COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 6 au 13 août 2025 - Les récoltes mondiales ne cessent d’être réévaluées à la hausse, pesant sur les prix
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 6 et le 13 août 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 6 et le 13 août 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cotations du blé meunier ont cédé du terrain entre le 6 et le 13 août. La baisse se montait à 3 €/t sur l’échéance septembre d’Euronext, 5,75 €/t sur décembre et 6,25 €/t sur mars et mai. L’échéance septembre est de moins en moins utilisée comme indexation sur les marchés physiques, malgré l’effacement de son écart avec décembre. Les échos de la récolte de blé tendre sont quasiment tous positifs en Europe. Stratégie Grains a ainsi relevé sa prévision de production pour l’Union européenne à 132,8 Mt. En France, Agreste a fait de même, évaluant la récolte française à 33,1 Mt. Sur le plan de la qualité, FranceAgriMer a communiqué sur des qualités jugées satisfaisantes en blé tendre, avec des taux protéiques compris entre 10,5 et 11,5 %, des poids spécifiques élevés entre 77 et 80 kg/hl et de bons temps de chute de Hagberg. Outre-Rhin, la moisson connaît en revanche un certain délai, tandis que la sécheresse pourrait pénaliser les résultats de récolte en Grande-Bretagne.
Du côté du pourtour de la mer Noire, même son de cloche de la part des analystes : SovEcon voit maintenant la récolte à 85,2 Mt en Russie, contre 84,5 Mt pour Ikar, les deux structures ayant relevé leurs prévisions après ProZerno la semaine dernière. En Bulgarie, la récolte est terminée et en hausse d’un an sur l’autre. Les moissons ont également bien progressé en Ukraine, mais restent en retard en Russie à 40 % des surfaces. Toujours en Ukraine, l’agence APK-Inform a quant à elle revu en baisse la production de blé du pays, à 19,7 Mt. Les céréales commencent à affluer vers les ports ukrainiens.
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Aux États-Unis, la récolte de blé d’hiver se poursuit normalement. L’USDA a tout de même révisé en baisse les stocks fin de campagne 2025-2026 pour les États-Unis et le monde, dans son dernier rapport mensuel. Mais le blé états-unien reste le moins cher sur les marchés mondiaux.
Du côté des importateurs, peu d’activité est à signaler à part un achat tunisien de 75 000 t de blé meunier. À l’exportation, le démarrage de la nouvelle campagne pour le groupe BZ se fait en douceur, mais l’activité de son terminal portuaire dédié sur le port de Rouen a « fortement accéléré ces dernières semaines, suite aux problèmes de qualité et de disponibilités dans les autres origines compétitrices de la nôtre ». On a assisté à un enchaînement de chargements de blé, d’orge ou encore de colza. Le groupe BZ estime en revanche, que, côté marchés, « les prix restent pour le moment sous pression baissière, avec une tension logistique qui ne pourrait être que passagère ».
Sur le marché physique français, l’activité est limitée vu la période. Les primes évoluent peu.
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La campagne 2025-2026 présente un important disponible exportable
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 6 et le 13 août. Les dégagements céréaliers sur le port de Rouen se poursuivent à un rythme soutenu. La campagne 2025-2026 présente un important disponible exportable, contrairement à l’exercice commercial précédent. Cependant, le manque de cale multiplie les défauts d'exécution et de nouveaux chargeurs, attirés par la voie d'eau, ne trouvent pas de bateaux. Sur l’intracommunautaire, l’activité est maussade.
Navigation normale sur le Rhin
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. La navigation se déroule pour l'instant normalement mais le niveau du fleuve baisse rapidement, ce qui laisse présager que la semaine prochaine s'appliqueront des majorations de prix pour cause de basses eaux.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Le niveau de production record aux États-Unis pèse sur les prix mondiaux
L’information majeure du dernier rapport de l’USDA sur l’offre et la demande agricoles mondiales en céréales consistait en la nette révision en hausse de la production de maïs aux Etats-Unis, maintenant attendue à 425,3 Mt. La sole états-unienne de maïs a d’ailleurs bénéficié de la baisse des surfaces en soja. Les conditions de culture restent très bonnes dans le pays, même si elles se sont légèrement dégradées cette semaine. Les cours du maïs à Chicago plongeaient ainsi sur la période, de même que ceux de son homologue européen, qui a reculé de 5 €/t sur novembre, 4,25 €/t sur mars et 4 €/t sur juin.
Les prix européens subissaient de fait largement la pression de la récolte mondiale attendue très abondante, et ce d’autant plus que l’agence APK-Inform a relevé sa prévision de récolte pour l’Ukraine. Cependant, les conditions de culture restent peu favorables, avec le retour des fortes chaleurs sur les zones de culture du maïs en Europe. Stratégie Grains révisait ainsi sa prévision à 55,9 Mt pour la moisson européenne, en baisse. De son côté, FranceAgriMer dégradait également les conditions de culture en France. La marchandise française est peu compétitive sur les marchés européens, le maïs d’importation étant proposé à un prix plus avantageux.
Orge fourragère
Activité portuaire
Les primes se sont raffermies sur le portuaire cette semaine, avec un peu de demande à l’exportation. Les qualités sont jugées excellentes par FranceAgriMer, qui rapporte des taux protéiques compris entre 9,5 et 10,5 % en orge d’hiver, 9,8 et 10,8 % en orge de printemps, ainsi que de très bons poids spécifiques et calibrages.
Orge de brasserie
Marché baissier
En orge de brasserie, les prix continuent de reculer en récolte 2025 et se replient en récolte 2026 entre le 6 et le 13 août, toutes variétés confondues. Le marché est très calme en ce milieu de semaine, acheteurs et vendeurs n'étant pas sur la même longueur d'onde.
Blé dur
La France peu compétitive à l’exportation
Malgré les bonnes qualités de cette année, le blé dur français reste trop cher par rapport aux autres origines européennes comme la Grèce. Les exportations de l’Union européenne vers les pays tiers rebondissent d’ailleurs sur ce début de campagne, avec les meilleures récoltes en Méditerranée. En France, les taux protéiques sont à la limite, les poids spécifiques bons à très bons entre 78 et 80 kg/hl, et la prévalence de la moucheture et du mitadin suffisamment faible, selon FranceAgriMer. Agreste a relevé la récolte française à 11,957 Mt. Sur les marchés internationaux, notons le dynamisme du Kazakhstan ces derniers mois.
Céréales secondaires
Tendance baissière
Les prix de l'avoine blanche n'évoluent pas entre le 6 et le 13 août. On cote cette semaine des poids spécifiques autour de 52 kg/hl dans le Nord-Est en avoine noire. Les cotations du triticale cèdent 3 €/t sur toutes les places de cotation. Le seigle est toujours incoté pour le moment.
En Bretagne, le prix de l'avoine noire est en baisse de 5 €/t sur la semaine en rendu Pontivy-Guingamp.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Progression de la récolte russe
- Dynamisme des exportations au départ de la mer Noire
- État des blé de printemps au Nord des États-Unis et au Canada
- Demande pour le blé états-unien
Orges
- Regain d'activité sur les ports français
- Demande chinoise en orge
- Qualités brassicoles des orges de printemps
Maïs
- Conséquence de la tendance baissière des cours états-uniens sur les exportations du pays
- Impact des fortes chaleurs en France et en Europe
- Manque de compétitivité du maïs français à l'exportation
- Niveau de la récolte brésilienne
Adèle d'Humières