COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 24 septembre au 1er octobre 2025 - La baisse des prix du blé se poursuit et s’intensifie
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 24 septembre au 1er octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 24 septembre au 1er octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les semaines passent et se ressemblent… Les cours du blé meunier ont cédé 2,75 €/t sur l’échéance décembre d’Euronext, 4,5 €/t sur mars et 4,25 €/t sur mai. Les marchandises européennes n’intéressent toujours pas grand monde, au vu de l’abondance de l’offre mondiale. La production a ainsi été revue en hausse en Russie et dans l’Union européenne. La météo sur les cultures en cours de semis est tout aussi positive, avec peut-être quelques zones de sécheresse en Russie. On s’oriente toujours vers un bilan mondial, européen et français lourd en blé, ce qui pèse sur les cotations. La Russie et l’Ukraine, pour rattraper leur retard de début de campagne, se montrent très agressives sur les prix et raflent la mise sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, ce qui n’arrange rien.
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Sur le marché physique français, les prix se sont repliés dans le sillage des marchés à terme ; la hausse de la prime atténuant leur baisse. La rétention des vendeurs reste forte et soutient la prime, mais qu’adviendra-t-il quand les volumes finiront par se retrouver sur le marché ? On constate un peu de demande sur le rapproché en blé fourrager pour des compléments, mais le marché reste bloqué sur les longueurs au Nord de la Loire. Dans le Sud de la France en revanche, les fabricants français sont ressortis à l’achat sur janvier-juin. L’activité portuaire se borne à l’exécution des contrats, et les primes évoluent peu en blé de meunerie. Du côté des amidonniers, les industriels sont déjà bien couverts sur la récolte 2025 et les affaires n’ont pas encore débuté sur la récolte 2026. Les pays du Nord communautaire sont aux abonnés absents.
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Aux États-Unis, les prix se sont également repliés sur les marchés à terme, plombés par des stocks trimestriels ressortis supérieurs aux attentes et par des rendements révisés en hausse par l’USDA. Le pays a tout de même la chance, lui, d’avoir fait preuve d’un rythme d’exportation soutenu, inédit depuis 2017-2018 sur le début de campagne.
Ralentissement de l'activité fluviale sur Rouen
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 24 septembre et le 1er octobre 2025. Sur le port du Rouen, l’activité à l’exportation ralentit : l'accalmie pressentie à partir de la mi-octobre jusqu'à la fin de l'année se confirme. Sur l’intracommunautaire, les trajets sont peu nombreux, comme à l’ordinaire en cette période de l’année.
Rien à signaler sur le Rhin
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. La navigation sur le fleuve se déroule normalement : aucun phénomène de basses ou de hautes eaux à signaler actuellement.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Même situation sur le maïs
Les prix du maïs, comme ceux du blé, se sont inclinés entre le 24 septembre et le 1er octobre. Sur Euronext, ils ont perdu 5,25 €/t sur l’échéance novembre, 5,75 €/t sur mars et 6,5 €/t sur juin. Ils se sont aussi repliés sur le CBOT. Comme en blé, l’offre mondiale s’annonce très abondante. Les chiffres de stocks trimestriels de l’USDA, ressortis supérieurs aux attentes, ont largement contribué à ce recul. Les conditions de semis sont favorables en Amérique du Sud, et la Bourse de Buenos Aires s’attend même à un record pour la production 2025-2026 en Argentine. Par ailleurs, on signale la suppression du dispositif d’exemption de taxes à l’exportation en Argentine. Les perspectives sont beaucoup moins favorables en Europe, mais las, elles ne parviennent pas à changer la tendance. En France, les échos se font de moins en moins positifs sur la moisson. La zone des Pays de Loire serait « sinistrée », selon un courtier. Dans le Sud-Ouest, on s’attendait déjà à de mauvais rendements sur les surfaces en sec (avec des rendements aussi bas que 20 à 30 q/ha dans certaines parcelles), mais des inquiétudes viennent aussi à poindre sur les zones irriguées.
Sur le marché physique français, les cours se sont effondrés sur le Rhin ces derniers jours. Le spread en maïs recule, mais il reste trop cher en formulation, ce qui dirige les primes à la baisse sur la récolte 2025.
Orge fourragère
Baisse des cours
Les cotations de l’orge fourragère ont suivi celles du blé et du maïs à la baisse sur les marchés physiques français. Les primes se maintiennent à peu près sur les ports. Les expéditions d’orge de l’Union européenne sont en revanche en avance sur celles de l’an passé à date.
Orge de brasserie
Baisse de la prix
En orge de brasserie, les prix sur le marché physique français ont reculé entre le 24 septembre et le 1er octobre, toutes variétés et toutes récoltes confondues. Des contrats se traitent à des prix compris dans une large fourchette. Le marché est compliqué à appréhender.
Blé dur
La chute des prix se poursuit sans s’arrêter
Les cotations françaises du blé dur s’inscrivent elles aussi en baisse sur la semaine, faute de demande dans un contexte d’offre mondiale plus que satisfaisante. Les importateurs italiens boudent le blé français. Les semouleries françaises sont couvertes jusqu’à la fin de l’année. L’AGPB s’inquiète du montant de l’aide à la production en blé dur annoncée l’été dernier. À signaler également, la vente en cours du terminal céréalier à Port-la-Nouvelle.
Céréales secondaires
Marché calme
Les cours de l'avoine blanche s'établissent à 160 €/t dans les Ardennes. Le marché est quasi-inexistant.
Les cotations de l'avoine noire sont restés stables en départ Pontivy/Guingamp sur le rapproché à 160 €/t avec quelques affaires traitées. Sur l'Est et la Bourgogne, ils n'ont pas évolué non plus. Les acheteurs sont absents sur ce marché.
En triticale, la prime reste stable sur la semaine à -14 €/t avec un prix de 169 €/t sur Pontivy avec quelques affaires traitées. Dans le sud-ouest, le prix du triticale est de 176 €/t en nominal avec une prime stable de -7 €/t. Dans le Massif Central, le Centre et le Rhône-Alpes, on observe une baisse des prix.
Sucre
Hausse tarifaire
Les prix du sucre ont repris des couleurs pendant la semaine du 22 au 29 septembre, tant en sucre brut qu’en sucre raffiné. Drôle de semaine pour le sucre dont les cours ont touché des plus bas niveaux depuis quatre ans au début de la semaine écoulée avant de rebondir et de terminer en hausse sur la semaine. Pourtant, les informations de marché indiquent toutes un environnement baissier, et ce depuis plusieurs mois. Mardi 23, le cabinet d’analyses confirmait cette tendance en annonçant un surplus de production mondial de 2,8 Mt pour la saison 2025/2026 contre un déficit de production de 4,7 Mt pour la campagne 2024/2025. Face à une offre abondante et à une demande normale s’ajoute le fait que des volumes importants de cannes à sucre ordinairement destinés à l’industrie de l’éthanol sont orientés vers la fabrication de sucre, plus rémunératrice à ce jour. Un trader de chez Sucden a également annoncé récemment que l’Inde réorienterait 4 Mt de matières premières destinées au sucre vers l’éthanol mais que cela ne suffirait pas à réduire l’excédent de production global du pays. Le prix du sucre brut a terminé en hausse donc (16,15 cts$/livre le 29 septembre contre 15,57 cts$/livre le 22) et celui du sucre raffiné aussi (459,55 $/t le 29 septembre 2025 contre 447,80 $/t le 22).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Zones sèches en Russie et aux États-Unis.
- Demande d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient en blé ukrainien.
- Concurrence russe pour les origines françaises.
- Éventuelle influence de la géopolitique sur la rétention des agriculteurs français.
Orges
- Annulation espérée par la Russie des restrictions d'importation de la Chine en orge et en blé.
- Demande sur les ports français.
- Intérêt acheteur italien en orge et maïs.
Maïs
- Conditions de culture en Amérique du Sud.
- Niveau des rendements en France et avancement des moissons.
- Conséquences du shutdown de l'administration états-unienne sur la publication des chiffres officiels.
Adèle d'Humières