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COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 15 au 22 octobre 2025 - La demande se maintient en blé français sur janvier-mars

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 15 et le 22 octobre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

© Généré par l'IA

Les cours du blé ont peu évolué sur Euronext entre le 15 et le 22 octobre. L’achat par l’Égypte de deux bateaux français de blé meunier à la fin de la semaine dernière a été contrebalancé par la forte concurrence russe, notamment à destination de l’Algérie. En effet, l’OAIC algérien aurait acheté entre 500 et 600 000 t de blé hier, origine mer Noire et/ou Argentine. Par ailleurs, l’estimation de production russe et la prévision d’exportations ont été relevées par Ikar.

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Sur le marché physique français, les prix se maintiennent sur l’échéance octobre-décembre sur les ports et augmentent quelque peu sur janvier-mars, grâce à la relative bonne compétitivité à l’exportation. Des compléments réalisés sur le portuaire tout comme de nouvelles affaires stimulent les prix, et ce alors que les chargeurs parient sur un maintien de la demande en blé français sur la période janvier-mars. Du côté des fabricants d’aliments pour animaux, ceux-ci sont également demandeurs en blé fourrager sur janvier-mars. Sur l’hinterland de La Pallice, la demande rentre même en compétition avec celle des ports, ce qui soutient les prix. Le spread entre les échéances décembre et mars d’Euronext (le prix du blé en base juillet sur décembre étant maintenant supérieur à celui sur mars) favorise également l’activité sur janvier-mars. Dans l’Est de la France, la meunerie est désormais quasiment couverte en récolte 2025 et les achats ont débuté sur la récolte 2026. L’amidonnerie est elle aussi aux achats. Dans le sud de la France, les cours du blé fourrager sont au même niveau que ceux du blé meunier, faute de disponibilités en fourrager.

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Les prix du blé ont progressé sur le CBOT, soutenus par le retard des semis en Chine, où les champs sont gorgés d’eau. Les emblavements avancent bien aux États-Unis et sont estimés par Bloomberg à 76 % des surfaces prévues en blé d’hiver. En Australie, les pluies ont finalement soulagé les blés dans le sud du pays. Il faudra s’attendre à des taux protéiques élevés cette année.

Une activité fluviale moins mauvaise que prévu sur le fin de l'année

Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 15 et le 22 octobre 2025. Sur le port du Rouen, les chargements à l’exportation sont restreints. Cependant, quelques demandes de dégagement sur le portuaire sont enregistrées sur le mois de novembre, ce qui prédit une activité sur la fin de l'année moins mauvaise qu'envisagé jusque-là. Sur l’intracommunautaire, la mécanique à l'export peine à s'enclencher. Le flux est sporadique et très limité en volume.

Des surcoûts de 30 % pour causes de basses eaux sont actuellement appliqués sur le Rhin

Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Des suppléments tarifaires pour cause de basses eaux de 30 % sont actuellement appliqués mais les précipitations actuelles devraient permettre au niveau du fleuve de remonter.

Adèle d'Humières et Karine Floquet

Maïs

Meilleures disponibilités à la vente sur le rapproché

Les cours du maïs ont peu évolué sur Euronext entre le 15 et le 22 octobre. Sur le marché physique français, ils ont fini la semaine en légère baisse spécialement sur octobre-décembre. Les récoltes seraient finalement meilleures qu’attendu dans l’Ouest de la France, et les vendeurs qui avaient tardé à s’engager sont finalement ressortis pour libérer de l’espace de stockage. Du côté des industriels, ceux-ci sont majoritairement couverts sur la période et manquent de place, ce qui oriente les prix à la baisse sur le rapproché. La zone du Rhin tire son épingle du jeu en revanche, puisqu’elle bénéficie des retards de la récolte ukrainienne. Et ce, alors que le Conseil agraire ukrainien a lancé l’alerte sur les taux de mycotoxines. Le trafic routier reste perturbé entre l’Ukraine et la Pologne. L’amidonnerie française est présente aux achats sur la récolte 2025. Dans le Sud-Ouest, l’Espagne est également demandeuse mais le manque de camions pénalise toujours les affaires.

Le maïs états-unien conserve sa compétitivité sur les marchés mondiaux et progresse sur le CBOT. Les rendements états-uniens ne seraient pas si exceptionnels que prévu. La demande en éthanol est soutenue aux États-Unis mais surtout au Brésil, ce qui pourrait limiter le disponible exportable.

Orge fourragère

Sursaut de l’intérêt acheteur sur la seconde moitié de campagne

Comme en blé, les chargeurs portuaires tablent sur de bons chiffres sur la période janvier – mars et les prix se relèvent de façon substantielle en conséquence. Des affaires à l’exportation ajoutent à la pression haussière. Les prix restent toujours trop élevés pour les fabricants d'aliments et l’incorporation est réduite aux minima techniques. L’activité est plus ralentie dans le sud de la France.

Orge de brasserie

Des malteurs absents du marché

En orge de brasserie, les prix sur le marché physique français ont évolué dans une fourchette étroite entre le 15 et le 22 octobre, toutes variétés et récoltes confondues. On rapporte quelques affaires sporadiques de petit volume, de la part des négociants. Les malteurs se sont pas aux achats, le marché de la bière n'étant pas porteur. 

Ainsi en témoignent les derniers chiffres d'Heineken qui a enregistré une baisse de ses ventes de bière au troisième trimestre 2025 (à 59,0 millions d'hectolitres, contre 61,9 Mhl au troisième trimestre 2024), plombées par un fort recul en Europe et en Amérique. Ces moindres ventes a conduit à une baisse de 3 % de son chiffre d'affaires net trimestriel, à 7,3 milliards d'euros. Le groupe a évoqué des « pressions inflationnistes » et des « tendances du secteur » défavorables. 

Blé dur

Remontée des prix

Les cotations du blé dur français ont progressé cette semaine, à la faveur d’un regain d’intérêt acheteur italien. Il faudra suivre si des affaires se traitent finalement ou non.

Céréales secondaires

Hausse des prix du triticale mais baisse en avoine

Les cours de l'avoine blanche et noire ont reculé sur toutes les places de cotation entre le 15 et le 22 octobre. Ceux de l'avoine blanche ont cédé 3 €/t et ceux de l'avoine noire ont perdu entre 5 et 3 €/t.
En triticale, les prix ont légèrement progressé dans le Bassin parisien. Ils ont chuté de 11,5 €/t dans l'Est.
Le seigle est toujours incoté.

Sucre

Rebond des cours

Les prix du sucre à Londres et New York ont progressé entre le 13 et le 20 octobre. Ils ont rebondi lundi 20 octobre en raison de la vigueur du real brésilien et de la forte demande chinoise de sucre. Le real brésilien a atteint ce jour-là son plus haut niveau en une semaine face au dollar, décourageant les ventes des producteurs de sucre brésiliens. En outre, les importations chinoises de sucre de septembre ont augmenté de 36 % sur un an pour atteindre 550 000 t. Reste que BMI Group a prévu un excédent mondial de sucre de 10,5 Mt pour 2025-2026 et que Covrig Analytics estime ce dernier à 4,1 Mt pour 2024-2025.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Compétitivité du blé français sur les places portuaires.
  • Abondance du blé fourrager en Bretagne qui pèse sur les prix dans la zone.
  • Premiers achats en meunerie sur la récolte 2026.
  • Conséquences de l'épisode de gel sur les blés argentins.

Orges

  • Intérêt à l'exportation sur janvier-mars, quid sur avril-juin ?
  • Récoltes plus affectées qu'en blé par la sécheresse au sud de l'Australie.
  • Demande des malteurs avec le recul de la consommation de bière.

Maïs

  • Tensions entre les États-Unis et la Colombie.
  • Avancée et qualité de la récolte ukrainienne.
  • Retard de la récolte en Chine.
  • Manque de camions à la frontière franco-espagnole.

Adèle d'Humières

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