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COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 10 au 17 décembre 2025 - La rétention des vendeurs s’essouffle en blé et les prix continuent leur chute

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 10 et le 17 décembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

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Les cours du blé ont cédé 4,75 €/t sur la semaine entre le 10 et le 17 décembre sur les contrats mars et mai d’Euronext, et ont connu un recul également autour des 5 €/t sur les premières échéances de la récolte 2026. La concurrence argentine est de plus en plus féroce, pesant sur les cours européens. Du côté de la Russie, les exportations ont été revues en hausse par Rusagrotrans. Sur le marché physique, les vendeurs se sont finalement résolus à proposer leur marchandise, par besoin de trésorerie, et la rétention des agriculteurs ne soutient plus les prix dans la plupart des régions. Les tensions militaires en mer Noire ne sont pas parvenues à inverser la tendance baissière. Du côté des importateurs, un achat tunisien (à un prix inférieur à celui de l’orge fourragère) n’a pas apporté de soutien non plus. Les surfaces de blé d’hiver sont par ailleurs estimées en hausse de 2,3 % en 2025 par Agreste.

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Sur le marché physique français, les primes ont peu évolué d’une semaine sur l’autre. Elles se sont appréciées sur la période avril-juin sur les places portuaires pour compenser en partie la baisse du marché à terme. La demande est calme de la part des fabricants d’aliments du bétail, avec le retour d’environ 10 % de plus en maïs dans les formulations. Seuls des compléments sur la récolte 2025 sont réalisés. Dans le Sud-Est, il n’y a plus de disponibilités en blé fourrager depuis plus d’un mois et la demande s’épuise. L’activité à l’exportation est nulle. Dans le Sud-Ouest, on constate un peu de demande espagnole mais le marché est globalement calme. En blé meunier, l’activité est dynamique en récolte 2026.

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Aux États-Unis, les cours du blé se sont également inclinés sur les places de marché, après l’achat par la Chine de 65 000 t de blé argentin et l’annulation d’un volume de 130 000 t de blé blanc états-unien au profit d’une origine moins chère. La Bourse de Rosario a d’ailleurs relevé son estimation de la récolte de blé en Argentine à 27,7 Mt, un niveau record.

Bonne tenue de l'activité fluviale sur le port de Rouen

Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 10 et le 17 décembre. Sur le port du Rouen, l'activité ralentit en raison de la fermeture progressive des coopératives pour les fêtes de fin d'année. Selon les dernières informations de terrain disponibles, le mois de janvier s'annonce calme en terme de dégagement portuaire. Mais on n'est pas à l'abri d'une surprise, sur un marché de plus en plus en proie aux aléas géopolitiques. Sur l’intracommunautaire, la tendance est identique.

Navigation normale sur le Rhin

Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Le niveau du fleuve permet une navigation normale.

La rédaction

Maïs

Baisse de la demande pour l’origine France

Les cours du maïs ont connu une baisse moins prononcée que ceux du blé entre le 10 et le 17 décembre sur Euronext, perdant 1,75 €/t sur mars, 2 €/t sur juin, 1,50 €/t sur août et 3 €/t sur novembre. Les volumes récoltés en 2025 en France sont en recul de 8,4 % par rapport à 2024, souligne Agreste. Si les exportations françaises vers l’Union européenne et les pays tiers ont été revues en hausse par FranceAgriMer pour tenir compte des récents volumes expédiés sur le Rhin, l’activité ralentit dans l’Est. La présence d’un stock de maïs oriente le marché à la baisse, de même que le spectre de la grippe aviaire, même si la graine jaune revient partiellement en formulations.

Aux États-Unis, les prix du maïs ont également reculé dans le sillage du pétrole, malgré une bonne demande de l’éthanolerie.

Orge fourragère

Dégringolade des prix

Les prix français se sont fortement repliés en orge fourragère entre le 10 et le 17 décembre. Les primes portuaires ont été divisées de moitié sur le rapproché et le marché intérieur a suivi à la baisse. Les orges allemandes sont désormais plus compétitives, avec la pression vendeuse des agriculteurs locaux. Les primes ont baissé sur les ports allemands, avec de la demande du Maroc et de l’Arabie saoudite. Les fabricants d’aliments ne se tournent que peu vers l’orge. 

Orge de brasserie

Fermeture de six sites de Boortmalt

En orge de brasserie, les prix sur le marché physique français ont de nouveau reculé entre le 10 et le 17 décembre, perdant encore quelques euros la tonne. Le marché s’est révélé plutôt vendeur. Après l'annonce la semaine dernière de la fermeture définitive des deux dernières malteries du groupe Soufflet en Allemagne, c'est au tour de Boortmalt du groupe Axéréal de fermer définitivement quatre sites (en arrêt d'activité depuis quelques mois), deux dans l'Union européenne et deux en Australie, et de fermer provisoirement sa malterie hongroise. Dans l’Est de la France, on rapporte des déclassements d’orge d’hiver en fourragère. Les agriculteurs commencent à vendre aux fabricants d’aliment.

Blé dur

Pas d’activité

Les prix évoluent peu sur la semaine, faute d’activité. La Tunisie a acheté 100 000 t de blé dur entre 317,99 et 321,29 $/t C&F.

Céréales secondaires

Baisse des cours du triticale

En avoine, les prix sont encore une fois reconduits dans les Ardennes en cette semaine du 10 au 17 décembre, dans un marché sans activité.
Le seigle meunier reste incoté. 
Les cotations du triticale ont accompagné la baisse de ceux du blé. Dans la Marne, les acheteurs sont absents.
En Bretagne, la prime est stable sur la semaine à -12 €/t sur Pontivy avec quelques affaires traités.

Selon Agreste, la sole de triticale aurait augmenté de 1,7 % par rapport à 2024. En ce qui concerne le sorgho, si son rendement a été révisé en hausse, la production "en baisse de 35 % sur un an, reste fortement pénalisée par le recul des surfaces cultivées". L'approvisionnement en sorgho est d'ailleurs compliqué et les volumes se font rares.

Sucre

Rebond des cours

Les prix du sucre brut ont enfin regagné du terrain sur la semaine allant du 8 décembre au 15 décembre 2025 (+0,14 cts$/livre, à 14,70 cts$/livre) tout comme ceux du sucre raffiné (+ 3,65 $/t, à 424,95 $/t). On s’est même rapproché des 15 cts$/livre en brut et des 428 $/t en raffiné vendredi 12. Ce léger mouvement de hausse pourrait être purement conjoncturel selon un bon nombre d’observateurs, les fondamentaux restant orientés globalement à la baisse (production et exportations en hausse, faible attractivité de la filière éthanol…). De plus, la semaine passée, Stephen Geldart, responsable de l’analyse chez Czarnichow (l’un des plus anciens courtiers mondiaux en sucre), a indiqué que l’industrie devrait faire face, dans les années à venir, à une tendance lourde initiée depuis quelques temps : avec une population mondiale qui croît de seulement 1 % par an environ, la croissance de la consommation de sucre ne cesse de reculer depuis 2021-2022.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Poursuite de l'activité sur les différentes places portuaires françaises.
  • Recul de la rétention de marchandises de la part des agriculteurs en France et en Europe.
  • Compétitivité de l'Argentine vers la zone MENA et la Chine.
  • Forte activité en meunerie sur la récolte 2026.

Maïs

  • Retour du maïs en formulation.
  • Essoufflement de la demande à l'exportation en France.
  • Progression des épizooties en élevage.
  • Concurrence du blé fourrager argentin pour le maïs états-unien.

Orge

  • Concurrence de l'orge allemande pour l'orge française.
  • Déclassements d'orge d'hiver brassicole en fourragère.
  • Contexte économique difficile pour la malterie.

Adèle d'Humières

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