COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 11 au 18 juin 2025 - Les prix du blé dépassent les 200 €/t sur Euronext
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 11 et le 18 juin 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 11 et le 18 juin 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cours du blé meunier ont gagné environ 9 €/t sur les échéances septembre et décembre sur Euronext entre le 11 et le 18 juin, dans le sillage de Chicago, du maïs et des tensions géopolitiques mondiales. De plus, la hausse des températures en France soulève quelques inquiétudes quant à un échaudage possible sur certains blés, même si Arvalis se veut rassurant sur le sujet et que FranceAgriMer fait état de bonnes conditions pour le moment. Les fondamentaux restent cependant baissiers. Le blé français est peu compétitif sur les marchés mondiaux et la mer Noire a raflé les derniers appels d’offres de l’Algérie et de la Tunisie. La demande européenne n’est pas plus dynamique, la récolte débutant sous de bons auspices en Espagne et en Europe du Sud-Est, ce qui a conduit les analystes de Stratégie Grains et du Coceral à réviser en hausse leur prévision de production européenne pour 2025-2026.
Aux États-Unis, les cours du blé ont augmenté sur les principales places de marché, tout spécialement ceux du blé d’hiver. En effet, les dernières pluies ont retardé les récoltes de blé d’hiver, mais amélioré l’état des cultures de printemps. Les exportations états-uniennes ont par ailleurs été revues en hausse par l’USDA, tandis que la prévision de production mondiale de blé a été réajustée à la baisse à 265,7 Mt.
Sur le marché physique français, la demande est rare en blé, tout comme les affaires. Les agriculteurs préfèrent différer la vente au vu du contexte géopolitique et des mouvements du MATIF, ce qui empêche les prix de se réajuster par rapport aux fondamentaux et ainsi au blé de regagner en compétitivité sur les marchés mondiaux. Les fabricants d’aliments cherchent peu à se couvrir sur l’automne, dans l’attente d’une récolte d’orge qui s’annonce bonne. Dans le Sud-Ouest, l’Espagne et l’Italie sont peu présentes malgré quelques questionnements.
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Les programmes de dégagement sur Rouen se mettent en place
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 11 et le 18 juin. L’activité à destination du port de Rouen est pour l’heure toujours aussi calme, en l’absence de demande à l’exportation. Cependant, les organismes stockeurs sont sur le pied de guerre avec les premières coupes d’orge sur l’hinterland rouennais, celles de blé tendre étant attendues avant le 14 juillet. Les programmes de dégagement se mettent en place et le premier chargement de céréale pourrait s’effectuer dès la semaine prochaine. Les récoltes s'annoncent bonnes, voire très bonnes localement, mais les températures très élevées actuelles et à venir pourraient mettre à mal les pronostics. En ce contexte de moisson, les professionnels du transport par voie d’eau craignent un manque de cale pour assurer les importants volumes de dégagement à prévoir sur le port de Rouen. L'exportation sur l'intracommunautaire se maintient à des niveaux faibles.
Sur le Rhin, les coûts de transport par la voie d’eau n’ont pas évolué. Le niveau du fleuve est revenu à la normale. Côté cultures, les fortes températures actuelles, qui vont perdurer la semaine prochaine, risquent de pénaliser le potentiel de rendement et la qualité des céréales.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
La guerre entre Israël et l’Iran tire les prix du maïs vers le haut dans le sillage du pétrole
Sur Euronext, les cours du maïs ont gagné 6,5 €/t sur la jointure et 5 €/t sur la nouvelle campagne entre le 11 et le 18 juin. Ceux-ci ont emboîté le pas aux évolutions de prix de la graine jaune états-unienne, qui ont progressé sur l’échéance septembre malgré une légère baisse sur l’échéance juillet. La hausse des prix de l’énergie et notamment du pétrole, liée aux attaques d’Israël sur l’Iran, bien qu’aucune installation pétrolière n’ait été touchée pour le moment et que le détroit d’Ormuz reste ouvert, continue de soutenir l’envolée des cotations du maïs. Sur les marchés internationaux, un appel d’offres algérien a été publié. L’USDA a également révisé en baisse sa prévision de stocks mondiaux. En revanche, la Conab et le consultant Michael Cordonnier ont tous deux revu en hausse la récolte brésilienne de maïs pour 2024-2025. La moisson de la safrinha est d’ailleurs en cours. Aux États-Unis, les conditions de cultures sont au beau fixe.
On constate un peu de demande sur la soudure dans le Sud-Est de la France. Des compléments ont également été réalisés par les fabricants d’aliments français et belgo-hollandais. L’industrie du bioéthanol a aussi procédé à des opérations de couverture.
Orge fourragère
Vers une récolte française d’orges abondante et de qualité
Les premières moissons d’orges ont commencé, notamment dans le Sud de la France. Les échos du terrain font état de bons rendements et de qualités sanitaire et technologique correctes. Les fortes températures ne devraient pas pénaliser les orges, à l’exception de quelques orges brassicoles de printemps tardives. Agreste estime d’ailleurs la production d’orge d’hiver à 7,8 Mt en France en 2025-2026, ce qui signe un rebond d’un an sur l’autre mais reste inférieur à la moyenne quinquennale. Sur le marché physique français, l’orge est peu compétitive dans les formulations, mais les fabricants d’aliments comptent tout de même sur une moisson abondante et ne se pressent donc pas aux achats. Les vendeurs ne sont pas plus présents, préférant se concentrer sur le colza. On constate de la demande en Méditerranée pour des petits volumes.
Orge de brasserie
Nouvelle baisse des cours
En orge de brasserie, les prix ont de nouveau reculé entre le 11 et le 18 juin, de façon plus marquée en orge d'hiver qu'en orge de printemps. Cette baisse tarifaire a engendré un courant d'affaires, plus étoffé en orge d'hiver. Ses parcelles présentent un bon potentiel de production, ce qui pèse sur les cours. Les premières coupes devraient démarrer le 20 juin en Bourgogne et en Champagne, et le 25 juin en Lorraine.
Blé dur
La récolte de blé dur s’annonce correcte en France mais aussi dans le monde
Les moissons de blé dur ont débuté dans le Sud-Est et les résultats sont pour l’instant satisfaisants avec de bons espoirs de qualité. Mais la qualité et la quantité risquent d’être au rendez-vous partout en Europe, ce qui pèse malgré tout sur les prix et freine les vendeurs. La demande ne se presse pas non plus.
Céréales secondaires
Statu quo
Les prix de l'avoine blanche sont stables en départ Marne avec le manque d'activité.
L'avoine noire n'est pas encore cotée sur la nouvelle récolte en départ Marne. Le prix de l’avoine noire en rendu Pontivy-Guingamp sur la récolte 2024 est sans changement d'une semaine sur l'autre.
Les cotations du triticale progressent dans le Rhône-Alpes avec la hausse du contrat blé sur Euronext.
Le seigle est toujours incoté pour le moment.
Sucre
Evolution contrastée
Les prix du sucre sur les marchés mondiaux ont évolué irrégulièrement entre le 9 et le 16 juin, gagnant 7,40 $/t à Londres et perdant 0,15 cts$/livre à New York. La force du real brésilien a déclenché une certaine couverture des positions courtes sur les contrats à terme sur le sucre. Le real a atteint son plus haut niveau depuis huit mois et demi face au dollar lundi, décourageant les ventes à l’exportation des producteurs de sucre brésiliens. Les fondamentaux du marché du sucre restent cependant baissiers, en raison des attentes d’un excédent mondial sur la campagne commerciale 2025-2026.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Températures élevées en France et risques sur le remplissage.
- Verse possible en France lors des orages.
- Sécheresse localisée dans la région russe de Krasnodar.
- Compétitivité des blés français, toujours en berne.
Orges
- Conséquences des fortes chaleurs sur quelques orges de printemps tardives.
- Qualités et rendements en France, bons pour le moment.
- Demande en Afrique du Nord.
Maïs
- Évolution du conflit Israël - Iran, menace d'intervention de la Chine et tensions sur l'offre mondiale de pétrole.
- Résultats de l'appel d'offres algérien.
- Conditions de culture aux États-Unis, bonnes pour le moment.
- État des maïs français.
Adèle d'Humières