COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 2 au 9 juillet 2025 - Les récoltes mondiales de blé sont attendues abondantes
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 2 et le 9 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 2 et le 9 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les prix du blé ont gagné 1 €/t sur l’échéance septembre sur Euronext entre le 2 et le 9 juillet, tandis qu’ils cédaient 0,5 €/t sur décembre et mars et 1,5 €/t sur mai 2026. Sur le dégagement, les primes se maintiennent et la rétention des vendeurs a fini par infléchir la chute des cours sur septembre. L’écart reste cependant de 9,25 €/t entre septembre et décembre, pas de quoi précipiter les ventes.
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Les récoltes en Europe sont attendues très bonnes, que ce soit en Europe du Sud, en Roumanie et en Bulgarie, en Allemagne ou dans les pays baltes. La moisson russe s’annonce également abondante, et la Russie a d’ailleurs supprimé sa taxe à l’export sur le blé depuis le 9 juillet, ce qui devrait accentuer la concurrence. Notons d’ailleurs que les écarts de prix entre la mer Noire et l’Union européenne sont moins importants que l’an passé. Par ailleurs, les contingents ont été relevés pour le blé ukrainien.
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Aux États-Unis, les conditions de culture sont supérieures à la moyenne et les qualités devraient être bonnes. L’Indonésie a par ailleurs signé un accord avec le pays de l’oncle Sam pour l’achat de 2 Mt de blé via des appels d’offres.
Du côté des importateurs, la Turquie devrait importer plus de 10 Mt de blé cette année, selon l’USDA.
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En France, les retours du terrain continuent de faire état de bons rendements et poids spécifiques. En revanche, plusieurs coopératives dont Axéréal et Océalia font état de taux protéiques limite sous les 11 %. En revanche, le 11 mini devrait être tenu dans l’Est par le jeu des mélanges. Les ventes sont rares. La rétention des agriculteurs reste importante, et les fabricants d’aliments, qui pour la plupart sont aussi collecteurs, sont peu présents. On note un peu d’activité export sur La Pallice.
La grande écluse de Coudray est hors service
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial ont fortement progressé sur le trajet Pont-Saint-Maxence/Rouen entre le 2 et le 9 juillet. L’écluse principale de Coudray, en amont de Corbeil, est en panne depuis le 5 juillet au soir. Les bateaux peuvent passer par la petite écluse, avec une baisse de 40 % de la capacité d’emport, en raison d’un tirant d’eau de 1,80 mètre. Dans ce contexte, 6 bateaux, contenant principalement des céréales à destination de la meunerie parisienne et des terminaux portuaires de Rouen, sont bloqués en amont de l’écluse (un de 4 000 t, un de 1 500 t, un de 1 200 t et deux de 660 t). Voies navigables de France a déclaré que la grande écluse ne sera pas remise en service avant le 21 juillet. Les chargeurs de céréales craignent que les travaux ne prennent plus de temps. Ils sont à la recherche de solutions logistiques pour alléger les cales des bateaux bloqués, dans un contexte de faible disponibilité en camions, accaparés par les moissons. Sur l’intracommunautaire, les prix du fret fluvial ont légèrement reculé, faute d’activité.
Surcoûts de 60 % pour cause de basses eaux sur le Rhin.
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau ont été corrigé. Par ailleurs, le niveau du fleuve continue de baisser régulièrement, faute de pluies. La situation devient préoccupante, avec des majorations du coût de fret liées aux basses eaux de 60 %. Si la navigation est difficile sur le Rhin pour cause d'étiage, la circulation s'effectue d'une façon dégradée sur la Moselle, à la suite d'un incident sur une écluse.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Les pluies soulagent les maïs français
Les prix du maïs ont gagné 0,25 €/t sur l’échéance août sur Euronext entre le 2 et le 9 juillet, et ont cédé 1,5 €/t pour la nouvelle récolte. Si les conditions de cultures avaient été dégradées par FranceAgriMer avec la vague de chaleur de la semaine passée, les précipitations du week-end ont cependant soulagé les plantes. Arvalis tient cependant à alerter sur la précocité de la floraison cette année. La rétention persiste avec l’incertitude sur le niveau de la récolte. Les primes sont intéressantes en Vendée et en Poitou-Charentes, mais les fabricants sont déjà largement couverts.
Aux États-Unis, les cours ont reculé à Chicago, toujours sous la pression de l’offre mondiale pléthorique. Les conditions de culture sont toujours supérieures à la moyenne, et la récolte brésilienne progresse. La faible présence de la Chine n’améliore pas le tableau, de même que le report au 1er août des accords douaniers de Donald Trump.
Orge fourragère
La Chine devrait limiter ses importations cette campagne
D’après l’USDA, le gouvernement chinois chercherait à limiter ses importations de grains. Un achat de 500 à 700 000 t d’orge ukrainienne a cependant été conclu. En France, les rendements sont toujours estimés très bons. Dans le Sud-Est, on cote maintenant pour des PS à 65-67 kg/hL, sans prime. Les chargements en cours pour la Chine maintiennent les primes.
Orge de brasserie
Evolution contrastée
En orge de brasserie, les prix sur la récolte 2025 ont de nouveau reculé entre le 25 juin et le 2 juillet en variété de printemps (-4 €/t à -7 €/t), mais progressé en variété d’hiver (+3 €/t à +5 €/t). En récolte 2026, les cotations ont encore gagné du terrain d'une semaine sur l'autre, gagnant entre 14 €/t et 15 €/t en variétés de printemps, voire entre 24 €/t et 26 €/t en variété d'hiver. Des affaires se sont traitées, toutes variétés confondues. Les travaux de récoltes en Bourgogne, Champagne et Lorraine sont à l'arrêt depuis dimanche en raison des précipitations.
Blé dur
Peu d’activité
Le marché est calme en blé dur cette semaine. Arterris fait état de rendements légèrement décevants dans le Sud-Est.
Céréales secondaires
La nouvelle récolte est de plus en plus cotée
Les prix de l'avoine blanche sont cotés à 180 €/t en départ Marne pour un PS de 48 kg/hl. Le prix de l’avoine noire en rendu Pontivy-Guingamp cède 3 €/t. Dans la Marne, on a désormais de cotations sur la nouvelle récolte (51-52 kg/hl de PS) à 200 €/t. Les prix du triticale gagnent entre 3 et 8 €/t selon les places de marché. Le seigle est toujours non coté pour le moment.
Sucre
Progression des cotations
Les prix du sucre ont légèrement progressé pendant la semaine écoulée en sucre brut et en sucre raffiné. Les annonces des organisations de producteurs de sucre au Brésil, indiquant des baisses de production sur la campagne 2025/2026 cumulés à une récolte définitive sur 2024/2025 en légère baisse, ont donné un peu de dynamisme au marché. Mais la tendance longue est toujours baissière avec notamment des améliorations des conditions de culture au Brésil et toujours un énorme potentiel exportateur chez certains pays comme l’Inde et la Thaïlande. En France, après l’annonce de la Commission européenne sur les quotas d’importations de sucre en provenance d’Ukraine, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) estime, dans un communiqué du 7 juillet, que « la pilule est amère » : dans le nouvel accord, l’Ukraine pourra exporter 100 000 tonnes par an vers l’UE contre 262 000 t précédemment mais bien au-dessus des 20 070 t d’avant-guerre. La CGB dénonce également les conditions de production en Ukraine qui utilisent « 30 produits phytosanitaires interdits en Europe, parfois depuis plusieurs dizaines d’années ». Le prix du sucre brut a terminé en hausse (16,67 cts$/livre le 7 juillet 2025 contre 16,21 cts$/livre le 30 juin) et celui du sucre raffiné aussi (472,95 $/t le 7 juillet 2025 contre 469 $/t le 30 juin).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Taux de protéines un peu justes dans certaines zones en France
- Décote sur Rouen pour du blé à 10,5 % de protéines
- Progression des récoltes en France
- Rapport de l'USDA sur l'offre et la demande mondiale à paraître vendredi
Orges
- Taux protéiques en orges de brasserie, jugés un peu faibles.
- Fin des récoltes en France
- Faible présence de la Chine aux achats
Maïs
- Rapport de la Conab brésilienne sur la récolte à paraître à l'heure où nous écrivons ces lignes
- Rétention des agriculteurs français
- Conditions de culture en France et conséquences des fortes chaleurs sur la floraison
- Avancée de la récolte au Brésil
Adèle d'Humières