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Meunerie
Les meuniers misent sur la formation et les profils

Chez les minotiers, l’heure est à la formation, l’appropriation et les nouveaux profils pour mieux s’emparer des nouvelles technologies. Reste au secteur à rendre ces métiers attractifs, les candidats se faisant rares.

Lionel Deloingce, président de Moulin Paul Dupuis et ancien président de la Meunerie française (ANMF)
© Gabriel Omnès

Chez les meuniers, on parle plus volontiers d’automatisation/robotisation plutôt que de numérique et de digital lorsqu’il s’agit des processus de production. Dans les grandes structures, cette transformation a parfois déjà débuté il y a quelques années. Le projet d’automatisation de la production de l’usine de mélanges et de l’ensemble des moulins a commencé dès 2013 aux Grands Moulins de Paris. Il se poursuit avec une idée forte : la mise en place de groupes de travail pour s’approprier la solution développée en interne.

Dans les grandes structures meunières, l’automatisation des process porte beaucoup sur la réduction des pertes de farine, la construction d’indicateurs communs à l’ensemble des sites, la planification des tâches, de la traçabilité, de la gestion des stocks…

Au niveau national, la meunerie française a publié une étude, il y a trois ans, sur les nouvelles technologies appliquées aux métiers du grain, portant sur les process et la sécurité au travail (poste et charge de travail). Les adhérents ont pu s’en emparer et intégrer les recommandations.

« De toute façon, de gré ou de force, tout plan d’investissement intègre les nouvelles technologies, que ce soit pour la partie logicielle ou matérielle », explique Lionel Deloingce, président de Moulin Paul Dupuis. De plus, les meuniers s’adaptent aux constructeurs de machines qui proposent des matériels toujours plus orientés vers une gestion autonome et numérique des tâches.

Investir et apprendre

« Le plus important, maintenant, c’est la formation mise en place pour les salariés, insiste Lionel Deloingce. La transmission des savoirs est essentielle », dans le secteur de la meunerie. L’ANMF travaille sur une bibliothèque numérisée des savoirs, des plus opérationnels aux plus théoriques, afin d’en faciliter la diffusion. Reste que ces formes de travail et d’apprentissage sont conditionnées par la faculté du secteur à rendre les métiers attractifs.

Dans les « petits » moulins, la question est aussi présente. Au sein de Petits Moulins de France, les discussions sont vives entre adhérents sur l’automatisation/robotisation, même si le groupement n’a pas fait le choix de créer de commission digitalisation. Emmanuel Pivan, qui dirige le Moulin de Champcors (Ille-et-Vilaine), espère « arriver à une automatisation complète de l’outil de travail à l’horizon 2022. Je souhaite que mon chef meunier puisse vraiment s’occuper des fonctions cœur de métier pour lui plutôt que de lui voir jouer un rôle de surveillant de la chaîne de production ». Mais attention, l’investissement est d’importance pour une petite structure (entre 100 000 et 150 000 €, ou 10 % du bilan, à amortir sur quinze ans) et il existe un déficit des profils professionnels techniques pour s’occuper de cette partie automatisation.

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