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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 12 au 19 novembre 2025 - La Chine continue ses achats de soja au Brésil malgré l’accord commercial avec les États-Unis

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 12 et le 19 novembre 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

© REUSSIR SA

Les cours du soja à Chicago sur le marché à terme du CBOT ont progressé entre le 12 et le 19 septembre avec un gain de 2,60 $/cts sur l’échéance de janvier. Après une hausse des prix importante en début de semaine liée aux achats significatifs de soja états-unien par la Chine, les opérateurs s’interrogent sur ses prochains approvisionnements. En effet, le soja brésilien reste plus compétitif que son concurrent états-unien, ce qui incite les acheteurs chinois à continuer de s’approvisionner massivement en fève auriverde. Tout cela a relégué au second plan le dernier rapport USDA, pourtant très attendu après la fin du shutdown aux États-Unis. Les estimations de stocks mondiaux et états-uniens sont ressorties en baisse.

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Les cours du colza sur Euronext ont repris 5 €/t sur la semaine dans le sillage du soja. Les cours profitent de l’élan de la graine états-unienne, avec le soutien d’une baisse du disponible exportable en Ukraine, en attendant l’arrivée de la récolte australienne. Sur le marché physique français, les primes ont peu évolué alors que la campagne de commercialisation est déjà bien avancée côté vendeur. L’activité est au ralenti malgré des traitées dans un marché qui reste acheteur. Notons la progression des primes de 1 €/t pour la période avril-juin pour le FOB Moselle et la place de Montoir-de-Bretagne.

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Les prix du tournesol hexagonal restent fermes depuis le 12 novembre avec des gains de 12,5 €/t sur la période janvier-mars en rendu Saint-Nazaire en qualité oléique. Le tournesol classique progresse de son côté de 10 €/t et 20 €/t sur les places de Bordeaux et Saint-Nazaire. Le manque d’offre dans l’Hexagone continue d’alimenter la tension sur le marché français. Après une brève accalmie, quelques demandes ressortent dans un volume d’activité réduit.

Agreste a publié, le 12 novembre, ses estimations de récolte pour 2025 au 1er novembre. « Avec un rendement national juste sous les 21 q/ha (- 0,3 q/ha par rapport au mois dernier), la production de tournesol en 2025 resterait sous les 1,5 Mt (1,435 Mt) : elle diminuerait de 3 % sur un an et se situerait 19 % en dessous de la moyenne des cinq années précédentes », indique l’agence gouvernementale, qui poursuit : « La production de soja est revue en hausse, à 0,39 Mt, du fait d’un rendement révisé à 25,8 q/ha (+ 1,1 q/ha par rapport à la précédente prévision) ». 

Mikaël Juchet

 

Protéagineux

Baisse des cours dans la Marne

Les prix du pois (jaune et fourrager) ont peu évolué cette semaine, entre le 12 et le 19 novembre. Les cotations du pois fourrager perdent 3 €/t dans la Marne et sont incotés dans la Somme. Ceux du pois jaune sont toujours à 280 €/t rendu Marne. En Bretagne, les pois et féveroles regagnent en intérêt, les prix des tourteaux de soja étant remontés avec le potentiel report d’un an, au 1er janvier 2027, de l’entrée en vigueur du règlement européen sur la déforestation importée (RDUE). Dans l'Est, les prix des féveroles sont restés stables.

L'activité sur le marché des protéagineux est toujours limitée.

Tourteaux

Revirement à la hausse des cours en soja

Les tourteaux de soja sur le marché français ne sont que très partiellement cotés en cette semaine du 5 et le 12 novembre (en hausse d'une semaine sur l'autre sur les places cotées), et ce, pour la cinquième semaine consécutive, les gros négociants attendant la décision finale de l'Union européenne concernant l'application du règlement européen sur la déforestation importée (RDUE) pour opérer leur approvisionnement en tourteau de soja. A noter que les Etats-membres de l’Union européenne ont demandé, le 19 novembre, le report d’un an, au 1er janvier 2027, de l’entrée en vigueur du RDUE.
La prime du tourteau de soja non OGM a suivi une tendance haussière entre le 12 et le 19 novembre. Elle s’établit à 138 €/t sur novembre-décembre, 136 €/t sur janvier et à 140 €/t sur les 3 de février. La prime pour le tourteau de soja mass balance est inchangée, comprise entre 3 et 4 €/t sur l’ensemble des périodes.

Les prix des tourteaux de colza sur les places hexagonales se replient, alors que ceux en tournesol sont stables à haussiers sur la semaine.

Les fabricants d’aliments pour animaux opèrent des compléments au coup par coup, dans l'attente de la date effective d'application du RDUE.

Huiles

Marché calme

Les prix des huiles de colza et de tournesol métropolitaines ont tendance à reculer sur la rapproché mais se raffermir sur l'éloigné entre le 5 et le 12 novembre.

En termes d'activité, on enregistre quelques compléments jusqu'en fin décembre. 

Issues de meunerie

Revirement à la baisse des prix franciliens

Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont suivi une tendance baissière entre le 11 et le 18 novembre 2025. Ils ont perdu 7 €/t en son fin farine, 3 €/t en son fin pellet et remoulage demi-blanc, ceux de la farine basse et du gruau n'ayant pas évolué d'une semaine sur l'autre. Le marché se caractérise par un net ralentissement de la demande de la part des fabricants d'aliments pour animaux, alors que la meunerie tourne à plein régime. Résultat, le marché est vendeur. 

En Bretagne, les cotations des sons ont perdu 6 €/t entre le 12 et le 19 novembre 2025, suivant le repli tarifaire du marché francilien. La demande des fabricants d'aliments pour animaux est limitée. En Isère, des affaires se sont traitées au niveau de prix enregistré la semaine passée. En départ Marseille, les prix des sons sont restés stables comme depuis plusieurs mois, avec toujours quelques petits volumes de traités dans des camions isolés vers l'Espagne. De même sur le Sud-Ouest.

Coproduits de l'amidonnerie

Hausse des prix en drêches de blé

Les prix de la drêche de blé sur le marché français ont gagné respectivement 2 €/t et 1 €/t sur les périodes novembre-décembre et  janvier-juillet entre le 12 et le 19 novembre, en raison du renchérissement du blé sur le marché à terme d'Euronext. 

Les prix de la drêche de maïs sur le marché physique français sont restés globalement stables sur Saint-Malo. Les prix en départ Gand sont légèrement baissiers sur les 3 de février et les 3 de mai avec des pertes de 1 €/t. Le produit est non coté sur Lacq. 

Les cours du corn gluten feed sur le marché physique français ont repris 1 et 4 €/t entre le 12 et le 19 novembre sur les périodes novembre-décembre et janvier-juillet. 

Le niveau d'activité reste calme sur ces produits.

Coproduits laitiers

Net renchérissement

Les cotations de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum pour l'alimentation animale sur le disponible en vrac ont progressé de respectivement 30 €/t et 25 €/t entre le 13 et le 20 novembre. Ces prix correspondent aux réservations du mois de décembre. A noter cependant, une affaire traitée à 2100 €/t sur la période novembre-décembre en poudre de lait. 
Le marché de la poudre de lait est sous tension, en raison d'un afflux de demande notamment étrangère, et devrait le rester dans les deux semaines à venir, en prévision de la trêve des confiseurs qui s'étant traditionnellement sur les deux dernières semaines de décembre et la première, voire la deuxième, de janvier. En poudre de lactosérum, coproduit de la fabrication du fromage, la baisse des fabrications de spécialités fromagères, pour soutenir leur prix, devrait limiter la disponibilité de ce produits dérivé, avec une tendance tarifaire sous-jacente à la hausse. Le tout, dans un contexte de collecte laitière qui demeure élevée.

Farine de poisson

Marché sous tension

Les cours de la farine de poisson ont progressé entre le 5 et le 12 novembre, entre +50 €/t et +90 €/t en origine Amérique du Sud, et +10 €/t en origine Scandinavie. Les premiers jours de pêche au Pérou sont encourageants mais le marché reste sous extrême tension et les prix sont en forte hausse.

Produits déshydratés

Cours sans évolution

Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne, sa place de référence, est nominalement reconduit entre le 12 et le 19 novembre. En pulpe de betterave déshydratée, le prix en départ Marne, sa place de référence, n'a également pas évolué sur la semaine. Le marché est globalement calme. 

Agreste a publié, le 12 novembre, ses estimations de production pour 2025 au 1er novembre. « Dans les Hauts-de-France, plus de la moitié des surfaces de betteraves industrielles sont désormais récoltées. À ce stade de la campagne, la production française en 2025 est évaluée à 33,7 Mt, soit 0,5 Mt en dessous de la précédente estimation en raison d’une prévision de rendement national abaissée à un peu moins de 85 t/ha ; elle serait toujours en hausse par rapport à 2024 (+ 3,5 %) », indique l’agence gouvernementale.

Pailles et fourrages

Prix nominalement reconduits

Les prix de la paille (blé, orge) en départ Nord-Est sont nominalement reconduits entre le 12 et le 19 novembre. La marchandise se fait rare cette année. Le marché est calme. 

En foin de Crau, les cotations commerciales et de référence n'ont également pas évolué sur la semaine. Le marché n'est guère actif.

La rédaction

À surveiller

Soja

  • Importants achats chinois de soja brésilien.
  • Vente de 792 000 t de soja états-unien à la Chine.
  • Compétitivité des fèves brésiliennes.
  • Baisse des stocks mondiaux dans le rapport USDA.
  • Conditions sèches dans certaines régions en Argentine et inondation dans d’autres.
  • Production 2025-2026 record attendue au Brésil.
  • Prochaine entrée en vigueur du RDUE.

Colza

  • Commercialisation bien avancée, manque d’offre.
  • Baisse des exportations et hausse de la trituration en Ukraine.
  • Récolte australienne en cours.

Tournesol

  • Commercialisation bien avancée, manque d’offre.
  • Faiblesse de la récolte ukrainienne.
  • Ralentissement des achats indiens.
  • Bonne tenue des prix des huiles.

Mikaël Juchet

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