé de 1,25 €/t sur l’échéance de février. L’activité reste faible sur les périodes éloignées et on a assisté à des ajustements de positions sur le rapproché. En UE, les marges de trituration sont bonnes en colza, ce qui active la demande en provenance de l’Ukraine.

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En tournesol oléique, les prix se détendent sur le marché français avec des baisses entre 7,50 €/t et 20 €/t. La nouvelle récolte pèse sur le marché français avec l’apparition de nouveaux vendeurs. La récolte dans le sud de la France est désormais avancée à 70 % avec la confirmation de mauvais rendements, selon les courtiers. Par ailleurs, les usines envisagent de triturer davantage de colza en raison du faible volume de la récolte française et des marges de trituration qui ne sont pas satisfaisantes sur la graine de tournesol.

Une récolte de colza correcte en 2025, selon Terres Inovia

Terres Inovia qualifie de « très satisfaisant » le bilan cultural 2024-2025 en colza . « En 2024-2025, les surfaces de colza ont atteint 1 263 000 ha, soit une baisse de 2,5 % par rapport à 2023-2024 (Source Agreste, juillet 2025). Le rendement aurait néanmoins progressé d’après les experts de Terres Inovia et les informations de terrain obtenues dans différentes régions, se situant autour de 35 à 36 q/ha au plan national, soit +10 % par rapport à la moyenne quinquennale (+5 à 10 q/ha en règle générale). Comme toujours, de grandes variabilités s’observent entre parcelles et bassins de production. Le gradient croissant des niveaux de rendement du Sud vers le Nord du pays se vérifie en 2025. »

La quasi totalité du soja mondial est non-déforestant selon les critères du RDUE

Selon une étude de Sofiprotéol sur l’offre en soja non-déforestant disponible, « l’analyse des images satellites montre que 99 % de la production mondiale de soja (380 Mt en 2022-2023) est considérée comme non-déforestante par le RDUE [Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts, NDLR]. En Amérique latine, seules 4 Mt de soja seraient issues de la déforestation post-2020. » Selon les estimations Oraé Géopolitique d’après MapBiomas/Agrosatélité/Instituts agricoles sud-américains, reprises par Sofiprotéol, « 2 % du soja sud-américain serait considéré comme déforestant par le RDUE (soit 1 % du soja mondial) ». De plus, le Brésil disposerait de 14 Mha de stocks de prairies pour étendre sa production de soja sans déforester davantage. Enfin, l’étude de Sofiprotéol indique que « au-delà de la prime de 30 $/t à 50 $/t déjà pratiquée pour du tourteau de soja non déforestant tracé, les surcoûts associés au RDUE chez les acheteurs européens sont conséquents (temps humain, outils digitaux) ».

Mikaël Juchet et Karine Floquet

Protéagineux

Marché vendeur sans acheteur

Dans la Marne, et départements limitrophes, les prix du pois fourrager ont progressé de +5 €/t entre le 17 et le 24 septembre sur un marché vendeur en l'absence d'acheteur.
Les cotations du pois jaune en rendu Marne n'ont pas évolué, d'une semaine sur l'autre.
Les prix de la féverole sont non cotés en Bretagne, en l'absence d'acheteur. En rendu Marne, les cotations de la féverole sont restés stables sur la semaine.

Selon un communiqué de Terres Univia et Terres Inovia, « si les surfaces semées à l’automne en 2024 étaient en baisse, conséquence d’une campagne 2023/2024 perturbée par une pluviométrie élevée, la récolte 2025 est particulièrement satisfaisante en pois d’hiver, culture qui représente 30 à 35 % des surfaces de pois au niveau national. Le rendement moyen national en pois d’hiver est estimé entre 40 et 45 quintaux/hectare (q/ha) ». Et d'ajouter : « Les premières estimations en pois de printemps font également état d’une campagne satisfaisante avec un rendement moyen national estimé à 35-40 q/ha (...) : rendements de 40 à 55 q/ha pour les semis précoces contre 20 à 30 q/ha pour les semis tardifs, qui ne concernaient qu’une minorité des surfaces ».

Tourteaux

Nette baisse des cours en soja

Les prix des tourteaux de soja sur le marché français ont fortement reculé entre le 17 et le 24 septembre, en raison de la suppression temporaire des taxes à l'exportation en Argentine, ce qui a amélioré la compétitivité de cette origine sur le marché mondial. La prime du tourteau de soja non OGM a progressé de 1 €/t sur les 2 de septembre, pour s'établir à 144 €/t, mais a reculé de 1 €/t sur les 2 de novembre, à 147 €/t. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur l’ensemble des périodes.

Les prix des tourteaux de colza et de tournesol ont évolué de façon contrastée cette semaine, avec une amplitude plus forte en colza qu'en tournesol.

L'activité se concentre en soja. Le marché s'est réactivé sur la période éloignée, à la suite du nouveau report d'une année de la réglementation européenne sur les produits non-déforestant. Le marché est très calme en colza et tournesol.

Huiles

Marché calme

Le marché des huiles est calme. Les prix sont jugés trop chers par les potentiels utilisateurs. Les besoins sont déjà bien couverts sur les 3 de novembre. Dans ce contexte, les acheteurs ne se pressent pas sur le marché.

Issues de meunerie

Tendance baissière

Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont décroché entre le 16 et le 23 septembre 2025, exceptions faites du son fin farine et du remoulage demi-blanc. Le son fin pellet, la farine basse et le gruau ont ainsi perdu 5 €/t. Cette baisse tarifaire s'explique par une reformulation des recettes d'aliments par les industriels de la nutrition animale, au détriment des coproduits minotiers, et un renforcement de l'activité meunière, engendrant une offre plus importante qu'à la sortie de l'été.

En Bretagne, les cotations des sons n'ont pas évolué entre le 17 et le 24 septembre 2025. Quelques affaires se sont encore traitées à ces niveaux de prix.
En Isère, des affaires se sont traitées sur la base des prix enregistrés la semaine dernière.
En région toulousaine, les prix progressent de 10 €/t nominalement.
Sur la zone Marseille, les prix du son fin et des pellets sont restés stables depuis notre précédente mercuriale. La meunerie française est peu active à la vente.

Coproduits de l'amidonnerie

Cours sans changement

les prix de la drêche de blé sur le marché physique français sont restés stables entre le 17 et le 24 septembre.
Les prix de la drêche de maïs sur le marché physique français n'ont pas évolué en départ Saint Malo et départ Brest tandis qu'ils progressent de 1 €/t à 3 €/t en départ Gand.

Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français sont restés stables entre le 17 et le 24 septembre 2025 en départ Lestrem.

Le marché est globalement calme.

Coproduits laitiers

Chute des prix de la poudre de lait

Le prix de la poudre de lait pour l'alimentation animale sur le disponible en vrac a chuté de 220 €/t (-9 %) entre le 18 et le 25 septembre, dans le sillage du marché de l'alimentation humaine. Sur ce secteur, le coproduit laitier, dont le volume disponible est plus important que d'habitude à cette époque de l'année, ne trouve pas preneur à l'exportation ; cependant, la baisse tarifaire pourrait être stoppée par une timide reprise de la demande étrangère.
En poudre de lactosérum pour l'alimentation animale sur le disponible en vrac, le cours a suivi à la marge la tendance baissière de la poudre de lait, ne perdant que 40 €/t (-4 %).
Les cotations de la semaine correspondent aux niveaux tarifaires des réservations d'octobre.

Produits déshydratés

Statu quo

Les prix de la luzerne déshydratée en départ Marne, sa place de référence, ont perdu 3 €/t entre le 17 et le 24 septembre. La quatrième coupe est meilleure que les précédentes en termes de volume.

En pulpe de betterave déshydratée, les prix en départ Marne sont nominalement reconduits.

Le marché est globalement calme.

Pailles et fourrages

Renchérissement des pailles

Les prix de la paille (blé, orge) en départ Nord-Est n'ont pas évolué entre le 17 et le 24 septembre. La marchandise se fait rare cette année alors que la demande est bien présente. Les cours du foin de Crau (commerciaux et de référence) n'ont pas évolué d'une semaine sur l'autre.