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COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 17 au 24 septembre 2025 - La demande internationale se réveille mais profite à la mer Noire

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 17 au 24 septembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont cédé 1,75 €/t sur Euronext entre le 17 et le 24 septembre sur l’échéance décembre, 1,25 €/t sur mars et 1,25 €/t sur mai. La récolte européenne est toujours attendue très abondante, avec cette fois une révision en hausse de la part du Coceral. De plus, le niveau élevé de l’euro par rapport au dollar pénalise la compétitivité des exportations européennes et joue donc à la baisse. Les exportations de l’Union européenne restent en retrait par rapport à l’an passé sur ce début de campagne. Du côté des importateurs, l’Iran a réalisé un achat de blé russe, l’Algérie a acheté 500 000 t de blé meunier (probablement en provenance de la mer Noire), et l’Égypte est également présente aux achats. Ce sursaut de la demande profite principalement aux origines mer Noire et notamment à la Russie. L’augmentation de la taxe à l’exportation russe en blé tendre et les conditions sèches pour les semis dans le sud-est de l’Ukraine et dans la partie de la Russie proche de la mer Noire n’ont pas infléchi les prix. Signalons que l’attaché états-unien au Caire estime les besoins d’importation de l’Égypte à 12,7 Mt pour 2025-2026, contre 13 Mt selon l’USDA.

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Aux États-Unis, les cotations du blé ont reculé d’une semaine sur l’autre, faisant écho à l’abondance de la récolte mondiale, notamment en Australie. Les semis d’hiver affichent une progression dans la moyenne. Le Conseil international des céréales (CIC) a d’ailleurs relevé une fois de plus la production mondiale ainsi que le niveau des stocks de report.

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Sur le marché physique français, les prix ont cédé du terrain sur les ports, dans le sillage du marché à terme. Ceux du blé fourrager n’ont pas évolué, avec la remontée des primes par rapport à Euronext pour attirer les vendeurs. Les volumes traités restent faibles. Les fabricants d’aliments pour animaux sont couverts sur la fin de l’année.

Maintien de l'activité fluviale sur Rouen

Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 10 et le 17 septembre 2025. Sur le port du Rouen, l’activité à l’exportation se maintient pour l’instant ; une accalmie est pressentie à partir de la mi-octobre. Sur l’intracommunautaire, les trajets sont peu nombreux, comme à l’ordinaire en cette période de l’année.

Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. La navigation sur le fleuve se déroule normalement. Les niveaux d’eau sont à la hausse avec les récentes précipitations, ce qui est de bon augure à l'approche de la récolte de maïs.

Adèle d'Humières et Karine Floquet

Maïs

La levée des taxes à l’exportation argentines pèse sur les prix mondiaux

Les cours du maïs ont baissé de façon plus prononcée que le blé entre le 17 et le 24 septembre, perdant 3,5 €/t sur l’échéance novembre, 3 €/t sur mars et 2,75 €/t sur juin. À Chicago, les cotations se sont également inclinées sur la semaine. La suppression de la taxe à l’exportation sur le maïs en Argentine a fortement joué sur les prix mondiaux, et ce dans un contexte de récolte mondiale abondante. Le Conseil international des céréales a tout de même abaissé son estimation de production dans le monde, mais a laissé stables les stocks de report. Dans l’Union européenne, le Coceral a aussi revu en baisse le rendement. Les récoltes débutent normalement en Ukraine et aux États-Unis. En France, les échos de la profession réunie au Space font remonter l’absence de risque mycotoxines.

Sur le marché physique français, les prix ont suivi à la baisse. Seuls ceux départ sud est ont été épargnés, avec une demande italienne présente, mais contrariée par des problèmes de disponibilité de camions.

Orge fourragère

Les exportations européennes plus dynamiques que l’an passé

Les prix de l’orge fourragère française ont reculé sur les ports entre le 17 et le 24 septembre. Les exportations européennes s’affichent néanmoins en hausse par rapport à 2024 sur le début de campagne. Sur le marché intérieur, les primes s’apprécient même, tirant les prix vers le haut, pour faire sortir des vendeurs.

Orge de brasserie

Baisse de la prime brassicole

Les prix de l'orge de brasserie sur le marché physique français ont eu tendance, entre le 17 et le 24 septembre, à progresser en Faro (variété d'hiver) mais à reculer en Planet (variété de printemps), toutes récoltes confondues. La hausse des cours de l'orge fourragère détériore la prime de l'orge brassicole, alors que la demande est quasi inexistante. Si la situation persiste, les orges de brasserie pourraient partir en alimentation animale.

Blé dur

Déprime sur les prix

Les cours du blé dur français ont poursuivi leur baisse sur la semaine. L’intérêt est absent sur le portuaire, d’où des prix plus bas que sur le marché intérieur. Les importateurs bénéficient des disponibilités canadiennes, russes et d’Europe centrale. StatCan a d’ailleurs prévu une production à 6,5 Mt. L’Italie jouit par ailleurs de stocks de report abondants. L’Algérie et la Tunisie ne sont toujours pas venues aux achats sur le mois de septembre.

Céréales secondaires

Peu de marché

Les prix de l'avoine blanche en départ Aisne/Ardennes ont gagné 5 €/t entre le 17 et le 24 septembre. Il n'y a pas de volumes en Côte-d'Or.
Les cotations de l'avoine noire sont stables en départ Pontivy/Guingamp et cotent 175 €/t en départ Marne.
Les cotations du triticale évoluent en ordre dispersé dans une fourchette entre -2 et +3 €/t. Elles reculent dans la Bretagne et le sud-ouest mais gagnent du terrain dans la Drôme, l'Allier et en Rhône Alpes. 
Le seigle est toujours non coté.

Sucre

Evolution contrastée

Les cours à terme du sucre ont reculé à Londres tandis qu’ils ont légèrement augmenté à New York, entre le 8 et le 15 septembre. Les prix du sucre se sont établis lundi en légère hausse, après que Wilmar International a réduit son estimation de la production de sucre du Brésil Centre-Sud pour 2024-2025 à 38,2-39,5 Mt contre une estimation de septembre de 38,3-40,8 Mt, citant des pluies limitées et des températures élevées. Une tendance confirmée par Unica, qui a indiqué qu'elle avait chuté de 16,2 % en glissement annuel à 2,829 Mt au cours de la seconde quinzaine du mois de septembre.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Conditions sèches sur la mer Noire pour les semis d’hiver
  • Demande égyptienne en blé meunier
  • Conséquences sur les flux de la suppression de la taxe à l’exportation en Argentine
  • Rétention des vendeurs dans l’Hexagone

Orges

  • Prime de l’orge brassicole, jugée trop faible
  • Retour de l’orge dans les formulations ?
  • Perspectives d’exportation au départ de l’hémisphère sud

Maïs

  • Pénurie de chauffeurs et difficultés sur le fret routier en direction de l’Italie
  • Exportations argentines dans un contexte mondial concurrentiel
  • Déroulé de la récolte française, freinée par les pluies
  • Début des récoltes en Ukraine et aux États-Unis

Adèle d'Humières

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